Revue des traditions musicales [Journal of Musical Traditions] - Université Antonine (UA)

Revue des traditions musicales [Journal of Musical Traditions]

À propos de la revue

 

La Revue des Traditions Musicales (alias Revue des Traditions Musicales des Mondes Arabe et Méditerranéen, RTM) est un périodique scientifique annuel consacré aux traditions monodiques modales vivantes et/ou anciennes d’Asie occidentale et centrale, d’Afrique du Nord et d’Europe, et ce, dans une perspective musicologique générale et transdisciplinaire, qui met l’accent sur l’analyse musicale. La RTM est le fruit de la collaboration musicologique entre l’Université Antonine (Liban) et Sorbonne Université et, plus particulièrement, entre le Centre de Recherche sur les Traditions Musicales (CRTM), rattaché à la Faculté de Musique et Musicologie de l’Université Antonine, et l’Institut de Recherche en Musicologie (IReMus UMR 8223, France http://www.iremus.cnrs.fr/). Elle est coéditée par les Éditions de l’Université Antonine (EUA) et les Éditions Geuthner. Elle figure dans les bases de données scientifiques EBSCO, RILM et Manhal.

 

Domaines et champs d’étude
L'objectif de la RTM est de publier des articles scientifiques issus de travaux de recherche sur les traditions musicales monodiques modales vivantes et/ou anciennes d’Asie occidentale et centrale, d’Afrique du Nord et d’Europe, et ce, dans une perspective musicologique générale et transdisciplinaire. L'accent est mis sur les travaux de recherche musicologique menés de part et d'autre de la Méditerranée dans le domaine des traditions musicales monodiques modales, analysant leurs pratiques et leurs théories, notamment à la lumière d'approches grammaticales génératives et sémiotiques du phénomène musical, avec une prise en compte de la contextualisation historique, anthropologique, sociologique et esthétique de ces pratiques et de ces théories. La recherche cognitive, dans son articulation transdisciplinaire entre psychologie, neurosciences, philosophie, linguistique et intelligence artificielle, est particulièrement sollicitée pour étudier ce matériau musical. Cette revue s'intéresse également aux études sur le transfert des résultats de la recherche vers la société, en particulier dans l'éducation, la musicothérapie, l'interprétation musicale et l'industrie du savoir.

 

Informations générales
Rédaction : Centre de Recherche sur les Traditions Musicales (CRTM), rattaché à la Faculté de Musique et Musicologie de l’Université Antonine
BP : 40016 – Hadath-Baabda Liban
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Coédition : © Les Éditions de l’Université Antonine, 2020
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Université Antonine
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16, Rue de la Grande Chaumière - 75006 Paris
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Coéditeurs : editions@ua.edu.lb ; geuthner@geuthner.com;

 

Comité de rédaction
(par ordre alphabétique) :
Nidaa Abou Mrad, Université Antonine (rédacteur en chef)
Frédéric Billiet, Sorbonne Université, IReMus UMR 8223
Frédéric Lagrange, Sorbonne Université
Nicolas Meeùs, Sorbonne Université, IReMus UMR 8223
François Picard, Sorbonne Université, IReMus UMR 8223

 

Comité scientifique et de lecture 
(en plus des membres du comité de rédaction, par ordre alphabétique) :
Jean During, CNRS, France
Jean-Marc Chouvel, Université Paris-Sorbonne, IReMus UMR 8223
Jérôme Cler, Sorbonne Université, IReMus UMR 8223
Mahmoud Guettat, Université de Tunis
Jean Lambert, Université Paris Ouest Nanterre La Défense
François Madurell, Sorbonne Université, IReMus UMR 8223
Dwight Reynolds, University of California - Santa Barbara

 

Accès

 

La RTM figure dans les bases de données scientifiques EBSCO, RILM et Manhal.
Les contenus des numéros 1 à 10 sont téléchargeables en libre accès à partir de la présente page électronique.
Les résumés des articles des numéros 11 et suivants sont téléchargeables à partir de ce site électronique.
La vente des versions papier des numéros de la RTM se fait à partir du lien suivant : http://www.geuthner.com/discipline/musicologie/

 

Téléchargement des abstracts et des articles jusqu’en 2019

 
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Revue des Traditions Musicales – Numéro 1

Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, no 1 (2007) « Musicologie générale des traditions » [“General Musicology of Musical Traditions”], Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, ISSN : 2072-3431 ; ISBN : 978-9953-74-152-9

 

1. LA REDACTION, 2007, « Éditorial », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, no 1 « Musicologie générale des traditions », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 7-10.

 

2. BEYHOM, Amine, 2007, « Point de vue : Musiques savantes de l’Orient, ou le temps de la reconnaissance », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 1 « Musicologie générale des traditions », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 13-26.

Résumé
Ce « point de vue » reprend rapidement l’histoire des relations entre musicologies et musiques occidentales et arabes en mettant l’accent sur l’incompréhension passée entre ces arts et ces disciplines, même en ce qui concerne l’ethnomusicologie, plus récente, et dont un des objets est l’étude des musiques extra-européennes. L’auteur essaie de montrer les raisons, avant tout politiques et sociales, qui ont amené la dégénérescence de la musique arabe et de sa théorisation, notamment à travers la prédominance des concepts musicaux et musicologiques occidentaux chez les Arabes. Il formule une ébauche de programme appelant à un renouveau des sciences musicologiques dans les pays de la zone du maqām, à un revivalisme musical axé sur l’évolution de la tradition initiatique des musiques d’art, ainsi qu’à la mise en place de coopérations avec les musicologues de ces pays en plus des coopérations déjà établies avec les musicologies occidentales, pour l’établissement d’une « vraie » musicologie généralisée des traditions. 

Abstract
This article explains the views of the author concerning what he calls the decadence of the Arab music and musicology today, and its often stormy past relationship with Western music and musicology. Furthermore, for the author, classical ethnomusicology has failed to deal “fairly” with Art music, its main aim still being Popular music around the world. Many reasons, mainly political and social, seemed to have an influence on the Westernization of Arab music; as a synthesis, the author proposes a program aimed on reviving Arab Traditional Initiatic music and its musicology, based on new analysis tools and multilateral cooperation between Western and Arab scholars, as well as scholars from other countries in the maqām tradition.

 

3. MEEUS, Nicolas, 2007, « Qualités systémiques et fonctions modales », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 1 « Musicologie générale des traditions », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 27-36.

Résumé
Ce texte vise à mettre en lumière l’existence, dans la théorie modale médiévale latine, de deux catégories hiérarchiques distinctes : les « qualités systémiques », propres aux degrés du système musical et dérivant exclusivement de la position de ceux-ci dans l’échelle diatonique ; et les « fonctions modales » que ces mêmes degrés exercent dans un mode particulier. Les premières ont été décrites, notamment par Guido d’Arezzo et Hermannus Contractus, sous le nom de modi vocum (« modes des notes »), tandis que les secondes se manifestent en particulier dans la doctrine de la finale modale, qui apparaît notamment chez Hucbald de Saint-Amand et ses contemporains. Le lien entre les modes des notes et les finales est complexe.

Abstract
This paper discusses the existence, in Latin medieval theory, of two distinct hierarchical categories, that of “systemic qualities”, belonging to the degrees of the musical system and deriving exclusively from their position in the diatonic scale and that of the “modal functions” that the same degrees may exert in a particular mode. The first were described, among others by Guido of Arezzo and by Hermannus Contractus, under the name of modi vocum (“Mode of the Degrees”), while the second are manifest mainly in the doctrine of the modal final, as discussed among others by Hucbald of Saint-Amand and his contemporaries. The relation between the modes of the degrees and the finals is complex.

 

4. PICARD, François, 2007, « Pour une musicologie générale des traditions », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 1 « Musicologie générale des traditions », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 27-56.

Résumé
La musicologie historique de l’Asie orientale s’est développée depuis plusieurs décennies. L’époque Song (XIIe siècle) offre ainsi un système complet de modes, avec ses variantes ancienne, attribuée aux Tang, et moderne, ainsi qu’une version plus réduite, limitée à vingt-huit échelles. Ce système, provenant d’Inde, a disparu de la tradition mais des notations musicales ont été transmises jusqu’à nos jours, dont la transcription permet l’étude et l’interprétation.

Abstract
Historical musicology of East Asia has developed over the past 70 years. The (12th century) “Song” period has left a complete system of musical modes in two variations: an ancient one related to Tang, a modern one, and a more reduced one, limited to twenty-eight scales. This system, which originated in India, has disappeared from live tradition, but musical notations have been transmitted to the present, the transcription of which allows both study and interpretation.

 

5. RACY, Ali Jihad, 2007, “Music and Social Structure: the Takht Tradition of Early-Twentieth Century Cairo", Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 1 « Musicologie générale des traditions », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 57-76.

Résumé
Ce texte propose d’examiner les liens existants entre le contenu musical et la structure sociale de la musique, vers les débuts du xxe siècle au Caire. L’objet d’investigation est le centre même de cette époque : le takht, ensemble musical traditionnel réduit qui a couronné l’activité musicale citadine du Caire à cette époque. En particulier, sont explorées ici les dynamiques sociales sous-tendant le milieu des musiciens du takht. Établissant des concordances entre influences sociales et musicales dans ce contexte, l’étude souligne les relations complexes entre ces deux domaines et propose un cadre conceptuel pour la compréhension du lien entre la musique et son environnement culturel.

Abstract
Ce texte propose d’examiner les liens existants entre le contenu musical et la structure sociale de la musique, vers les débuts du XXe siècle au Caire. L’objet d’investigation est le centre même de cette époque : le takht, ensemble musical traditionnel réduit qui a couronné l’activité musicale citadine du Caire à cette époque. En particulier, sont explorées ici les dynamiques sociales sous-tendant le milieu des musiciens du takht

 

6. FEKI, Soufiane, 2007, « Problèmes de typologie et de terminologie inhérents à l’approche musicologique des pratiques et répertoires musicaux arabes », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 1 « Musicologie générale des traditions », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 77-92.

Résumé
La littérature musicologique et ethnomusicologique nous offre un éventail de textes autour des pratiques musicales propres au système du maqām et au monde arabe en particulier. Force est d’y constater l’existence d’équivoques et de conflits terminologiques, notamment quant à la typologie des pratiques musicales. Plusieurs raisons en sont à l’origine, notamment le legs de l’orientalisme et de la musicologie comparée, l’emprise des lexiques occidentaux sur la nouvelle génération de musicologues arabes, les confusions sémantiques et esthésiques et l’économie souvent faite des données systémiques et poïétiques intrinsèques. Les nouvelles approches analytiques qui s’inscrivent au sein de la musicologie générale des traditions mettent en exergue ces normes systémiques et poïétiques et replacent la référence à la notion complexe de tradition au centre de toute approche pertinente de ces pratiques.

Abstract
Musicology and ethnomusicology have undergone many studies about performance in the maqām system, more specifically in the Arab world. Many problems emerged from these studies, such as diversity and conflicts in terminology concerning these practices. Several reasons seem to have offered to explain this ambiguity, noticeably the legacy of Orientalism and Comparative musicology, the influence of Western musicological lexicons on a new generation of Arabic musicologists and the semantic confusion often by-passing intrinsic characteristics of the system of Arab music. However, we propose an etymological study of the current notions, within the frame of the general musicology of traditions, with an emphasis on poïetic and systemic norms. The specificity of this discussion lies in putting Traditional performance – a complex concept – in the center of the approach to these practices.

 

7. AKIKI, Marcel, 2007, « Formules-types du chant populaire traditionnel libanais : esquisse d’une analyse rythmique », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 1 « Musicologie générale des traditions », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 93-114.

Résumé
Derrière leur phonétique curieuse et leur sémantique incompréhensible, les formules-types présentes dans le chant populaire traditionnel libanais, sont au cœur d’un phénomène dynamique rythmique à trois visages. L’analyse homotonique de la scansion chantée de ces formules linguistiques, révèle la présence d’autres formules accentuelles rythmiques inhérentes, et la possibilité d’un modèle métrique (comme le cas du qarrādī), de couver plusieurs combinaisons métrico-rythmiques internes. Enfin, on peut trouver certaines similitudes entre ces combinaisons et certains cycles rythmiques savants arabes. Cette analyse préliminaire et ce « repérage » ne permettent pas de formuler de réelles conclusions, mais il y a certainement ici une piste à explorer, et pour reprendre la citation de During, « quelque chose se passe », dans ces formules qui seraient peut-être un foyer d’intersection entre ces deux traditions musicales.

Abstract
Behind their curious phonetics and incomprehensible semantics, the standard formulaic sentences of the traditional popular Lebanese songs are at the heart of a three part dynamic and rhythmic phenomena. The syllabic homotonic analysis of the singing mode of these formulas reveals some rhythmic accent combinations. According to rhythmic analysis, several internal metrical and rhythmical patterns can run in one single metrical type, as here for the qarrādī metric type. Finally, we find similarities between these combinations and some rhythmic classical Arabic cycles. This preliminary rhythmic analysis can’t allow wide conclusions, but we have certainly here some new path to explore. This phenomenon reminds us of the famous expression of During, « quelque chose se passe », (something is happening ...), as these formula-types could be at some crossroads between these two musical traditions.

