Dans le cadre de « l’appel exceptionnel pour un soutien aux mobilités académiques et scientifiques au Liban » lancé par l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) au Moyen-Orient pour l’année 2021, des experts de renom ont été investis de missions diverses, entre autres celle relative à la coopération scientifique entre les établissements d'enseignement supérieur et de recherche membres de l’AUF. Cette collaboration structurée et durable par-dessus les frontières nationales, la circulation internationale des connaissances ainsi que l'essor des technologies de l'information et de la communication ont fait sauter les barrières qui risquent d’entraver l’avancement des savoirs, nous conduisant ainsi à une série de révolutions conceptuelles, surtout dans nos sociétés fondées sur la communication. C’est dans ce sillage que s’inscrit le court séjour de M. Michel Durampart, professeur des universités à l’UFR Ingemédia (Unité Formation Recherche en Sciences de l’Information et de la Communication) à l’Université de Toulon et directeur de l’Institut méditerranéen des sciences de l’information et de la communication qui regroupe deux équipes à l’Université de Toulon et à Aix Marseille Université (IMSIC UTLN-AMU- site Toulon), qui sera accueilli par la Faculté d’information et de communication (FIC) à l’Université Antonine (UA), et ce du 27 octobre jusqu’au 3 novembre de l’année courante.

Cette formation dispensée par M. Durampart à l’UA ne manquera pas de laisser un impact considérable sur les étudiants. En effet, ladite formation contribuera grandement à approfondir leurs connaissances sur les théories de l’information et de la communication, leur permettant d’envisager des pistes de réflexion sur des problématiques d’actualité, et d’explorer de manière inédite le lien entre la technologie et la société, et ce en vue de mieux saisir les enjeux qui en découlent au regard d’une comparaison internationale notamment entre l’Europe et le Proche- Orient. Ce sera aussi l’occasion de mettre à leur disposition des pratiques et méthodes liées aux dynamiques de travail collectif. Cela nous amène à porter notre attention sur l’internationalisation des programmes, laquelle permet, selon M. Durampart, de développer et de promouvoir une culture de coopération internationale, élément clé du dynamisme culturel, d’encourager l’innovation par l’échange et le transfert de savoirs, de savoir-faire et d’expériences entre les coopérants, de soutenir la mobilité internationale des étudiants et des enseignants, de renforcer la valeur, l’attractivité et l’impact des formations et des diplômes délivrés dans un contexte de coopération internationale et de renforcer l’expertise des partenaires en la matière.

Par ailleurs, il importe de souligner l’apport inestimable de ce professeur dans le domaine de l’information et de la communication. En effet, sa nomination en tant que directeur de l’IMSIC lui a permis d’élargir la coopération internationale dans le champ des liens entre dispositifs numériques et éducation (Mexique, Liban, Brésil, Canada) et de pouvoir situer son laboratoire dans deux projets d’envergure : d’abord, à travers sa participation aux groupes thématiques numériques (GTnum) soutenus par la Direction du numérique pour l’éducation (DNE) au ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports en France. L’IMSIC s’insère dans ce programme sur un axe qui propose d’analyser l’évolution de l’acculturation numérique en milieu face aux nouveaux enjeux liés à l’intelligence artificielle (IA), et ensuite par le biais de travaux plus spécifiquement orientés vers l’Afrique du Nord, le Moyen et Proche-Orient, ayant trait aux représentations des citoyens et au rôle des réseaux et médias sociaux numériques, et menés au sein du consortium pluridisciplinaire de réflexion, l’Observatoire Stratégique de la Méditerranée et du Moyen-Orient (OS2MO), lequel fut créé conjointement par La Fondation méditerranéenne d’études stratégiques (FMES), l’université de Toulon, l’université Côte d’Azur, Aix-Marseille université et l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence, sous le patronage de la Région Sud : Provence-Alpes-Côte d’Azur. En outre, M. Durampart a pu, dans ce cadre, entamer de nombreuses réflexions liées à l’éducation aux médias au niveau national et international et développer une réflexion stratégique pour l’IMSIC sur les évolutions des sociétés méditerranéennes en lien avec des problématiques telles que la santé, l’éducation, la culture, des questions socio-politiques et le développement durable, tout en prenant en compte les questionnements autour du rôle joué notamment par les réseaux sociaux numériques et les dispositifs numériques.

C’est ainsi que parmi les quatre grands programmes de recherche qui structurent le projet scientifique de l’IMSIC, il s’avère que les recherches de M. Durampart se concentrent principalement sur le troisième axe, et s’organisent donc autour des « immersions et influences numériques-médiatiques : productions-écritures, réceptions-expériences ». De plus, certains de ses travaux relatifs aux aspects de la santé et de la culture sont davantage en rapport avec quelques thématiques envisagées dans le deuxième axe sur les « communications et organisations, actions- innovations-engagements et valeurs sociétales et publiques », alors que d’autres s’intéressant à l’éducation aux médias le sont plus ponctuellement avec le premier, celui des « enjeux et usages des dispositifs sociotechniques numériques et des mutations informationnelles », ainsi qu’avec le quatrième et qui est relatif aux « mutations du journalisme et environnements médiatiques : organisations, acteurs et publics ».

Finalement, il va sans dire que ces deux dernières années particulièrement mouvementées resteront à jamais gravées dans les mémoires. Parmi les sujets d’actualité qui ont le plus marqué M. Durampart, ce professeur mû par le désir de revenir à Beyrouth après plus de deux ans d’interruption des déplacements, figurent en premier lieu la situation au Liban, ce pays secoué par une multitude de crises sans précédent, puis la situation de l’Afghanistan, la panne mondiale récente qui a touché Facebook, le climat étonnant et dégradé de la campagne présidentielle en France et les alertes récentes sur l’accentuation des crises écologiques dans le monde.