Vers une citoyenneté active au deuxième centenaire : l’Université Antonine comme modèle | Université Antonine | UA

  • Vers une citoyenneté active au deuxième centenaire : l’Université Antonine comme modèle

    18 février 2021
    Vers une citoyenneté active au deuxième centenaire : l’Université Antonine comme modèle

    « Ma badna nhégir »* … C’est en substance ce que disent la plupart des jeunes Libanais lorsqu’ils parlent de leur pays. Ce jeudi 18 février 2021 n’a pas fait exception à la règle puisqu’une fois de plus, ce cri du cœur a été formulé, clairement et sans détours, devant les quelque cent participants qui assistaient au webinaire sur la citoyenneté active, proposé, dans le cadre de la série « Les Jeudis de l’Infocom », par la Faculté d’information et de communication de l’Université Antonine (UA).

    Au micro ce jour-là se trouvaient, parmi les locuteurs, des intervenants inhabituels : sept étudiants de l’UA, tous dotés de la même belle énergie, mais provenant de départements différents. Ils avaient été invités par leurs professeurs à faire part aux personnes présentes de leur conception de la citoyenneté et de leurs actions sur le terrain.

    Le timing de ce webinaire était bien choisi. Le 1er Septembre 2020 ne marquait-il pas, en effet, le centenaire du Grand Liban ? Un anniversaire au goût amer pour beaucoup, affligés et déçus de vivre dans ce chaos démocratique depuis trop longtemps. Il était plus que temps de réagir et de se poser les bonnes questions, comme celle de savoir quels citoyens nous voulons être afin de reconstruire un pays inclusif et pérenne, autrement dit : viable et vivable pour tous.

    Pour creuser la question et également permettre aux nouvelles générations de faire entendre leur voix, la conférence virtuelle a été divisée en deux grandes parties. Ainsi, après les mots d’introduction du modérateur, Michel Hourani, du recteur, le R.P. Michel Jalakh, et de la doyenne de la Faculté d’information et de communication, Dr. Dalal Moukarzel, la parole a tout d’abord été donnée à l’experte, Myra Abdallah, qui dirige de nombreuses associations dont la Fondation arabe pour les libertés et l’égalité (AFE). Tout en dépeignant le tableau actuel au pays des Cèdres, cette dernière a mis en exergue la situation particulièrement peu envieuse des Libanaises, le divorce désormais consommé entre la population et sa classe dirigeante et, pour finir sur une note plus positive, la belle solidarité citoyenne qui a émergé après l’explosion du port de Beyrouth, avant de rajouter que cette solidarité était, par ailleurs, la condition sine qua non d’une citoyenneté vivante.

    La seconde partie du webinaire a été consacrée à des exemples d’actions citoyennes initiées, ces deux dernières années, par les étudiants de l’Université Antonine et leurs enseignants dans le cadre de leur cours Citoyenneté et Société. L’entrée en matière fut assurée par Mona Chami qui a exposé le projet Let’s Revive our Forests auquel elle a participé avec ses camarades d’UA Mejdlaya. Lancé fin 2019 sous la houlette de Lissa Rashwan et conjointement avec des associations locales, son objectif était de sensibiliser les jeunes à leur environnement et replanter, autant que faire se peut, la montagne d’Ehden car, comme bien des régions du Liban, elle a vu sa superficie boisée diminuer drastiquement suite aux nombreux feux de forêts.

    La deuxième intervenante, Maria Rahhal, a quant à elle exposé le projet United in the Society. Soutenue par Dr. Rita Nabhan et conçue avec le concours des étudiants de musicologie, cette action créée à l’intention des enfants dialysés de l’hôpital Saint-Georges (Beyrouth) avait pour but non seulement de les égayer mais aussi de leur apprendre les rudiments de la musique tout en leur donnant la force de réclamer leur droit pour l’instruction.

    Vint ensuite le tour de Nadine Chahine, étudiante en audiovisuel, qui pour sa part a enquêté, sous la direction de Dr. Dalal Moukarzel, sur le combat de la femme libanaise pour faire prévaloir ses droits. Après avoir projeté un panorama retraçant l’histoire de la lutte féministe au Liban, la jeune femme s’est penchée sur d’autres aspects du problème comme les dernières avancées au niveau de la loi, l’égalité des sexes ou encore l’influence des médias sur l’image de la femme au Liban. Le point fort du projet fut la création du site « Tasawari » sur Instagram et la mise en ligne d’une série de vidéos et d’actions citoyennes dans le dessein de réveiller les consciences.

    Enfin, Tonia Kiwan et Elie Ziadé ont réalisé le reportage Towards an Equal Future, dirigé par Dr. Marc Abou Abdallah. Ils ont interrogé des personnalités publiques comme Paula Yaacoubian et Sami Gemayel sur des thèmes épineux de l’actualité locale, à savoir : la démocratie, les partis politiques et la place de la femme dans la société.

    La séance s’est terminée sur la présentation des représentants du club Active Citizens’ Tact (ACT), les étudiants, Stéphanie Ghacibeh et Recardo Chalhoub, par Dr. Wadiaa El Khoury. Créé dans l’idée de renouveler de façon regulière ces activités solidaires, le nouveau club estudiantin de l’UA a pour vocation finale de promouvoir une citoyenneté active sur tous les plans et créer les conditions propices à une vie pacifique et digne dans un pays respectueux des lois ; comme la si joliment dit la jeune Stéphanie Ghacibeh, « ACT est un club pour ceux qui estiment que leur nationalité est plus qu’un simple passeport ! »

    * « Nous ne voulons pas émigrer ! »