 

8. ABOU MRAD, Nidaa, 2007, « Clés musicologiques pour l’approche du legs de Mīhā’īl Maššāqa », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 1 « Musicologie générale des traditions », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 115-182.

Résumé
L’Épître a-š-šihābiyya du théoricien libanais Mīhā’īl Maššāqa (1800-1888) est une œuvre musicologique pionnière qui comprend un exposé approfondi du système mélodique de la tradition musicale arabe, profane et initiatique du Proche-Orient, telle qu’elle se présente au commencement du mouvement de la Renaissance culturelle et politique arabe, et un important corpus de quatre-vingt-quinze mélodies données en exemplification des modes. Ce dossier propose des clés musicologiques pour l’approche du legs de Maššāqa. Après un bref aperçu biographique, est effectuée une contextualisation diachronique de la synthèse systémique proposée par cet auteur, notamment l’historiographie de la question épineuse de la structuration des matrices scalaires type et générale de cette tradition. Cette analyse ouvre la voie à l’étude du corpus mélodique modal modèle légué et à un essai de transcription

Abstract
The a-š-Šihābiyya Epistle written by the Lebanese theorist Mīhā’īl Maššāqa (1800-1888) is a pioneer musicological work. It includes an in-depth outline about the melodic system of the Near East Arabic, secular, and initiatory musical tradition, as it appears at the eve of the cultural and political Arabic Renaissance movement. It also contains an important corpus of ninety five notated melodies given as an exemplification of the modes. This research suggests some musicological keys that are helpful for studying Maššāqa’s legacy. After a short biographical overview, a diachronic contextualization of the systemic synthesis proposed by Maššāqa is carried out. The historiography of the complex issue of structuring the typical and the general scale matrixes of this tradition is summarized; this leads to an analysis of the exemplary melodic corpus he left, and an attempt at establishing a musical transcription of this material. 

 

9. BEYHOM, Amine, 2007, « Mesures d’intervalles, méthodologie et pratique », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 1 « Musicologie générale des traditions », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 183-238.

Résumé
Les mesures d’intervalles dans les musiques traditionnelles permettent de mieux appréhender la complexité de ces musiques ; ces analyses devenant de plus en plus nécessaires, le besoin s’est fait sentir de l’établissement d’une méthodologie permettant de limiter les erreurs de mesure et de cerner au mieux les particularités de chaque performance. Après une revue des méthodes de mesure utilisées couramment dans le domaine musicologique (première partie), l’auteur propose, sur des exemples concrets, une méthodologie simple devant permettre tant de vérifier la correspondance des résultats affichés avec la réalité de la performance analysée, en réduisant le taux d’erreur constaté assez couramment dans l’application actuelle de ces procédés, que d’effectuer de premières analyses d’échelles ou de structures intervalliques. De ces analyses ressort notamment une nécessité d’utiliser des descripteurs particuliers complétant les notations « traditionnelles », et de ré-analyser par exemple le répertoire enregistré ou vivant de musiques traditionnelles européennes, assimilées à tort, selon l’auteur, à un diatonisme quelque peu approximatif. 

Abstract
As the study of Traditional Music becomes increasingly complex and detailed, interval measuring appears more and more to be a major component of musicological analysis and transcriptions. The author, through his teaching at the Antonine University in Lebanon, has perceived an urgent need among his students for an appropriate methodology that minimizes errors in pitch and interval measuring. After reviewing the main methods used today to determine pitches (and generally resulting in ethnomusicological transcriptions), the author proposes a methodology and unfolds a set of analyses underlining, following the example of music from Brittany, the need to revise the 19th and 20th Century transcriptions, particularly in the realm of European Traditional music.

Revue des Traditions Musicales – Numéro 2

Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, no 2 (2008) « Musicologie des traditions religieuses » [“Musicology of Religious Traditions”], Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, ISSN : 2072-3431 ; ISBN : 978-9953-74-241-0

 

1. ABOU MRAD, Nidaa, 2008, « Éditorial », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 2 « Musicologie des traditions religieuses », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 7-8.

 

2. PICARD, François, 2008, « Parole, déclamation, récitation, cantillation, psalmodie, chant », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 2 « Musicologie des traditions religieuses », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 9-24.

Résumé
L’article propose de réexaminer les rapports entre parole, déclamation, récitation, cantillation, psalmodie, chant dans des termes qui réconcilient musicologie généralisée et anthropologie religieuse, ou si l’on veut le particulier et le général. Les modes d’énonciation orale apparaissent ainsi comme des données universelles, mais seulement universellement à disposition, et mis en œuvre ou non ici ou là ; de plus, ces différents modes, et surtout leurs frontières ou leurs appellations, sont analysés en termes de différenciation, de processus de distinction correspondant le plus souvent à des fonctions particulières dans l’univers culturel, en particulier dans sa dimension religieuse. On évite ainsi de ramener tous les phénomènes observables à un vocabulaire hérité du catholicisme romain, tout en permettant des compréhensions largement ouvertes sur les cultures dans leur diversité comme dans leur unité anthropologique. On passe donc de l’étude des catégories verbalisées comme dans le bouddhisme chinois à l’étude acoustique de l’enregistrement, ici par exemple de chants religieux corses.

Abstract
It is already well known that the space between saying and singing can be occupied by various steps, including what is generally known as “chanting”. Rather than try to define it as a pseudo universal, this paper proposes to see how the universal possibility of human voice to develop refined distinctions and nuances between speech and music is here (Buddhist China and Chinese opera) and there (Catholic Corsica) used as a social distinction between texts or situations and as a way to introduce an esthetic element in the dimension of the spiritual.

 

3. LAGRANGE, Frédéric, 2008, « Réflexions sur quelques enregistrements de cantillation coranique en Égypte (de l’ère du disque 78 tours à l’époque moderne) », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 2 « Musicologie des traditions religieuses », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 25-56.

Résumé
L'esthétique du taǧwīd coranique, qui informe en Égypte la musique profane et s'en nourrit parallèlement, semble avoir subi peu de transformations au cours du XXe siècle. Néanmoins, les premiers enregistrements de cantillation sur support 78 tours au début du XXe siècle révèlent certaines particularités aidant à cerner les composantes de cette esthétique, comme le montrera une comparaison d'enregistrements d'époque diverses d'extraits de la sourate Yūsuf.

Abstract
The aesthetics of Kuranic taǧwīd in Egypt, which feed secular music and are partly influenced by it as well, seem to have undergone few transformations throughout the 20th century. Early recordings of cantillation on 78rpm disks reveal some idiosyncrasies of taǧwīd and help define the principal elements of these aesthetics, as shown through a comparison of selected verses from Surat Yūsuf, recorded at various periods.

 

4. AMAR, Jean-Philippe, 2008, « Réflexions sur la Thora cantillée », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 2 « Musicologie des traditions religieuses », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 57-78.

Résumé
La lecture de la Thora, le Pentateuque, constitue le moment essentiel du culte synagogal. Cette lecture chantée, malgré la variété des rites d’interprétation, est basée sur le même système des teamim, mis au point par les massorètes à Tibériade au cours du Moyen Âge, qui laisse donc à l’interprète une marge de liberté relative, dans le respect du texte. Cet article est une réflexion sur les principes de la cantillation juive à travers les notions de transmission du message divin, d’interprétation de celui-ci et enfin de création de sens dans une approche herméneutique de la pratique de la lecture rituelle chantée. L’absence de voyelles, de ponctuation et de blanc entre les mots est une absence créatrice qui invite à la recherche de sens des textes sacrés. La cantillation, par son mode de fonctionnement, peut être un outil de cette recherche. On se propose ici de rapprocher la pratique de la cantillation publique de la Thora et celle de son interprétation talmudique, de rapprocher l’interprétation musicale et l’interprétation herméneutique. Du moins, au niveau théorique. Chanter le texte lui donne du sens et s’inscrit ainsi dans la tradition essentielle au judaïsme d’interprétation du message divin.

Abstract
The reading of the Torah, the Pentateuch, constitutes the essential moment of a synagogue service. This cantillation, in spite of the variety in its interpretation, is rendered in accordance with the teamim system perfected by the Masoretes of Tiberias during the Middle Ages, a system which allows the interpreter a measure of freedom. This article is a reflection on Jewish cantillation principles, encompassing notions of transmission of the divine message, its interpretation, and the creation of meaning through a hermeneutic approach to the practice of sung ritual reading. Vowels, punctuation, and spaces between words are all missing; their absence is a creative one that invites inquiry into the meanings of sacred texts. Cantillation, by its mode of functioning, can be a tool of this research. The author tries to bring together the public Torah cantillation practice and its Talmudic interpretation, to bring musical interpretation and hermeneutic interpretation closer – at least on a theoretical level. Singing the text gives meaning and is thus in line with the essential Jewish tradition of interpretation of the divine message.

 

5. MEEUS, Nicolas, 2008, « Vox et littera dans la théorie musicale médiévale », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 2 « Musicologie des traditions religieuses », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 79-88.

Résumé
Vox, au moyen âge comme en latin classique, est le nom de ce que nous appelons aujourd’hui « note » ; c’est l’équivalent du grec φθόγγος, qui désigne une hauteur « rationnelle », intégrée dans un système de relations qui constitue le système musical. Mais la note a aussi un autre nom, littera, qui renvoie à la notation alphabétique inscrite sous la corde du monocorde. Une analyse plus détaillée de quelques textes théoriques médiévaux montre que si littera désigne la position de la note dans l’échelle, vox se rapporte plutôt à sa fonction mélodique, celle qui sera désignée à partir du xie siècle par les syllabes de la solmisation. La disparition, à la fin du moyen âge, de la notion recouverte par le terme vox est un indice de l’abandon progressif de la pensée modale dans la théorie musicale occidentale.

Abstract
Vox, in the Middle Ages as in classical Latin, is the name given to what we today call a “note”; it is an equivalent to the Greek φθόγγος, denoting a “rational” pitch, integrated in a system of relations that is the musical system itself. But the note also has another name, littera, referring to the alphabetical notation inscribed under the monochord string. A closer reading of some medieval treatises shows that while littera indicates the position of the note in the scale, vox concerns its melodic function, that which from the 11th century onwards is denoted by solmisation syllables. The disappearance, at the end of the middle ages, of the very concept covered by the term vox is a token of the obsolescence of modal thinking in the Occidental music theory.

 

6. ABOU MRAD, Nidaa, 2008, « Prolégomènes à une approche vectorielle neumatique de la modalité », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 2 « Musicologie des traditions religieuses », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 89-128.

Résumé
Les approches quantitatives des échelles accaparant, depuis l’Antiquité, l’essentiel des écrits théoriques sur la modalité, le versant motivique de celle-ci est généralement l’apanage d’énoncés descriptifs qualitatifs. Faisant pendant, dans le champ des monodies modales traditionnelles, au concept de vecteur harmonique, la notion de vecteur neumatique permet d’encoder et de quantifier une évolution motivique-type observée au sein d’une ossature scalaire donnée. Comme cette démarche s’appuie sur le principe de polarité modale, initialement établi dans le domaine ecclésiastique latin médiéval, cet article propose une mise à plat des approches typologiques modales scalaires usuelles, associée à une déconstruction de la notion de prépondérance du diatonisme dans les traditions ecclésiastiques, et ce, en préalable à la mise en place d’une procédure modélisatrice ouvrant la voie à une comparaison de la modalité entre différents territoires musicaux traditionnels.

Abstract
While quantitative approaches to scales have dominated theoretical writings on modality since antiquity, the motivic aspect of modality has generally been limited to qualitative descriptive statements. As counterpart to the concept of harmonic vector, in traditional modal monody, the notion of neumatic vector allows the encoding and quantification of motivic development observed within a given scalar framework. Since this process relies on the principle of modal polarity initially established in the Medieval Latin ecclesiastical domain, this article lays out typological approaches for modal scales, associated with deconstruction of the notion of the predominance of diatonicism in the ecclesiastical traditions, as a preliminary to setting up a model procedure opening the way to comparison of modality among various territories of musical tradition.

 

7. FATEMI, Sasan, 2008, « Le tasnif iranien ancien, sa rationalisation et son rapport avec les genres vocaux religieux », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 2 « Musicologie des traditions religieuses », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 129-148.

