À l’occasion de la XXVIIIe Assemblée générale de la Fédération Internationale des Universités Catholiques (FIUC), P. Ziad Maatouk, Secrétaire général et Vice-recteur à l’administration de l’Université Antonine (UA), a livré une intervention construite autour du thème : « Le défi de la préservation de la liberté académique ». Prenant le Liban comme point d’ancrage, il a dressé un diagnostic rigoureux des pathologies systémiques qui étouffent la liberté académique dans les contextes précaires.
P. Maatouk a retracé l’enchaînement ininterrompu des crises nationales, notamment la paralysie politique, l’effondrement économique, l’explosion du port de Beyrouth et l’hémorragie durable de compétences, lequel a dégradé l’université, la faisant passer d’un lieu de libre pensée à un espace où domine la prudence dictée par la peur. Son analyse a également mis en lumière le poids des appartenances communautaires, la raréfaction des ressources financières affectées à la recherche, la dépendance croissante aux bailleurs de fonds extérieurs, l’absence de garanties juridiques et le vide syndical. Ces conditions imbriquées, a-t-il souligné, alimentent une culture d’autocensure et de conformité institutionnelle. Il a aussi exhorté les universités catholiques à dépasser les postures symboliques pour s’engager de manière tangible et soutenue, surtout là où la liberté académique est la plus menacée.
Dans le cadre du centenaire de la FIUC, tenu du 28 juillet au 1er août 2025, à l’Universidad del Valle de Atemejac au Mexique, le P. Maatouk a pris part à l’Assemblée générale organisée autour du thème « Les universités catholiques, chorégraphes du savoir ». Des thématiques clés, appelées à orienter les priorités institutionnelles dans les prochaines décennies, ont été au cœur des discussions. Il s’agit notamment de l’ancrage diplomatique des institutions, leur engagement sociétal, la collaboration stratégique avec le monde économique, les modalités de financement adaptées aux contextes hispanophones, le dialogue entre foi et culture, ou encore l’éthique de la recherche, pour ne citer que quelques-unes.
Recteurs, vice-recteurs, autorités religieuses, chercheurs, diplomates et partenaires internationaux se sont rassemblés pour faire émerger une vision commune autour de ces enjeux. De l’UA, P. Jean Al Alam, Vice-recteur au développement humain intégral, a accompagné P. Maatouk dans cette mission. À travers son implication, la délégation de l’UA a traduit le choix de s’engager, de faire entendre une position et d’assumer son rôle dans la défense d’une université qui forme, agit, interroge le réel et participe à la co-construction d’une réflexion collective destinée à éclairer l’enseignement supérieur catholique au cours du prochain siècle. L’assemblée a aussi offert l’occasion de tisser des liens avec les recteurs des établissements participants et de formuler des pistes de collaboration concrètes, notamment en ce qui concerne la mobilité des enseignants et des étudiants dans le cadre d’initiatives de recherche conjointes.