Parcours d’étudiants | Maria el Bacha en 180 secondes | Université Antonine | UA

  • Parcours d’étudiants | Maria el Bacha en 180 secondes

    26 avril 2021
    Parcours d’étudiants | Maria el Bacha en 180 secondes

    Quand Maria el Bacha a une passion, rien ne l’arrête ! Elle en a donné la preuve le mois dernier en remportant le prix du public 2021 du concours Ma thèse en 180 secondes – Université Côte d’Azur. Mais comment cette jeune libanaise a-t-elle fait pour se retrouver sur les planches de MT180 Côte d’Azur ? Après avoir décroché son Bac S de l’école Nazareth Kferzeina, la jeune fille décide de s’inscrire à l’Université Antonine (UA) Mejdlaya-Zgharta pour effectuer des études d’ingénieur en informatique et télécommunications. Son stage de mastère, elle le fera au Laboratoire d’Électronique, Antennes et Télécommunications de l’Université Côte d’Azur (France). Happée par les infinies possibilités de son domaine de recherche, Maria décide alors d’aller encore plus loin et s’inscrit en doctorat. Zoom sur son expérience française.

    Le jour où tu t’es inscrite à la Faculté d’ingénierie à l’UA, avais-tu un but particulier ?
    J’avais des ambitions, bien entendu, et beaucoup de rêves, mais pas du tout l’intention de faire un doctorat ou d’axer ma carrière sur la recherche. Après mon projet de fin d’études, tout a changé : je ne voulais à aucun prix laisser tomber ce que je faisais et comme au Liban, le domaine des antennes est très limité, je n’ai pas eu d’autre choix que de poursuivre ma carrière à l’étranger ; en France plus précisément.


    Une fille dans cette filière, cela reste encore inhabituel pour certains… Cela t’a-t-il jamais freiné ?
    Être une fille n’a jamais été un obstacle pour moi. Ma famille m’a toujours soutenue, elle a toujours cru en moi et m’a encouragée à poursuivre les études qui me plaisaient. C’est vrai que dans ce domaine, le nombre de représentants du sexe masculin est plus important, mais cela ne m’a certainement pas empêchée d’embrasser la carrière que je voulais !


    Comment décrirais-tu ton expérience française, qu’elle soit universitaire ou personnelle ?
    C’est une nouvelle aventure. J’avoue qu’au début, cela n’a pas été facile de s’adapter. Le pays m’était étranger, le système est complètement différent de celui du Liban, j’étais loin de ma famille et de mes amis, mais finalement, je me suis intégrée assez rapidement. Cette expérience m’a rendue beaucoup plus forte, plus indépendante. J’ai appris à avoir confiance en moi à tous les niveaux.


    Que dirais-tu aux étudiants qui, comme toi, voudraient poursuivre leur doctorat à l’étranger, mais qui, par peur, abandonnent l’idée de se présenter ?
    À tous ces étudiants, je voudrais dire : « Allez-y ! Je vous encourage vraiment à le faire ! C’est votre chance de briller. Il faut juste que vous croyiez en vous et que vous soyez déterminés ». Je vais vous donner un exemple qui illustre bien à quel point ma volonté d’y arriver, d’une part, et l’encadrement académique de l’UA, d’autre part, ont joué un rôle primordial dans mon parcours : en dernière année, notre enseignant, Dr. Rémi Sarkis, nous a encouragés à nous inscrire à un séminaire d’une semaine dans lequel il intervenait à Beyrouth. Les contraintes étaient nombreuses ; c’est sûrement la raison pour laquelle je suis la seule de Mejdlaya à y avoir participé. Entre le travail et la durée des transports, mes journées étaient de 12 heures, puis j’allais devoir rattraper toute une semaine de cours sans compter les frais divers. Mais je me suis investie à fond dans ce projet parce que j’étais passionnée par le domaine des antennes. Et mes efforts ont payé : j’ai pu montrer de quoi j’étais capable durant les ateliers et me créer un petit réseau notamment grâce à Dr. Sarkis qui n’a pas manqué de me mettre en avant. C’est ainsi que le professeur de l’Université Côte d’Azur qui participait au séminaire m’a remarquée et que j’ai obtenu mon stage en France. Chaque rencontre compte !
    Une dernière chose : choisissez un domaine que vous aimez parce qu’un doctorat, c’est un investissement en soi. Vous vous embarquez pour au moins trois ans de challenge, de fatigue, de moments de déprime… Il faut donc que vous aimiez ce que vous faites pour aller jusqu’au bout et que le succès soit au rendez-vous. En gros, il faut avoir le courage de poursuivre ses rêves et assez de détermination pour les réaliser… parce que rien n’est impossible !


    Pour ton doctorat, tu planches sur l’idée d’un t-shirt truffé de capteurs pour détecter au plus tôt les crises cardiaques. Comment as-tu eu cette brillante idée ?
    En fait, mon sujet de recherche est dans la parfaite continuité de mon stage. Quand j’ai réussi, à l’époque de mon stage, à intégrer des capteurs dans du textile, nous avons tout de suite pensé appliquer cette découverte au domaine médical pour sauver des vies humaines. Nous savions que les personnes âgées n’étaient pas les seules à être victimes de crises cardiaques, mais que les jeunes en faisaient aussi. C’est la raison pour laquelle nous avons travaillé dans cette direction. Mes espoirs sont très grands. Ce type de technologie est très récent et ne se trouve pas encore en vente, mais mon but en tant que chercheuse est de pouvoir le proposer à la vente d’ici quelques années.


    Last but not least : ton ticket d’avion, c’est un aller-retour ou un au revoir définitif ?
    Au début, je comptais revenir au Liban après ma thèse, mais maintenant à cause de la crise économique, mon retour s’avère difficile… pour ne pas dire impossible. Mais en fin de compte, on ne sait jamais…