Résumé
Le tasnif, genre léger de la musique classique iranienne, a donné lieu à une sorte de rationalisation du rapport texte-musique au cours de sa récente évolution. Dès le début du xxe siècle, des maîtres tentent de le faire sortir de la sphère populaire en supprimant ses caractéristiques jugées vulgaires. Une théorisation moderniste du rapport texte-musique surgit de cette tentative. Elle remet en cause la validité des compositions vocales des Anciens en les accusant d’avoir ignoré les règles « logiques » - métriques et mélodiques - de musicalisation de la parole. Les théoriciens traditionalistes, tout en acceptant le bien-fondé de ces règles, défendent les maîtres anciens contre l’accusation d’irrationalité en proposant l’hypothèse selon laquelle tous les cas de non correspondance entre texte et musique dans les tasnif-s des Anciens seraient le résultat d’adaptations mal effectuées de mélodies de chants religieux de la catégorie nowhe à des paroles profanes. L’objet de cet article est de montrer que la non-soumission de la musique au texte, plutôt que de constituer une erreur aux yeux de normes rationalistes modernistes inopérantes au xixe siècle, constitue bien un trait stylistique traditionnel dans le domaine des compositions vocales iraniennes à rythmique mesurée, dans la double sphère profane et religieuse.

Abstract
The tasnif, a light genre of Iranian classical music, underwent a kind of rationalization of its text-music relationship during its recent evolution. As early as the beginning of the 20th century, a few masters tried to bring the tasnif out of the popular sphere by removing characteristics considered to be vulgar. A modernist theory of the relationship between music and text emerges from this attempt. It challenges the validity of vocal compositions by the ancient masters, accusing them of having been unaware of the “logical” rules – metric and melodic – of setting text to music. Traditionalist theoreticians, while accepting the soundness of these rules, defend the ancient masters against the accusation of irrationality by advancing the hypothesis that cases of non-correspondence between text and music in the old tasnif result from poorly executed adaptations of religious melodies of the nowhe category to secular words. The objective of this article is to show that this kind of non-correspondence, rather than being an error according to rational modernist standards not applicable to the 19th century, actually constitutes a traditional stylistic trait of Iranian vocal compositions in measured rhythm at the intersection of the sacred and the secular.

 

8. MAKHLOUF, Hamdi, 2008, « Dimension musicothérapeutique du rite Ṣṫumbālī de Sfax (Tunisie) », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 2 « Musicologie des traditions religieuses », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 149-166.

Résumé
Cet article propose une étude du rituel du Ṣṭumbālī (communauté noire afro-maghrébine) de la ville de Sfax en Tunisie. L’analyse se concentre sur l’articulation de la dimension thérapeutique de ce rituel avec la pratique musicale. Les caractéristiques musicales structurelles sont corrélées aux aspects rituels, notamment la danse et la transe, en tenant compte de l’intégration du système de croyance inhérent à cette tradition, relevant à la fois des dogmes de l’Islam et des directives de l’ascétisme soufi et de l’animisme maraboutique.

Abstract
This article contributes a study of the ritual of the Ṣṭumbālī (an Afro-Maghrebi community) of Sfax, Tunisia. The analysis concentrates on the links between musical practice and the therapeutic dimension of this ritual. The structural characteristics of the music are correlated with ritual aspects, notably dance and trance, while accounting for integration of the belief system that is inherent in this tradition, and at the same time noting dogma from Islam along with directives from Sufi asceticism and from Marabout animism.

Revue des Traditions Musicales – Numéro 3

Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, no 3 (2009) « Systèmes mélodiques » [“Melodic Systems”], Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, ISSN : 2072-3431 ; ISBN : 978-9953-552-04-0

 

1. ABOU MRAD, Nidaa, 2009, « Éditorial », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 3 « Systèmes mélodiques », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 7.

 

2. MEEUS, Nicolas, 2009, « L’origine de l’octave courte » [“The origin of the short octave”], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 3 « Systèmes mélodiques », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 9-22.

Résumé
Contrairement à une idée répandue, l’octave courte n’est probablement pas née d’abord à l’orgue. Il n’en existe pratiquement aucune mention antérieure au xvie siècle. Même ensuite, rares sont les documents de facture d’orgue qui fassent mention de l’octave courte avant le xviie siècle. Elle est mentionnée plus souvent dans des textes concernant les instruments à clavier. Mais un examen du répertoire révèle une anomalie : si une majorité de pièces ne descendent pas sous fa1 et n’ont donc pas besoin de l’octave courte, un certain nombre d’autres demandent des degrés chromatiques dans la première octave et excèdent donc les possibilités de l’octave courte. On s’aperçoit cependant que ces pièces ne font généralement usage que de huit degrés dans la première octave : il apparaît alors qu’elles sont jouables sur un clavier à huit touches dans l’octave grave (c’est le cas des claviers à octave courte), moyennant un accord spécifique en fonction des besoins de chaque pièce. L’octave courte est née donc comme une scordatura, donnant aux instruments à clavier à cordes des possibilités qui, à l’orgue, pouvaient être prises en charge par le pédalier.

Abstract
“The origin of the short octave”
Contrarily to a common prejudice, the short octave probably did not originate at the organ. It is so to say never mentioned before the 16th century. Even later, the documents dealing with organ making that make a mention of the short octave remain rare until the 17th century. It is more often mentioned in texts concerning stringed keyboard instruments. But an examination of the repertory reveals an anomaly: if a majority of pieces do not go lower than F and therefore have no need of the short octave, some others require chromatic degrees in the lower octave and exceed the possibilities of the short octave. However, it can be shown that these pieces usually require no more than eight degrees in the lowest octave: they can be played on a keyboard with eight keys in the first octave (as is the case with the short octave), pending specific retunings according to the needs of each piece. The short octave arose therefore as a scordatura, creating for the stringed keyboard instruments possibilities that, at the organ, could be dealt with by the pedal keyboard.

 

3. PICARD, François, 2009, « Analyse paradigmatique et synoptique de quelques airs de Nanyin » [“Paradigmatical and Synoptical Analysis: A study of some Nanyin tunes”], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 3 « Systèmes mélodiques », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 23-36.

Résumé
La musique du Nanyin (Nanguan) du Fujian méridional et de Taiwan est complexe, raffinée, bien documentée (partitions, enregistrements, ouvrages) et suffisamment autonome vis-à-vis des autres musiques de Chine et d’Asie pour pouvoir être étudiée en tant que système. En prélude à une remise à plat, plus que jamais nécessaire, de l’outil connu sous le nom d’« analyse paradigmatique », il a paru intéressant de montrer et valoriser quelques usages des présentations analytiques, en particulier la présentation synoptique.

Abstract
“Paradigmatical and Synoptical Analysis: A study of some Nanyin tunes” 
Before a strong refoundation of the analytical tool known as « paradigmatic analysis » can be tempted, it seems fair to examine and propose a few ways of analysing through the parallel presentation of variations and variants. This is best done through a precious and precise corpus such as the Nanyin (Nanguan) from Southern Fujian and Taiwan.

 

4. ABOU MRAD, Nidaa, 2009, « Procédure d’investigation micromodale des traditions musicales du Proche-Orient » [“A Procedure for Micromodal Investigation of the Musical Traditions of the Middle East”], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 3 « Systèmes mélodiques », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 37-74.

Résumé
Ce texte propose une procédure d’analyse et de modélisation des profils mélodiques segmentaires ou cellulaires des énoncés musicaux traditionnels du Proche-Orient. Des typologies y sont proposées pour approcher la micromodalité scalaire intervallique, en fonction de sept ossatures, la modalité nucléaire et polaire, à partir de trois cordes-mères et de six substrats, et la modalité formulaire, selon une cinquantaine de types vectoriels neumatiques. Par-delà la diversité des corpus traditionnels visés, est pressentie l’unité descriptive de la macromodalité lorsqu’elle est envisagée à une échelle monocellulaire.

Abstract
“A Procedure for Micromodal Investigation of the Musical Traditions of the Middle East”
This work proposes an analytical and modeling procedure for segmental or cellular melodic profiles of traditional music phrases in the Middle East. Typologies are proposed for approaching intervallic scalar micromodality according to seven frameworks, nuclear and polar modality from three cordes-mères and six substrata, and formulaic modality according to fifty neumatic vectorial types. Beyond the diversity of traditional corpora, the descriptive unity of macromodality, considered in a monocellular context, becomes apparent (English translation: Kirk-Evan Billet).

 

5. BECHEALANY, Bouchra, 2009, « La discrimination de l’ossature zalzalienne chez des enfants libanais de 8 à 12 ans et son développement par l’apprentissage » [“Discrimination of the Zalzalian Framework Among Lebanese Children of 8 to 12 Years and the Development of this Capacity Through Training”], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 3 « Systèmes mélodiques », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 75-88.

Résumé
En réponse au préjugé trop répandu selon lequel les échelles modales à ossature zalzalienne constitueraient une impasse pour les enfants, le propos de l’article est de souligner la capacité de discrimination de cette structure modale caractéristique des traditions levantines chez des enfants libanais de 8 à 12 ans ainsi que l’effet de la réitération sur leur faculté d’apprentissage. La validation de cette hypothèse se base sur une étude de terrain réalisée en 2008-2009 et sur une lecture affinée de ses résultats.

Abstract
“Discrimination of the Zalzalian Framework Among Lebanese Children of 8 to 12 Years and the Development of this Capacity Through Training”
In response to the widespread preconception which holds that modal scales of Zalzalian framework constitute an impasse for children, the intent of this article is to highlight the capacity to discriminate this modal structure characteristic of Levantine tradition among Lebanese children of 8 to 12 years, as well as to show the effect of repetition on learning. The substantiation of the hypothesis is based on a field study undertaken in 2008 and 2009 and on a close reading of the results (English translation: Kirk-Evan Billet).

Revue des Traditions Musicales – Numéro 4

Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, no 4 (2010) « Un siècle d’enregistrements, matériaux pour l’étude et la transmission (1) » [“A Century of Recordings, Materials for Study and Transmission (1)”], « In memoriam Fawzi Sayeb (1929-2010) », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, ISSN : 2072-3431 ; ISBN : 978-9953-552-22-4

 

1. ABOU MRAD, Nidaa, 2010, « Éditorial », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 4 « Un siècle d’enregistrements, matériaux pour l’étude et la transmission (1) », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 9-10.

 

2. PICARD, François, 2010, « Greniers, malles, genizah : la mise à l'écart dans le processus de transmission traditionnelle » [“Trunk, Warehouse, Store. Hiding Away as a Process in Traditional Transmission”], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 4 « Un siècle d’enregistrements, matériaux pour l’étude et la transmission (1) », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 11-24.

Résumé
Il y a plus de cent ans s’instaure un processus : les ethnographes sont dotés d’outils modernes d’enregistrement ; au retour, ils restituent le matériel, il leur est donnée copie de leurs enregistrements, l’original, la matrice et une copie sont conservées dans des archives. S’il est aisé de situer une telle pratique du point de vue de la science avec pour modèle les sciences naturelles, il est possible aussi d’y voir un procédé mis en œuvre dans la tradition, celui de la mise à l’écart d’objets (marionnettes, masques, livrets) qui ne servent plus afin qu’ils soient redécouverts plus tard. Cette mise à l’écart se fait principalement dans des greniers, mais aussi parfois dans des malles ou panières. Une musique analysée par Hornbostel permettra de suivre ce cheminement.

Abstract
“Trunk, Warehouse, Store. Hiding Away as a Process in Traditional Transmission”
A century ago began the process of collecting recordings from faraway, which where eventually analyzed and kept in archives. If it is easy to rely this process to the natural sciences, it should be also related to a process allowed by the traditions: to hide an object, a puppet, a mask, a booklet, a book, in a place where it can be later discovered. The place to hide it can be underground, or a loft, a trunk, a store. A music analyzed by Hornbostel will be our Ariadne’s thread.

 

3. ABOU MRAD, Nidaa et BECHEALANY, Bouchra, 2010, « La transmission musicale traditionnelle en contexte arabe oriental face à la partition et à l’archive sonore » [“The Traditional Musical Transmission in Eastern Arab Context in view of the Score and the Sound Archive”], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 4 « Un siècle d’enregistrements, matériaux pour l’étude et la transmission (1) », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 25-42.

Résumé
La transmission traditionnelle de la musique d’art arabe du Proche-Orient repose sur l’acquisition par l’audition d’un corpus canonique et sur l’initiation de maître à disciple, développant les facultés herméneutiques et créatives. L’interférence de la modernité incite à l’emploi de nouvelles médiations telles que l’enregistrement sonore et la partition et induit des mutations acculturatives. Cet article propose une approche de la relation dialectique s’instaurant ainsi entre l’initiation traditionnelle et la médiation moderne de la partition et de l’écoute des archives, du double point de vue de la musicologie générale et des sciences de l’éducation musicale, avec, à la clé, une reformulation de l’usage pédagogique de ces supports dans le sens de leur inféodation au prérequis du protocole herméneutique.

Abstract
“The Traditional Musical Transmission in Eastern Arab Context in view of the Score and the Sound Archive”
The traditional transmission of the Arab art music of the Near East is based on the aural acquisition of a canonical corpus and on the initiation process from master to disciple, that cultivates hermeneutic and creative faculties. The interference of modernity stimulates the use of new mediations such as the sound recording and the score, and induces acculturative mutations. This paper suggests an approach of the dialectical relationship established between the traditional initiation and the modern mediation of score and archive’s listening, from the double point of view of the general musicology and the science of music education, while trying to reformulate and integrate the pedagogical use of these mediums within the prerequisites of the hermeneutical protocol.

