Organisé par la Faculté de musique et musicologie (FMM) de l’Université Antonine (UA), sous le patronage de S.E. le Ministre de l’éducation et de l’enseignement supérieur, le Juge Abbas Halabi, le Symposium « Quelle éducation musicale pour le Liban ? (3) » a eu lieu sur le Campus principal de l’UA à Hadat–Baabda, le 18 avril 2024, en collaboration avec l’Académie arabe de musique (Ligue des États arabes). Cet événement a vu la participation du Chef de la Commission parlementaire de l’éducation et de la culture, le député Hassan Murad, du Centre de recherche et de développement pédagogiques (CRDP), du Secrétariat général des écoles catholiques, de l’Association philanthropique islamique Al-Makassed et de l’Association caritative Al-Mabarrat. Ce colloque visait à atteindre 3 objectifs.
Premièrement, il visait à mettre en œuvre le principe de l’éducation musicale obligatoire en tant que matière autonome dans les écoles publiques et privées du Liban, conformément au Décret n° 10227 (8/5/1997). Par cette initiative, le colloque voulait souligner l’importance de l’éducation musicale et son inclusion dans les programmes scolaires.
Deuxièmement, le Symposium visait à promouvoir le bilinguisme musical dans cette éducation, assurant une présence égale du système modal monodique traditionnel du Mashreq et du système tonal polyphonique occidental. Cette insistance sur le bilinguisme musical était parallèle au bilinguisme linguistique obtenu grâce à l’intégration de l’arabe, du français et/ou de l’anglais dans le système éducatif. Le colloque reconnaissait l’importance d’incorporer ces deux systèmes musicaux pour offrir une éducation musicale complète et équilibrée.
Enfin, le colloque visait à garantir la qualité de l’éducation musicale malgré les défis auxquels le Liban est confronté depuis 2019. Il a mis l’accent sur l’importance d’utiliser des programmes et des méthodologies d’apprentissage efficaces, d’implémenter des normes d’assurance qualité et d’employer des enseignants bien qualifiés pour maintenir les standards de l’éducation musicale.
La séance d’ouverture a commencé par une présentation du thème du colloque par le Pr Nidaa Abou Mrad, Doyen de la FMM de l’UA. M. Jihad Saliba, Coordonnateur des programmes au CRDP, a prononcé un discours, suivi d’une allocution du Dr Kifah Fakhouri, Secrétaire général de l’Académie arabe de musique, et d’une intervention clé du P. Michel Saghbiny, Recteur de l’UA. De plus, Dr Bouchra Béchéalany de l’Université libanaise (UL) et Dr Hayaf Yassine, Chef des Départements de musicologie générale des traditions et de musique savante arabe de l’UA, ont présenté la Méthode d’éducation musicale du Levant et ont montré des vidéos pédagogiques sur l’apprentissage du sanṭūr réalisées par l’UA.
La première table ronde s’est centrée sur le thème « Réaliser le bilinguisme musical dans les programmes, méthodes d’apprentissage et formation des enseignants ». Les panélistes comprenaient Dr Bouchra Béchéalany de l’UL, Dr Hayaf Yassine de l’UA, Dr Ibrahim Baltagi de l’Université Américaine de Beyrouth (LAU), Dr Joseph Abi Raad de l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK), M. Ahmad Hamadani du Centre Aṭwār et M. Adel El Jurdi. Dr Kifah Fakhouri a modéré la séance. Les participants ont souligné l’importance d’incorporer à la fois le système modal monodique traditionnel du Mashreq et le système tonal polyphonique occidental dans l’éducation musicale tout au long des années scolaires. Ils ont également insisté pour que le nouveau programme, préparé par le CRDP, reflète cette dualité et que les méthodes d’enseignement et les qualifications des éducateurs soient alignées avec ces standards.
La deuxième table ronde a porté sur le thème « L’Éducation musicale dans les écoles en temps de crise ». Les panélistes comprenaient S.E. M. Hassan Mourad, Chef de la Commission parlementaire de l’éducation et de la culture ; Dr Hilda El Khoury, Directrice du Conseil de l’orientation au Ministère de l’éducation et de l’enseignement supérieur ; P. Youssef Nasr, Secrétaire général des écoles catholiques ; Dr Ghina Badawi, Directrice générale de l’éducation aux écoles islamiques Al-Makassed ; et M. Fayez Jalloul, Coordonnateur de l’éducation à l’Association Al-Mabarrat. P. Boutros Azar, Vicaire général de l’Ordre antonin maronite (OAM), a modéré la discussion. Les participants ont insisté sur la nécessité de promouvoir l’adoption de l’éducation musicale dans toutes les écoles libanaises, avec une session hebdomadaire dédiée. Ils ont également souligné l’importance des qualifications universitaires pour les enseignants de musique, basées sur des standards d’assurance qualité et le recrutement de diplômés compétents dans les écoles, même en temps de crise. Enfin, Mme Nathalie Abou Jaoudé, Cheffe du Département des sciences de l’éducation musicale de la FMM à l’UA, a résumé le colloque, suivie des remarques finales du Dr Kifah Fakhoury.