 

4. LAGRANGE, Frédéric, 2010, « Formes improvisées, semi-improvisées et fixées : le disque 78 tours comme source d’information » [“Improvised, Semi-improvised and Fixed Forms: the 78rpm Record as a Source of Information”], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 4 « Un siècle d’enregistrements, matériaux pour l’étude et la transmission (1) », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 43-52.

Résumé
Dans quelle mesure le disque 78 tours peut-il aider à cerner la réalité des pratiques dans le domaine de la musique savante arabe en Égypte au tournant du xxe siècle ? La question de la variation dans les formes semi-fixées comme le dōr peut désormais être traitée en profitant de la large diffusion des collections d’enregistrements anciens sur les supports numériques et l’Internet, dans une approche comparative des interprétations d’une même pièce qui permet de déceler une « politique des interprètes », qu’on recherche ici chez le chantre Yūsuf al-Manyalāwī (m. 1911).

Abstract
“Improvised, Semi-improvised and Fixed Forms: the 78rpm Record as a Source of Information”
To which extent can 78rpm recordings help mapping the reality of live performances in the field of Arabic art music in Egypt at the turn of the 20th century? The question of variation in semi-fixed forms such as the dōr can now be approached from a comparative perspective, taking advantage of the wide diffusion of ancient recordings collections now available as digital documents on the Internet. Different recordings of the same piece enable researchers to identify a "policy of interpretation" particular to vocalists, as here in the case of Yūsuf al-Manyalāwī (d. 1911).

 

5. ABDALLAH, Tarek, 2010, « L’évolution de l’art du ‘ūd égyptien en solo à l’aune du 78 tours » [“The Evolution of the Art of Egyptian ‘Ud in Solo in View of the 78 rpm Record”], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 4 « Un siècle d’enregistrements, matériaux pour l’étude et la transmission (1) », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 53-66.

Résumé
Ce texte propose une étude analytique de la contribution du disque 78 tours à l’essor de l’art du ‘ūd égyptien en solo, sur la période 1910-1930, et de l’influence de ce médium sur cet art dans ses composantes formelles, organologiques et techniques. L’analyse des documents sonores met en exergue l’influence des contraintes du format du support sur le développement d’une musique instrumentale autonome (particulièrement, samā‘ī et taqsīm) et permet d’élaborer une typologie des modes de jeu des mains droite (rīša, octaviation, zīr bam) et gauche (baṣm), constituant la signature caractéristique de l’école égyptienne et le moyen par lequel les solistes marquent leurs différences stylistiques.

Abstract
“The Evolution of the Art of Egyptian ‘Ūd in Solo in View of the 78 rpm Record”
This paper proposes an analytical study of the contribution of the 78-rpm disc in the evolution of the art of Egyptian ‘ūd in solo during the period 1910-1930, and of the influence of this medium on this art regarding forms, instrumental manufacture, and technical components. The analysis of these recordings permits to show the influence of the recording format constraints on the development of an independent instrumental music (in particular, taqsīm and samā‘ī) and permits to elaborate a typology about the modes of playing (with the right hand: rīša, octaviation, zīr bam – and with the left hand: baṣm) which constitute together a characteristic signature of the Egyptian school, and the manner through which each soloist marks his own style.

 

6. GABRY, Séverine, 2010, « L’enregistrement des chants coptes. Vers une fossilisation du répertoire ? » [The Coptic Songs Recording. Towards a fossilization of the repertory?], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 4 « Un siècle d’enregistrements, matériaux pour l’étude et la transmission (1) », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 67-83.

Résumé
Ragheb Moftah (1898-2001) est le premier Égyptien à s’être investi dans l’enregistrement des chants liturgiques coptes dès le début du xxe siècle. Depuis, grâce à la volonté toujours plus tenace des coptes de sauvegarder leur patrimoine musical et à la démocratisation du numérique – un simple téléphone portable faisant à présent l’affaire pour enregistrer –, les enregistrements de tout type sont devenus pléthoriques. En contexte patent de crise identitaire dans un pays où l’Islam s’impose de facto comme religion d’état, quels sont les ressorts de cette profusion d’enregistrements promue par la communauté copte ? Quels en sont les buts et, surtout, les conséquences ? Au vu de ces questionnements, l’objectif de cet article est de souligner trois aspects liés à l’enregistrement des chants coptes : la conservation d’un patrimoine jugé en perdition, la possibilité d’un apprentissage démocratisé et la mise en place d’un outil ethnomusicologique permettant les études en diachronie.

Abstract
“The Coptic Songs Recording. Towards a fossilization of the repertory?”
Ragheb Moftah (1898-2001) is the first Egyptian to have worked about the recording of Coptic liturgical hymns from the beginning of the twentieth century. Since then, thanks to the Copts willingness to preserve their musical heritage and the democratization of digital technology - a mobile phone is now enough to record - recordings of Coptic hymns and Coptic songs have become plethoric. In a context of confrontation with the militant Islam in which the Coptic community becomes more and more a minority, what are the causes of this profusion of recordings promoted by the Coptic community? And what are its goals, and especially its consequences? Hence, the objective of this paper is to highlight three aspects of the Coptic songs recording: the conservation of a heritage considered in trouble, the possibility of an accessible learning both urban and rural context, and, finally, the development of a tool to study ethnomusicology in a diachronic perspective.

 

7. GAYTE, Francis, 2010, « L’hymne Agni Parthene » [Agni Parthene Hymn], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 4 « Un siècle d’enregistrements, matériaux pour l’étude et la transmission (1) », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 83-108.

Résumé
L’hymne Agni Parthene, louange à la Vierge, composée au début du xxe s. et mise en musique à l’époque du développement des productions et consommations médiatiques à grande échelle, est devenue une sorte de succès international, traduite, adaptée, acculturée à divers contextes musico-linguistiques. Comment s’explique ce succès ? Les caractéristiques compositionnelles de cette hymne révèlent un objet musical multi-référencé, à la fois « byzantin » et « romain », modal et tonal, oriental et occidental, à l’intérieur du monastère et sur l’agora.

Abstract
“Agni Parthene Hymn”
Agni Parthene is a hymn of praise to the Virgin, written in the early years of the XXth c., and set to music while worldwide mediatic consumering productions were developing. It has become since then a sort of international popular hit, as it was adapted, translated, acculturated to and from various musico-linguistic contexts. How can this success be explained? The compositional characteristics of this hymn out veil a multi-referenced object, both “Byzantine” and “Roman”, modal and tonal, eastern and western, in the monastery and on the agora.

 

8. ABOU MRAD, Nidaa, 2010, « Postlude : l’acculturation de quelques documents enregistrés entre exotisme isotopique et mutation allotopique » [“The Traditional Musical Transmission in Eastern Arab Context in view of the Score and the Sound Archive”], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 4 « Un siècle d’enregistrements, matériaux pour l’étude et la transmission (1) », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 109-116.

Revue des Traditions Musicales – Numéro 5

Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, no 5 (2011) « Un siècle d’enregistrements, matériaux pour l’étude et la transmission (2) » [“A Century of Recordings, Materials for Study and Transmission (2)”], « In memoriam Yūsuf al-Manyalāwī (vers 1847-1911) », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, ISSN : 2072-3431 ; ISBN : 978-9953-552-34-7

 

1. ABOU MRAD, Nidaa, 2011, « Éditorial », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 5 « Un siècle d’enregistrements, matériaux pour l’étude et la transmission (2) », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 9.

 

2. DURING, Jean, 2011, « Du sillon du disque aux replis de la mémoire : Le cas de l’Asie intérieure » [From the 78-rpm groove to the recesses of memory], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 5 « Un siècle d’enregistrements, matériaux pour l’étude et la transmission (2) », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 11-26.

Résumé
L’apparition et le développement des enregistrements de musique orientale il y a plus d’un siècle doivent s’appréhender comme un moment d’une longue entreprise de fixation des mélodies et des rythmes remontant aux premières tentatives de transcription des Scolastiques. Le rouleau de cire opère sur le mode anecdotique, à l’instar d’un daguerréotype ou d’un instantané photographique, puis le 78 tours sur le mode de la reproduction d’un événement, comparable à un film précédé par un script, lequel, dans le cas de la musique est préalablement fixé dans la mémoire, et peut devenir un modèle aussi prescriptif que des notations. Enregistrements et notations sont à envisager dans leur relation dialectique et dans leur interférence avec la mémoire, à condition de préciser la nature de cette mémoire. Cet article s’appuie sur des cas tirés de l’histoire moderne des cultures d’Asie intérieure. Il esquisse une modélisation des différents modes de mémorisation qui s’étendent depuis ces expériences marquantes qui sont au cœur de la notion de Tradition/Transmission, jusqu’à la reproduction mécanique de modèles fixés par l’écriture, la gravure, l’empreinte magnétique ou numérique ; soit encore, de la mémoire subjective jusqu’à l’amnésie comme moteur de la créativité, de la mémorialisation jusqu’à la patrimonialisation comme processus de dévitalisation.

Abstract
“From the 78-rpm groove to the recesses of memory”
The emergence and development of Eastern music recordings since over a century is approached here as a moment of a long process of fixing melodies and rhythms dating back to early attempts of transcription by the Scholastics. The wax cylinder was operating on the anecdotal mode, like a daguerreotype or a snapshot, then the 78 rpm on the mode of reproduction of an event, comparable to a film preceded by a script, which in the case of music is first fixed in memory, and can become a prescriptive model as efficient as notations. The recordings and notations should be considered in a dialectical relationship and in their interaction with the memory, provided that the nature of this memory would be clarified. This article is based on cases from the history of modern cultures of Inner Asia. It outlines the different modes of memorization that extend from deep experiences that are at the heart of the notion of tradition / transmission, to the mechanical reproduction crystallized by the notations, the disc recording, or the magnetic or digital data. That is to say, from subjective memory to amnesia as a condition for creativity, from patrimonialization to memorialization as a process of dévitalization.

 

3. BILLIET, Frédéric, 2011, « Le chant des moines de Solesmes : Un siècle d’enregistrements » [The Singing of Solesmes Monks: A Century of Recordings], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 5 « Un siècle d’enregistrements, matériaux pour l’étude et la transmission (2) », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 27-40.

Résumé
La collection de disques des moines de l’Abbaye de Solesmes est un témoignage précieux d’une tradition d’interprétation chantée et enregistrée dans un même lieu pendant presqu’un siècle. Frédéric Billiet a choisi d’examiner la production des disques de Solesmes en posant deux questions : (1) que révèle la discographie sur la tradition d’interprétation de Solesmes ? (2) quelle est l’influence de cette discographie sur les interprètes du XXe siècle ? En effet, l’écoute des disques, enregistrés sur une si longue durée par une même communauté, permet, d’une part, de discerner les caractéristiques de ce style d’interprétation de Solesmes qui s’est imposé au monde pendant le XXe siècle, et d’autre part, de percevoir les différences avec les chants notés publiés par cette Abbaye. Sans le disque, la simple analyse des livres de Solesmes ne rendrait pas compte de la réalité du chant de Solesmes et de ses modes de transmission. L’influence de cette transmission sur les interprètes est ensuite étudiée en distinguant deux catégories : les pratiquants interprétant le chant comme une prière chantée et les interprètes d’un patrimoine musical. L’étude cherchera à dissiper la confusion au sujet du chant de Solesmes qui, par le disque, a été retenu comme un modèle musicologique alors qu’il devrait toujours être considéré comme un chant monastique dont la diffusion sert d’abord et avant tout la prière qu’il porte.

Abstract
“The Singing of Solesmes Monks: A Century of Recordings”
The record collection of the monks of Solesmes Abbey is a valuable testimony of an interpretative tradition sung and recorded in the same place for almost a century. Frédéric Billiet chose to examine the production records of Solesmes with two questions: (1) what reveals the discography on the interpretative tradition of Solesmes? (2) what is the influence of this discography on the performers of the twentieth century? Indeed, listening to the discs, recorded over such a long time by the same community, allows on the one hand, to discern the characteristics of this style of interpretation of Solesmes that imposed itself among the world during the twentieth century and secondly, to perceive the differences with the published songs recorded by the Abbey. Without the disk, a simple analysis of Solesmes books would not reflect the reality of the song of Solesmes and its modes of transmission. The influence of this transmission on the performers is then studied by distinguishing two categories: practicing singing the song as sung prayer and performers of a musical heritage. The study will seek to dispel confusion about the song of Solesmes, which by the disc, was selected as a musicological model when it should always be considered as a monastic chant whose distribution is first and foremost prayer it wears.

 

4. RACY, Ali Jihad, 2011, "Sound Recording in the Life of Early Arab-American Immigrants" [L’enregistrement sonore dans la vie des premiers immigrants arabo-américains], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 5 « Un siècle d’enregistrements, matériaux pour l’étude et la transmission (2) », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 41-52.

Résumé
Cet article explore l’histoire de l’enregistrement sonore commercial dans l’expérience arabo-américaine et son territoire culturel et artistique. L’accent est mis sur les disques 78 tours produits par les sociétés arabo-étatsuniennes, en grande partie entre la Première Guerre mondiale et le début des années 1950, et à des disques produits par la diaspora arabe au Brésil dans une perspective comparable. En plus de proposer une documentation historique du processus d’enregistrement des musiques arabes en Occident, l’article examine un échantillon représentatif des enregistrements et des textes attenants pour l’époque étudiée. Le contenu musical est analysé en termes de genres compositionnels, de techniques stylistiques, d’instrumentation, et de transformation musicale. De façon comparable, les textes chantés sont étudiés en termes de forme poétique, de thématique, et du renouvellement de celle-ci au fil du temps. Parmi les principales questions envisagées sont: a) la façon dont le contenu enregistré a servi de lien musical et culturel entre la diaspora et la patrie et b) comment l’industrie du disque locale reflète l’expérience vécue des immigrants, en médiatisant les voix et les préoccupations des immigrés et reflétant leur environnement ethnique et musical complexe. Cette recherche met en lumière le rôle de l’enregistrement sonore dans l’élaboration de la vie diasporique, ainsi que les voies qu’emprunte la créativité artistique dans sa contribution à la construction des identités individuelles et communautaires.

Abstract
“L’enregistrement sonore dans la vie des premiers immigrants arabo-américains”
This article explores the history and the cultural and artistic place of commercial sound recording in the Arab-American experience. The focus is on 78-rpm discs produced by Arab-American companies, largely between World War I and the early 1950s, and to some extent comparable discs from the Arab diaspora in Brazil. Besides documenting the historical precedents of recording Arab music in the West, the article examines a representative sample of record releases from the era under investigation. The musical content is analyzed in terms of compositional genres, stylistic techniques, instrumentation, and manifestations of musical change. Comparably, the lyrics are studied in terms of poetic form, subject matter, and how the thematic content has changed over time. Among the major issues are a) how the recorded content served as a musical and cultural link between the immigrant world and the homeland, and b) how the local record industry reflected the lived immigrant experience, thus mediating the immigrants’ voices and concerns, as well as mirroring their complex ethnic and musical environment. The study sheds light on the role of sound recording in shaping diasporic life, as well as on the ways in which artistic creativity contributes to the construction of individual and community identities.

 

5. ABOU MRAD, Nidaa, 2011, « Unité sémiotique de la qaṣīda à répons chez Yūsuf al-Manyalāwī » [Semiotic Unity of Responsorial Qaṣīda in Yūsuf al-Manyalāwī Recordings], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 5 « Un siècle d’enregistrements, matériaux pour l’étude et la transmission (2) », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 53-74.

Résumé
Cet article propose une étude sémiotique de la modalité de la qaṣīda muwaqqa’a ‘alā al-waḥda, importante forme vocale arabe apparue à la fin du xixe s. en Égypte, et pérennisée notamment grâce aux 78 tours enregistrés par le cheikh Yūsuf al-Manyalāwī (vers 1847-1911). Cette forme hybride fait alterner la cantillation improvisée (et métriquement mesurée binaire) des vers avec un répons au texte polysémique (mystique vs profane), dit des censeurs. Par-delà sa fonction d’interface (prélude/interlude instrumental/postlude), celui-ci constitue un modèle saillant pour la musicalisation d’une qaṣīda. Cette hypothèse assigne au mode d’articulation mélodique de ce répons et à son schème cadentiel le rôle de référentiel unitaire pour la distinction des traits pertinents des formules cantillatoires et de repère modal unifiant pour la significativité intrinsèque de l’énonciation musicale de la qaṣīda.

Abstract
“Semiotic Unity of Responsorial Qaṣīda in Yūsuf al-Manyalāwī Recordings”
This paper proposes a semiotic study of the modality of the qaṣīda muwaqqa’a ‘alā al-waḥda, an important Arab vocal form which appeared in the late 19th c. in Egypt, and perpetuated thanks to the 78rpm recorded by Sheikh Yūsuf al-Manyalāwī (c. 1847-1911). This hybrid form alternates the verses’ improvised cantillation (on a binary measure) with the polysemic (mystic vs. secular) Response of the Censors. Beyond its interface (prelude/instrumental interlude/postlude) function, this response is a model for the musicalization of a qaṣīda. This hypothesis assigns to the melodic articulation mode of the response —and particularly of its cadential scheme— the role of (1) unitary referential to identify the relevant features of the cantillation formulas and (2) unifying reference modal point for the intrinsic significance of this qaṣīda musical utterance.

 

6. FATEMI, Sasan, 2011, « Le mawrigi de Boukhara : Une musique de fête d’origine iranienne en Asie centrale » [The Mawrigi of Boukhara : An Iranian-born Music of Festivities in Central Asia], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 5 « Un siècle d’enregistrements, matériaux pour l’étude et la transmission (2) », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 75-96.

Résumé
Traditionnellement à Boukhara la musique de fête des réunions masculines est une musique immigrée dont l’origine, comme son nom, mawrigi, l’indique, doit être cherchée dans le passé d’une ville millénaire, Merv, qui se trouve actuellement au sud du Turkménistan. Cette musique est interprétée par les musiciens masculins d’une minorité chiite de Boukhara qui s’appelle irâni du fait qu’elle est considérée comme descendant des habitants de Merv, ville qui a été longtemps gouvernée par les Iraniens chiites à partir de l’époque safavide. Le mawrigi anime les fêtes des Boukhariotes depuis la fin du xixe siècle aux côtés d’une autre musique de fête, nommée actuellement bokhârcha par certains chercheurs, cette fois autochtone et consacrée aux réunions féminines et exécutées plutôt par les musiciennes juives. Le mawrigi depuis son succès auprès des Boukhariotes de souche s’est adapté au goût local et a changé petit à petit ses caractéristiques iraniennes surtout sur le plan modal et rythmique. Pourtant, même aujourd’hui on peut repérer certains éléments disparates et précaires de l’esthétique iranienne dans ce genre musical.

Abstract
“The Mawrigi of Boukhara : An Iranian-born Music of Festivities in Central Asia”
Traditionally in Bukhara the music of festivities for male gatherings is an immigrant music whose origin, as its name, mawrigi, indicates, must be searched in the past of an ancient city, Merv, which is situated now in the South of Turkmenistan. This music is performed by male musicians of a Shiite minority of Bukhara called irâni which is considered to be the descendant of the inhabitants of Merv, city which has long time been governed by Shia Iranians since the Safavid era. The mawrigi is performed at the festivities of the Boukhariotes since the end of the 19th century along with another musical genre, currently named bokhârcha by some researchers, which is devoted to female gatherings and is performed rather by Jewish female musicians. The mawrigi since his success at the Boukhariote society adapted itself to the local taste and has gradually changed its Iranian features mainly its modal and rhythmic characteristics. Yet, even today one can find some disparate and precarious Iranian aesthetic elements in this music.

 

7. GAYTE, Francis, 2011, « L’hymne Φῶς ἱλαρόν [Fōs Ilarōn] » [The Hymn Φῶς ἱλαρόν [Fōs Ilarōn]], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 5 « Un siècle d’enregistrements, matériaux pour l’étude et la transmission (2) », Baabda (Liban), Éditions de l’Université Antonine, p. 97-123.

Résumé
Quelle destinée extraordinaire que celle de Φῶς ἱλαρόν (Fōs Ilarōn, “Lumière Joyeuse”) ! Le texte en aurait été composé vers la fin du iie s. à Jérusalem, et aurait accompagné la création d’une célébration religieuse (Lucernaire) à l’origine de l’office de Vêpres ; la mélodie la plus ancienne conservée dans le corpus byzantin date du iie s. ; un très grand nombre de paroisses, tous patriarcats confondus, se sont approprié le texte original ou traduit, et en perpétuent l’usage liturgique. Mais au iie s. l’hymne vénérable a généré un corpus planétaire, grâce à l’expansion de la production audio (K7, CD, mp3), et grâce aux serveurs télénumériques comme YouTube. Unique et multiple en ses métamorphoses, elle n’en finit pas de susciter l’inspiration des compositeurs et la ferveur des assemblées, à l’église comme au concert, sur les chaînes hi-fi comme sur la Toile. Pourquoi, et comment, une telle longévité ?

Abstract
“The Hymn Φῶς ἱλαρόν [Fōs Ilarōn]”
What fate as extraordinary as that of Φῶς ἱλαρόν (Fōs Ilarōn, “Gladsome Light”)! Its lyrics are supposed to have been written toward the end of 2nd c. in Jerusalem, and would have accompanied the creation of a religious celebration (Lucernary) that later became the Office of Vespers; the earliest melody preserved in the Byzantine corpus is dated 18th c.; a very wide number of parishes, within all patriarchates, have adopted the genuine text or its translations, and perpetuate its liturgical use. But in the 21st c. this quite venerable hymn has come out of the churches and generated a quite worldwide corpus, thanks to the expansion of audio technology (K7, CD, mp3), and thanks to web servers like YouTube. At once unique and varied in its many guises, Φῶς ἱλαρόν never ceases to encourage the inspiration of composers and the fervor of audiences, in the church and at the concert as well, on Hi-Fi equipments and on the www likewise. Why, and by what means, such longevity?

Revue des Traditions Musicales – Numéro 6

Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, no 6 (2012) « Sémiotique et psychocognition des monodies modales (1) » [“Semiotics and Psycho-Cognition of Modal Monodies (1)”], « In memoriam ‘Abd al-Hayy Hilmī (1857-1912) », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, ISSN : 2072-3431 ; ISBN (EUA) : 978-9953-552-41-5 ; ISBN (Geuthner) 978-2-7053-3883-1

 

1. ABOU MRAD, Nidaa, 2012, « Éditorial », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 6 « Sémiotique et psychocognition des monodies modales (1) », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 9.

 

2. MEEUS, Nicolas, 2012, « Dans quelle mesure les monodies modales sont-elles redevables d’une sémiotique ? » [What Extent are Modal Monodies Concerned with Semiotics?], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 6 « Sémiotique et psychocognition des monodies modales (1) », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 11-18.

Résumé
La sémiotique est la théorie de la signification. En d’autres termes, la musique n’est redevable d’une étude sémiotique qu’à la condition qu’elle signifie. La théorie de la double articulation d’André Martinet mène à considérer les unités de première articulation comme les éléments d’un lexique porteur de signification, mais les tentatives de constituer des lexiques musicaux sont en général peu convaincantes. Émile Benveniste explique cependant que le sens naît de l’intégration d’unités élémentaires dans des ensembles plus vastes. S’interroger sur la sémioticité des musiques modales, en particulier de la musique orientale amène aux réflexions que voici :
– Au niveau de seconde articulation, la musique orientale semble bien fondée sur des notes, qui en sont les éléments distinctifs, même si ces notes sont souvent de hauteur mouvante.
– Le niveau de première articulation est problématique, même si on définit la signifiance des unités comme « pertinence analytique ». Les unités « modalement pertinentes » décrites par Nidaa Abou Mrad offrent des perspectives intéressantes.
– En ce qui concerne l’intégration de ces unités dans des ensembles plus larges, il faudra construire une théorie de niveaux successifs, menant de la surface des œuvres, chargées d’ornementations, par plusieurs paliers jusqu’à la structure profonde qui s’apparente sans doute au mode lui-même.

Abstract
“What Extent are Modal Monodies Concerned with Semiotics?”
Semiotics is the theory of signification. In other words, music is concerned with semiotics only insofar as it signifies. André Martinet’s theory of the double articulation leads to considering the units of first articulation as lexical elements carriers of meaning, but attempts at constituting musical lexicons often are unconvincing. However, Émile Benveniste explains that meaning emerges from the integration of elementary units within wider sets. Questioning the semioticity of modal musics, particularly of oriental music, leads to the following reflections:
– At the level of second articulation, oriental music appears to be based on the existence of notes that are its distinctive elements, even if these notes often are of movable pitch.
– The level of first articulation remains problematic, even if the significance of the units is defined as “analytic pertinence”. The “modally pertinent” units described by Nidaa Abou Mrad offer interesting possibilities.
– For what concerns the integration of these units in wider sets, it will be necessary to build a theory of successive levels, leading from the works’ surface, loaded with ornamentations, through successive stages until the deep structure, which may link to mode itself.

 

3. LAMBERT, Jean, 2012, « Le "quanto syllabique" : métrique poétique arabe et rythmique bichrone au Yémen » [The “Quanto Syllabic”: Arabic Poetic Meter and Bichrone Rhythm in Yemen], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 6 « Sémiotique et psychocognition des monodies modales (1) », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 19-42.

Résumé
Longtemps chez les théoriciens de la musique arabe, la métrique poétique avait servi de modèle à l’analyse du rythme, notamment chez Avicenne. Puis ce modèle a été progressivement abandonné pour un outil mathématique plus performant, ou supposé tel. Or une archéologie des relations entre métrique poétique et rythmique musicale permet de redécouvrir dans les musiques contemporaines, notamment au Yémen, des formes où métrique et rythmique font appel à une même et unique structure globale que les spécialistes de poésie arabe ont appelé "quantitative" et que les musicologues ont appelé "bichrone". L'article explore ce continuum dans trois formes mesurées et non-mesurées dans la poésie chantée yéménite. Il est remarquable que dans le cas où ce rythme acquiert une forme cyclique, c'est le pied de base du mètre poétique rajaz qui sert de modèle à des cycles rythmiques pouvant se réaliser indifféremment sous deux formes, 7/8 ou 11/8. Ainsi apparaît l'importance de cette relation cognitive entre métrique et rythmique, que j'ai choisi d'appeler « quanto syllabique » pour la distinguer d'autres formes de convergence métrico-rythmique comme le « giusto syllabique » de Constantin Brailoiu dans la poésie chantée roumaine, ou d'autres dans le monde arabe.

Abstract
“The “Quanto Syllabic”: Arabic Poetic Meter and Bichrone Rhythm in Yemen”
For a long time, among the theoreticians of Arabian music, the poetic meter had been used as a model for the analysis of rhythm, for instance by Avicenna. Then, this model was progressively left for more performing mathematical tools. Nevertheless, an “archaeological” study of the relations between poetical meter and musical rhythm allowed us to discover in the Yemeni contemporary music some forms in which meter and rhythm use quite the same global structure which specialists of Arabian poetry called “quantitative” and which musicologists called “bichrone”. The article explores these continuous relations in three forms of sung poetry in Yemen which are sometimes measured and sometime non-measured. It is noteworthy that, when these rhythms have a cyclic form, this is the basic foot of the rajaz meter which is used as the model for rhythmic cycles which can be indifferently realized as 7/8 or 11/8. Thus, appears the importance of this cognitive relation between meter and rhythm, which I chose to call “quanto syllabic”, In order to distinguish it from other forms of metrico-rhythmic convergences like the “giusto syllabic” discovered by Constantin Brailoiu in the Romanian sung poetry, as well as others in the Arab culture.

 

4. ABOU MRAD, Nidaa, 2012, « La singularité stylistique de ‘Abd al-Ḥayy Ḥilmī (1857-1912) » [The Stylistic Singularity of ‘Abd al-Ḥayy Ḥilmī (1857-1912)], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 6 « Sémiotique et psychocognition des monodies modales (1) », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 43-66.

Résumé
Cet article propose une étude stylistique de l’œuvre interprétative traditionnelle du chanteur-improvisateur égyptien ‘Abd al-Ḥayy Ḥilmī (1857-1912), axée sur l’analyse sémiotique modale. Cette méthode opère une nette distinction entre un procès signifiant intrasystémique, qui est lié aux lignes des indicateurs nucléaires modaux sous-jacents des phrases mélodiques, et un procès extrasystémique, intéressant les structures de surface de ce même phrasé et ses réarrangements rythmiques, réalisés en rapport avec l’interférence de schèmes stylistiques anthropologiques culturels. Il s’agit de montrer que la singularité stylistique de ‘Abd al-Ḥayy Ḥilmī au sein du legs discographique de la Nahḍa repose sur le choix anticonformiste, mais néanmoins hautement traditionnel, d’une syntaxe mélodique modale (lignage nucléaire) émancipée par rapport aux contraintes culturelles contextuelles, et minimaliste dans les moyens de sa mise en œuvre : déconstruction des formes conventionnelles et de leurs références stylistiques et rythmiques externes et renforcement du caractère suspensif des clausules mélodiques, inducteur de tension.

Abstract
“The Stylistic Singularity of ‘Abd al-Ḥayy Ḥilmī (1857-1912)”
This article proposes a stylistic study of the interpretative traditional work of the Egyptian singer-improviser ‘Abd al-Ḥayy Ḥilmī (1857-1912), focusing on modal semiotic analysis. It makes a clear distinction between an intrasystemic signifying process, which is linked to modal nuclear indicators lines underlying melodic phrases, and an extrasystemic process, related to surface structures of this phrasing and its rhythmic rearrangements, made in accordance with interference of stylistic cultural anthropological schemas. The aim is to show that the stylistic singularity of 'Abd al-Hayy Hilmi within the Nahḍa discography is based on the nonconformist choice, but still highly traditional, of a melodic modal syntax (nuclear lineage) emancipated from cultural contextual constraints and minimalist in the means of its implementation: deconstruction of conventional forms and of their stylistic and external rhythmic references, and strengthening the suspensive property of melodic clausulae. (Translated by Joyce Akl, Centre of Languages, Antonine University).

 

5. ABOU MRAD, Nidaa et MAATOUK, Toufic, 2012, « Sémiotique modale des chants maronites du Vendredi saint » [Modal Semiotics of Maronite Good Friday Chants], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 6 « Sémiotique et psychocognition des monodies modales (1) », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 67-80.

Résumé
Cet article propose une étude sémiotique de l’inférence des procès significatifs d’ordre théologique liturgique, liés aux notions opposées de rédemption résurrectionniste et de dolorisme crucial, dans l’élaboration grammaticale modale des chants maronites du Vendredi saint. La sémiotique modale opère une nette distinction entre le procès significatif intrasystémique, lié aux structures profondes que sont les lignes des indicateurs nucléaires des phrases mélodiques, d’une part, et, d’autre part, les procès significatifs extrasystémiques, intéressant les structures de surface de ce phrasé et ses réarrangements d’ordres rythmique et scalaire, ouverts à des interférences culturelles stylistiques. L’hypothèse que pose cet article est que l’éthos rédemptioniste et résurrectionniste de la théologie liturgique traditionnelle patristique de l’Église maronite, représentée par les hymnes anciennes de langue syriaque, est compatible avec le procès sémiotique intrasystémique, tandis que les stigmates hétérodoxes du dolorisme populaire, représenté par les chants arabophones mis au point à la fin du xixe siècle, intéressent la sémiotique extrasystémique et consistent en la bémolisation fluctuante de deux degrés d’une mélodie-type traditionnelle, induisant un éthos afflictif.

Abstract
“Modal Semiotics of Maronite Good Friday Chants”
This article proposes a semiotic study of significant theological liturgical processes inference, associated with opposing concepts of resurrectionist redemption and crucial dolorism, in the grammatical modal elaboration of Maronite Good Friday chants. The modal semiotics makes a clear distinction between the intrasystemic significant processes, related to deep structures, such as melodic phrases nuclear indicators lines, on the one hand, and, on the other hand, the extrasystemic significant processes, focusing on surface structures of this phrasing and its rhythmic and scalar rearrangements, open to cultural stylistic interferences. The hypothesis posed by this article is that the resurrectionist redemptionist ethos of the traditional patristic liturgical theology of the Maronite Church, represented by the ancient Syriac hymns, is compatible with the semiotic intrasystemic process, while heterodox stigma of popular dolorism, represented by arabophone chants developed in the late nineteenth century, focus on extrasystemic semiotics and consist of fluctuating descending alteration of two notes in a traditional melody, which induces an afflictive ethos. (Translated by Joyce Akl, Centre of Languages, Antonine University).

 

6. BECHEALANY, Bouchra, 2012, « La perception des unités sémiotiques modales chez des enfants libanais de 8 à 12 ans » [Modal Semiotics of Maronite Good Friday Chants], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 6 « Sémiotique et psychocognition des monodies modales (1) », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 81-102.

Résumé
Cet article explore la perception auditive qu’ont les enfants des données sémiotiques modales que sont les unités formulaires, les unités distinctives (hauteurs dissociées en fonction de leur appartenance à des noyaux modaux) et les lignes nucléaires modales sous-jacentes. L’analyse des résultats d’une enquête de terrain, réalisée en 2011, auprès de 160 enfants libanais âgés de 8 à 12 ans, permet de vérifier l’existence de compétences cognitives en termes (1) de perception de l’identité structurale profonde d’énoncés musicaux monodiques modaux différents par leur habillage de surface, (2) de reconnaissance du changement de finale en tant que donnée pertinente, (3) d’appréciation des lignes grammaticales modales profondes.

Abstract
“The Perception of Modal Semiotic Units amongst Lebanese Children: 8 to 12 Years Old”
This article explores the auditory perception that children have through modal semiotic data that are the formulary and distinctive units (pitches separated according to their membership of modal nucleus) and the underlying modal nuclear lines. The analysis of results of a field survey conducted in 2011, amongst 160 Lebanese children aged 8 to 12 years old, allows to verify the existence of cognitive skills in terms of (1) perception of the deep structural identity of different monodic modal musical statements by their covering surface, (2) recognition of the final (pitch) change as a relevant data, (3) assessment of deep grammatical modal lines. (Translated by Joyce Akl, Centre of Languages, Antonine University).

 

7. CHICHOUNE, Nadjib et SALAH, Fethi, 2012, « Pour une sémiotique du timbre dans la caractérisation des styles algériens de la musique héritée d’Al-Andalus : proposition d’hypothèses » [For a Semiotics of the Timbre in the Characterization of Algerian Styles of the Music Inherited from Al-Andalus: Proposal of Hypotheses], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 6 « Sémiotique et psychocognition des monodies modales (1) », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 103-112.

Résumé
Cet article a pour principal objectif la proposition de quelques hypothèses dans le but de fonder une sémiotique du timbre dans la musique algérienne héritée d’Al-Andalus et en particulier dans les trois styles qui sont : le Mālūf, la Çan‘a et le Ġarnāṭī. Par timbre est désignée non seulement la « couleur » des sons produits par un instrument, mais aussi tout un ensemble de paramètres et d’attributs subjectifs, socio-culturellement modelés, qui incluent la couleur globale et résultante d’un ensemble instrumental, la tenue et la technique de jeu de certains instruments, considérées comme « marqueurs stylistiques », l’hétérophonie ainsi que l’ambiance ou l’atmosphère dans laquelle est interprété ce genre musical.

Abstract
“For a Semiotics of the Timbre in the Characterization of Algerian Styles of the Music Inherited from Al-Andalus: Proposal of Hypotheses” 
This article has as main objective the proposal of some hypotheses in order to found a semiotics of the timbre in the Algerian music inherited from Al-Andalus, particularly in the three styles which are: the Mālūf, the Çan‘a and the Ġarnāṭī. By timbre not only is meant the “color” of the sounds produced by an instrument, but also a set of parameters and subjective attributes, socio-culturally modeled, which include the total and resulting color from an instrumental ensemble, the behavior and the technique of playing some instruments regarded as “stylistic markers”, heterophony as well as the environment or the atmosphere in which this musical genre is interpreted.

 

8. ROYER-ARTUSO, Nicolas, 2012, « Une approche réaliste du phénomène hétérophonique (Quelque chose dépasse...) » [A Realistic Approach of the Heterophonic Phenomenon], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 6 « Sémiotique et psychocognition des monodies modales (1) », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 113-123.

Résumé
Ce texte propose de questionner la façon dont les musicologues emploient le concept d’hétérophonie. Après une brève présentation de ce que ces derniers entendent par hétérophonie, le débat est traduit dans le langage des sciences cognitives. Avant de présenter une analyse différente du phénomène hétérophonique (une analyse dite réaliste), il est question de quelques biais partagés par les chercheurs quand ils proposent leurs modèles du phénomène en question (la théorie cognitive implicite qui sous-tend leur discours), biais qui, en tant que prémisses, ne peuvent que faire aboutir aux types de conclusions qu’ils proposent.

Abstract
“A Realistic Approach of the Heterophonic Phenomenon” 
This article is an attempt to criticize the way musicologists generally use the concept of heterophony. After a brief presentation of the way they understand the concept, this debate is translated in the language of the cognitive sciences. Before presenting an alternative analysis of the heterophonic phenomenon, (a realistic approach), a large part of the text is devoted to some biases shared by the scholars when they propose their models of the phenomenon (the implicit cognitive theory underlying their discourse), biases that, as premises, do not lead to other possible conclusions than the one we find in the literature.

Revue des Traditions Musicales – Numéro 7

Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, no 7 (2013) « Sémiotique et psychocognition des monodies modales (2) » [“Semiotics and Psycho-Cognition of Modal Monodies (2)”], « In memoriam Wadī‘ a-ṣ-Ṣāfī (1921-2013) », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, ISSN : 2072-3431 ; ISBN (EUA) : 978-9953-552-41-5 ; ISBN (Geuthner) : 978-2-7053-3906-7

 

1. ABOU MRAD, Nidaa, 2013, « Éditorial », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 7 « Sémiotique et psychocognition des monodies modales (2) », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 7.

 

2. DURING, Jean, 2013, « Sous sons et sur-sens. Subtilités du discours musical », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 7 « Sémiotique et psychocognition des monodies modales (2) », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 9-28.

Résumé
Qu’est-ce qui dans une musique donnée contribue à en intensifier l’impact, et comment en rendre compte ? Cette problématique est posée dans la perspective d’une musicologie transculturelle ou « générale ». À un premier niveau, l’expressivité tient à la représentation des manifestations des affects et fonctionne par empathie. Au niveau esthétique et artistique, l’impact est davantage fonction de l’attention, de l’intellection, du discernement et du goût, et suscite des interprétations diverses relevant de l’esthétique, des sciences cognitives, de l’anthropologie antique. L’examen de données collectées dans les cultures les plus diverses suggère que l’efficacité de la musique est souvent liée à l’interférence d’éléments étrangers au système considéré : silences, suspension, dissonances, appogiatures, sous-entendus, notes dématérialisées, participent à l’émanation d’un espace sonore subtil qui s’offre à divers degrés d’herméneutique, notamment de type anagogique, qui rejoignent les notions de spissitudo spiritualis ou mundis imaginalis, et d’autres modes d’existence communs aux théosophies du Livre.
Mots clef : Musicologie transculturelle, Orient, silence, ornements, cosmologie.

Abstract
What in a given music helps to increase its impact, and how to account for it? This issue is set up in this paper in the perspective of cross-cultural or "general" musicology. At the first level, expressiveness is related to the representation of the manifestation of affects, and works by empathy. At the esthetic and artistic level the impact of music depends more of on attention, intellection, discernment and taste, and generates various interpretations falling within the aesthetic, the cognitive science, and antique anthropology. The examination of data collected in diverse cultures suggests that the efficiency of music is often linked to the interference of elements which are foreign to the system considered: silence, suspension, dissonances, grace notes, allusions, vaporised pitches, etc. contribute to the emanation of a subtle sound space which allows various hermeneutic comments, mainly of the anagogic type, which rejoins the idea of spissitudo spiritualis ormundus imaginalis, and other strata of realty common to the wisdoms of the Book.
Keywords: Transcultural musicology, Orient, silence, ornaments, cosmology.

 

3. ABOU MRAD, Nidaa et DIDI, Amer, 2013, « Le révélateur musicologique d’al-Ḥiṣnī : un précis de grammaire modale transformationnelle du XVIe siècle » [The Musicological Revealer, by Muẓaffar al-Ḥiṣnī: a sixteenth century treatise about modal transformational grammar], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 7 « Sémiotique et psychocognition des monodies modales (2) », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 29-50.

Résumé
Cet article a pour propos une étude sémiotique de la théorie grammaticale générative transmodale qui transparaît de la décortication d’un traité inédit, écrit au XVIe siècle par Muẓaffar al-Ḥiṣnī et intitulé Le révélateur musicologique. Celui-ci a pour objectif apparent la description de dérivations complexes supposées régenter des relations génétiques entre les modes formulaires de la tradition référentielle, les réduisant à une source unique génotextuelle : la structure originelle/fondamentale du mode-fondement Rāst. Cependant et chemin faisant, ce manuscrit, comme son nom l’indique, révèle un autre ordre musical qui est celui des transformations grammaticales inhérentes à tout phénotexte appartenant à cette langue transmodale.

Abstract
“The Musicological Revealer, by Muẓaffar al-Ḥiṣnī: a sixteenth century treatise about modal transformational grammar” 
This article proposes a semiotic study of the transmodal generative grammar theory that emerges through the analysis of an unpublished treatise, The Musicological Revealer, written in the sixteenth century by Muẓaffar al-Ḥiṣnī. This book apparently aims to describe the complex derivations that govern genetic relationships between the formula-based modes of the referential tradition, and to reducing those modes to a single genotextual source: the primordial/fundamental structure of the main mode Rāst. However, and along the way, this manuscript, as its name suggests, reveals another musical process which is about grammatical transformations that produce all the phenotexts that belong to this transmodal language.

 

4. ROYER-ARTUSO, Nicolas, 2013, « Pour une phonologie comparative des phénomènes de contact des musiques de l’aire du maqām » [For a phonology of contact induced processes in the music of the maqām area], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 7 « Sémiotique et psychocognition des monodies modales (2) », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 71-86.

Résumé
Le but de cet article est de montrer en quoi les outils de l’analyse du contact linguistique peuvent nous éclairer sur certains phénomènes se produisant lors du contact entre 1) des systèmes musicaux différents et surtout 2) divers systèmes musicaux qui se ressemblent beaucoup (perçus en tant que dialectes d’une même langue musicale). Il y est question de processus d’assimilation mais aussi de phénomènes qui ne se laissent pas assimiler, en raison des divergences systémiques existantes entre les systèmes en contact. Les données sont prises aux musiques de la tradition du maqām.

Abstract
“For a phonology of contact induced processes in the music of the maqām area”
The aim of this paper is to show in what way the tools that are used in the description of contact linguistics might be useful in the analysis of some phenomenon emerging when 1) two different musical systems are in contact and more importantly 2) two relatively similar musical systems are in contact (perceived as different dialects of the same musical language). Assimilation processes as well as impossibility of assimilation due to systemic differences in the systems are discussed. The data are coming form the music of the maqām tradition.

 

5. HAMADANI, Ahmad, 2013, “Grieving and Cry-evoking Musical Factors in Iraqi ubūḏiyya whilst Commemorating Al-Imām Al-Ḥusayn” [Facteurs musicaux de la lamentation et du déclenchement des larmes dans la ubūḏiyya iraquienne commémorant l’imam Ḥusayn], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 7 « Sémiotique et psychocognition des monodies modales (2) », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 71-86.

Résumé
Cet article étudie les facteurs musicaux du processus de déclenchement des larmes dans l’ubūḏiyya, forme musicale de lamentation en poésie vernaculaire iraquienne. L’ubūḏiyya est traditionnellement présente en Iraq, à la fois dans des contextes religieux et séculaires : elle s’intègre en effet aux rituels chiites iraquiens de commémoration du martyr de l’imam Ḥusayn, où l’incitation lacrymale est cruciale, de même qu’elle est chantée dans des cadres profanes et sur des textes profanes. L’hypothèse centrale identifie les facteurs musicaux de l’affliction et des pleurs à : (1) l’errance mélodique qui découle de l’usage intensif de clausules suspensives ; (2) l’errance métrique et rythmique inhérente à l’oscillation continue entre pulsations binaires et tertiaires ; (3) le figuralisme sanglotant des mélismes et de divers effets vocaux et respiratoires. La validation de cette hypothèse s’appuie sur l’analyse sémiotique d’une ubūḏiyya profane, « Ḫuḏ el-’ayš », interprétée par Muḥammad al-Qubbantšī, et d’une ubūḏiyya religieuse, « Warāyā », chantée par Ḥaydar al-‘Aṭṭār.

Abstract
This article studies the musical factors in the process of cry-evoking in ubūḏiyya which is an Iraqi musical form based on a lamentation vernacular poem. Ubūḏiyya is performed in both religious and secular contexts: it is enlisted under a ritualistic phenomenon in the confines of Shia eulogy rituals in Iraq, taking into consideration that crying is one of the major goals to commemorate the tragedy of Al-Imam Al- Ḥusayn, as well as it is present in the geographic environment of this religious ritual, but for irreligious meanings. The hypothesis is that grieving and cry-evoking musical factors are: (1) the melodic wandering which is related to the overuse of suspensive clausulae; (2) the metric and rhythmic wandering which is related to the continuous swinging between binary and tertiary beats; (3) the crying figuralism of the melismas and other vocal and respiratory effects. This hypothesis is proved by a semiotic analysis of a secular ubūḏiyya, “Ḫuḏ el-’ayš”, performed by Muḥammad al-Qubbantšī, and of a religious example of ubūḏiyya, “Warāyā”, performed by Ḥaydar al-‘Aṭṭār.

 

6. FATEMI, Sasan, 2013, « La musique classique en fête : le cas du muqâm azerbaïdjanais », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 7 « Sémiotique et psychocognition des monodies modales (2) », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 87-103.

Résumé
Bien que l’on exige d’une musique savante d’être exécutée devant un auditoire connaisseur et cultivé dans les circonstances particulières, garantissant les conditions d’écoute appropriées, le muqâm de la République d’Azerbaïdjan, estimé savant ou classique par les ethnomusicologues, se présentait tout au long des deux siècles précédents dans les fêtes de mariage, une circonstance évoquant normalement la réjouissance publique et qui va à l’encontre de toute sorte d’écoute concentrée et attentive de la musique. Pourtant, loin d’être une particularité surprenante qui puisse mettre en doute nos outils classificatoires, une étude approfondie de la circonstance en question montre bien que l’association du muqâm et de la fête est devenue possible non pas parce que le premier ne correspondait pas avec la catégorie supposée mais, tout au contraire, parce que la deuxième, la fête, ne remplissait pas ses fonctions habituelles et qu’elle était étrangère à la réjouissance publique.

Abstract
Although an art music is required to be performed before an knowledgeable and cultivated audience in particular circumstances, assuring the appropriate listening conditions, the muqâm of the Republic of Azerbaijan, estimated art or classical music by ethnomusicologists, was presented throughout the two previous centuries in wedding festivities, a circumstance normally bringing to mind the public exultation and which is contrary to any kind of concentrated and attentive music listening. Yet, far from being a surprising feature which can put in doubt our classificatory tools, an in-depth study of the circumstance in question shows that the association of muqâm and the festivity has become possible not because the former did not correspond to the supposed category but, to the contrary, because the latter did not fulfill its usual function and that it was unconcerned by the public exultation.

Revue des Traditions Musicales – Numéro 8

Revue des traditions musicales, no 8 (2014) « Rythmes » [“Rhythms”], « In memoriam Constantin Brăiloiu (1893-1958) », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, ISSN : 2072-3431 ; ISBN (EUA) : 978-9953-552-67-5 ; ISBN (Geuthner) : 978-2-7053-3959-3

 

1. ABOU MRAD, Nidaa, 2014, « Éditorial », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 8 « Rythmes », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 5.

 

2. PICARD, François, 2014, « Du protocole d’analyse rythmique à la méta-analyse », Revue des traditions musicales, n° 8 « Rythmes », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 7-22.

Résumé
Sans nécessairement opter pour la quête d’une théorie universelle, la pratique universitaire impose de concilier les approches internes des phénomènes rythmiques et une compréhension externe, indispensable à la validation. On propose ici de repartir des enregistrements audio, de les faire entendre, de les décrire et de les découper. Leur présentation synchrone avec des éléments de visualisation va ainsi permettre de faire entendre à l’autre ce que l’expert perçoit, et ce qu’il sait. 
Mots-clés : Rythme. Mesure. Interculturalité. Analyse. Performance. Aksak.

Abstract
The process described here did not derive from any ambition to resolve a supposed universal problem of rhythm. It was just developed in the contact between experts of various fields, trying to have each other understand what rhythm, pace, tactus, tala, clave, jiezou, was about. We propose to start from selected recordings, to describe it, edit it through cutting, inserting silences, making comparison and measurements. The document is then synchronised with visual analysis, including spectrograms, and possibly music notation. This process is opening the field to meta-analysis, by giving access to the material itself, to the tools used, and to the results.
Keywords: Rhythm. Measure. Interculturalism. Analysis. Performance. Aksak.

 

3. LAMBERT, Jean, 2014, « Un rythme pour empêcher de danser ? Les aksaks additifs et modulaires dans la musique yéménite » [A Rhythm to Forbid Dancing: the Additive and Modular Aksaks in Yemeni Music], Revue des traditions musicales, n° 8 « Rythmes », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 23-60.

Résumé
Cet article concerne les rythmes à pulsations irrégulières ou bichrones (habituellement désignés en musicologie comme « aksaks ») dans la musique au Yémen. Ma réflexion prend pour point de départ la pratique d’un musicien yéménite qui, dans les mariages, introduit volontairement dans un cycle aksak une ou plusieurs pulsations supplémentaires afin d’empêcher les convives de danser et les obliger à écouter sa musique. De cette particularité née de la tension artistique (et sociale), entre la danse et la musique, émerge en toute lumière la propriété musicologique caractéristique des rythmes aksaks : leur irrégularité. Quelles formes celle-ci peut-elle revêtir ? Jusqu’où peut-elle aller dans le raffinement esthétique ? Et quelles fonctions peut-elle remplir ? Après avoir exposé les caractéristiques des deux principaux cycles rythmiques à pulsations irrégulières, à 7 temps et à 11 temps existant dans le Chant de Sanaa, l’article décrit ces mécanismes d’ajout, de soustraction et de répétition d’une ou plusieurs pulsations chez Yaḥyā al-Nūnū et chez Aḥmed ‘Ušayš, deux musiciens qui exprimaient leurs objectifs esthétiques de manière relativement explicite. L’article examine également un procédé de composition qui transforme un cycle aksak en un rythme binaire par expansion d’une de ses pulsations irrégulières, également en vue de produire un certain effet sur l’auditeur (chez Moḥammed al-Ḥāriṭī). Ces procédés que je qualifie de « modulaires » permettent d’approfondir la théorie de ces rythmes irréguliers depuis leur découverte en Europe centrale : ils convergent avec la notion de « rythme additif » telle que celle-ci avait été formulée par les musicologues Djoudjeff, Stoin et Bartók, avant l’adoption du terme aksak par Constantin Brăiloiu. Plus globalement, ils ouvrent les rythmes aksaks sur les autres formes de rythmes car, selon l’expression de Curt Sachs, ceux-ci ne sont pas « sans portes ni fenêtres ». L’étude des aksaks en relation avec la poésie chantée soulève la question du rapport qu’ils entretiennent avec la métrique poétique dans les premiers écrits théoriques arabes (notamment chez Avicenne et Farābī). Cette profondeur historique nous permet de mieux comprendre ce paradoxe : comment un musicien peut introduire de l’irrégularité dans la régularité, ainsi que de la régularité dans l’irrégularité, au point d’empêcher ses auditeurs de danser ?
Mots-clés : Aksak, Rythme additif. Métrique poétique. Avicenne. Yémen.

Abstract
This article concerns the rhythms with an irregular pulsation, the "bichron" or "aksak" ones in the music of Yemen. My reflection started from the practice of a Yemeni musician who, sometimes in wedding parties, introduces in an aksak cycle one or several additional pulsations in order to forbid people to dance, and to compel them to listen to his music. From this particularity which was born from the artistic (and social) tension between dance and music, comes out in full light the most characteristic feature of the aksak rhythms : their irregularity. Which forms may they take? Until which degree of artistic refinery? And which functions can they fulfill? After having exposed the two main irregular rhythmic cycles in the Song of Sanaa, the 7 beats and the 11 beats, the article describes these mechanisms of adding, subtracting and repeating one or several pulsations in the music of Yaḥyā al-Nūnū and Aḥmed ‘Ušayš, two musicians who were assuming their esthetic purpose. The article examines also another process which transforms an aksak cycle in a binary cycle by expending one of its irregular pulsations, here too with the purpose of creating a certain effect on the listener (in Moḥammed al-Ḥāriṭī’s music). These techniques which I qualify as "modular" or "formulaic", allow us to elaborate more about the theory of the irregular rhythms. When they had been discovered in Eastern Europe at the beginning of the 20th century, they had been called "additive rhythms" by Bartók, Stoin and Djoudjeff. Thus, there is a convergence between our Yemeni material and these early observations, although it does not dismiss Brăiloiu’s work which called them "aksak" later on. More widely, these mechanisms open the aksak system on the other forms of rhythm, as, according to Curt Sachs, this system is not "without doors nor windows". Moreover, the study of the aksaks in relation to the sung poetry raises the question of the relation they entertain with poetic meters in the first writings on Arabian music (mainly Avicenne and Fārābī). This historical depth allows us to better understand this paradox: how a musician can introduce irregularity in the regularity of rhythm (and vice versa), to the extend that he is able to forbid his audience to dance?
Keywords: Aksak. Additive rhythm. Poetic metric. Avicenne. Yemen.

 

4. ABOU MRAD, Nidaa, 2014, « Polymorphisme rythmique d’une hymne syriaque maronite ou comment gravir le Chemin de Croix en dansant » [Rhythmic Polymorphism of a Syriac Maronite hymn or how to climb the Way of Cross while dancing?], Revue des traditions musicales, n° 8 « Rythmes », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 61-84.

Résumé
Cet article est confronté à la problématique inhérente à la haute fréquence des hymnes syriaques de l’office de la Semaine Sainte maronite, dont le rythme est doublement stratifié, en ce sens qu’il peut être analysé à la fois comme procédant d’une bichronie 2/1, qui est attachée aux pulsations syllabiques et qui est propre au giusto syllabique, et d’une bichronie 3/2, qui agglomère les pulsations syllabiques au sein de pulsations métasyllabiques et qui est propre à l’aksak, selon la typologie établie par Constantin Brăiloiu. L’hypothèse avancée consiste à considérer cette double stratification rythmique comme une actualisation du syncrétisme esthétique qu’a réalisé saint Éphrem de Nisibe au IVe s. entre le schème apollinien et le schème dionysiaque, en sorte que la strate giusto syllabique serait liée au première schème, tandis que la strate aksak dénoterait la deuxième strate. La validation de cette hypothèse repose sur une analyse morphophonologique rythmico-mélodique de la strophe-modèle commune à neuf hymnes de mesure 11/8, enregistrées par le maître de cette tradition, le Père antonin Maroun Mrad (1913-2009). Cette analyse procède de la sémiotique modale et permet de réécrire la surface de ces hymnes en termes de structures sous-jacentes. Ainsi la perspective diachronique/phylogénique du syncrétisme esthétique antique se trouve-t-elle réactualisée sous la forme synchronique/ontogénique d’une transformation qui opère en sémiotique grammaticale générative musicale entre deux strates morphologiques. C’est en ce sens que ces hymnes de la passion christique sont investies d’une dynamique de danse dabkeh aksak paysanne, qui inscrit l’enthousiasme de la résurrection christique dans le Chemin de Croix.
Mots-clés : Sémiotique modale. Aksak. Giusto syllabique. Esthétique musicale. Dyonysisme. Apollinisme. Passion christique. Hymne.

Abstract
This article concerns the problem of high frequency of the Syriac hymns of the Maronite office of the Holy Week, whose rhythm is doubly stratified, in the sense that it can be analyzed at the same time like a 2/1 bichron rhythm, which is attached to the syllabic irregular pulsation and which is specific to the giusto syllabic rhythm, and like a 3/2 bichron rhythm, which agglomerates the syllabic pulsations within an irregular metasyllabic pulsation and which is specific to the aksak rhythm, according to the Constantin Brăiloiu typology. The hypothesis considers this double rhythmic stratification as an actualization of the aesthetic syncretism which saint Ephrem carried out in the 4th century between the Apollonian and the Dionysian schemas, so that the giusto syllabic rhythm layer would be related to the first schema, while the aksak rhythm layer would indicate the second schema. The validation of this assumption rests on rythmico-melodic morphophonological analysis of the stanza-model which is commune to nine 11/8 measured hymns recorded by the Master of this tradition, the Antonine Father Maroun Mrad (1913-2009). This analysis proceeds of modal semiotics and makes it possible to rewrite the surface of these hymns in terms of deep structures. Thus the diachronic/phylogenic perspective of the ancient aesthetic syncretism is actualized in the synchronic/ontogenetic form of a transformation which operates in generative musical grammatical semiotics between two morphological layers. It is in the sense that these anthems of Christ passion are stressed by a dabkeh aksak country dance, which registers the enthusiasm of Christ resurrection in the Way of Cross.
Keywords: modal semiotics, aksak, giusto, musical esthetics, dyonysism, apollinism, Christ passion, hymn.

 

5. FATEMI, Sasan, 2014, « Rythmique enfantine en Iran » [Children’s rhythms in Iran], Revue des traditions musicales, n° 8 « Rythmes », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 85-108.

Résumé
La rythmique enfantine iranienne est un cas particulier qui ne respecte pas au moins un des principes de la rythmique enfantine découverts par Brăiloiu. Alors que, selon Brăiloiu, la quantité des syllabes n’affecte pas les durées du rythme dans ce système, la rythmique enfantine iranienne est significativement affectée par la nature des syllabes. De plus, précisément à cause de cette même exception, cette rythmique est soumise à des règles plus ou moins strictes concernant la quantité des syllabes et le schéma rythmique de chaque groupe dans une série. En dépit de ces exceptions, les principes découverts par Constantin Brăiloiu restent de loin l’outil le plus efficace pour comprendre la métrique des comptines persanes et celle d’autres versifications musicalisées ; une métrique dont la nature a été pendant longtemps l’objet de débats entre les linguistes. Cet article a mis l’accent sur les séries valant 8, selon la terminologie de Brăiloiu, qui sont de loin, comme dans d’autres cultures, les séries les plus répandues dans la rythmique enfantine de l’Iran. 
Mots-clés : Rythme enfantin. Comptine iranienne. Prosodie. Métrique persane. Constantin Brăiloiu. Quantité syllabique.

Abstract
The Iranian children’s rhythm is a specific case that does not follow at least one of the principles of children’s rhythms discovered by Brăiloiu. While according to Brăiloiu the quantity of syllable does not affect the duration of the rhythm in this rhythmic system, the children's rhythms of Iran are significantly affected by the nature of the syllable. Moreover, precisely because of this same exception, Iranian children’s rhythms are subject to more or less strict rules concerning the quantity of syllables and the rhythmic pattern of each group in a series. Despite of these exceptions, the principles discovered by Constantin Brăiloiu remain by far the most effective tool for understanding the metric of Persian nursery rhymes and other rhythmic verses, the metric of which was for long time the subject of debates between linguists. This article has focused on the series of rhymes given the value of 8, according to Brăiloiu’s terminology, which are, as in other cultures, the series by far the most widespread in Iranian children’s rhythms.
Keywords: Children’s rhythm. Iranian nursery rhyme. Prosody. Persian metrics. Constantin Brăiloiu. Quantity of syllables.

Revue des Traditions Musicales – Numéro 9

Revue des traditions musicales, no 9 (2015) « Improvisation taqsīm » [“Improvisation taqsīm ”], « In memoriam Sami Chawa (1885-1965) », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, ISSN : 2072-3431.

 

1. ABOU MRAD, Nidaa, 2015, « Éditorial », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 9 « Improvisation taqsīm », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 9.

 

2. LAGRANGE, Frédéric, 2015, « Shawwā et l’industrie phonographique : vers une autonomisation de l’instrumentiste arabe ? » [Shawwā and the Recording Industry: Towards an Empowerment of Instrumentalists in Early 20th Century Egypt?], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 9 « Improvisation taqsīm », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 11-36.

Résumé
Cet article examine une hypothèse : l’apparition de l’industrie du disque dans l’Orient arabe, à partir de 1903, aurait permis à la figure de l’instrumentiste d’émerger, de s’autonomiser, et de parvenir à un statut de vedettariat qui était auparavant l’apanage des seuls vocalistes, Sāmī al-Shawwā étant l’illustration de cet hypothétique processus permettant à un violoniste de talent de concurrencer les plus grands chanteurs. Il s’agirait, dans le cas du célèbre violoniste de l’adoption de deux figures, de deux paradigmes comportementaux centraux de l’histoire musicale universelle, celle de «l’enfant prodige» d’une part, et celle du «virtuose» d’autre part, figures combinables, importées de l’histoire musicale européenne moderne et contemporaine, et faisant l’objet de la part de Sāmī al-Shawwā d’une tentative apparemment consciente de transfert dans le milieu musical proche-oriental et égyptien dans la première partie du xxe siècle.
Mots-clés : Shawwa. Instrumentistes. Vedettariat. Industrie du disque en Egypte. Musique arabe.

Abstract
This article examines an hypothesis: did the advent of commercial recording in the Arab East, starting 1903, allow for the instrumentalist as a character to achieve agency and autonomy, and raise up to a level of stardom formerly reserved to vocalists? Sāmi al-Shawwā could be seen as an example of this process which allowed a talented violin player to compete with the most renowned voices of his time, through two paradigms he adopted: the “enfant prodige” and the “virtuoso”, which are easily combined, and both imported from modern European musical history. Sāmī al-Shawwā might have consciously aimed at transferring these models on the Egyptian and Levantine scene in the first half of the 20th century.
Keywords: Shawwa. Instrumentalists. Star system. Recording industry in Egypt. Arab music

 

3. ABOU MRAD, Nidaa, 2015, « Réécriture grammaticale générative musicale d’un taqsīm improvisé au violon par Sami Chawa en mode Bayyātī » [Musical Generative Grammatical Rewriting of an Improvised Taqsīm on the Violin by Sami Chawa in Bayyātī Mode], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 9 « Improvisation taqsīm », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 37-70.

Résumé
La tradition musicale lettrée du Mašriq comporte une forme d’improvisation instrumentale en solo, dénommée taqsīm, dont l’analyse pose le double problème de sa grande complexité grammatologique et de la création instantanée. A cette problématique répond l’hypothèse sémiotique modale, établie par l’auteur en tant que procès de réécriture grammaticale générative des monodies traditionnelles. Ainsi cette voie de recherche identifie-t-elle le taqsīm à la cantillation instrumentale d’un texte arabe virtuel et implicite, dont la métrique prosodique se combine avec les formules modales pour donner lieu à la morphophonologie rythmico-mélodique de l’énonciation musicale. L’analyse repère dans ce flux des unités métriques minimales axées sur des notes focales réductibles à des indicateurs nucléaires, les noyaux modaux étant des chaînes concurrentes et hiérarchisées de tierces. Cet article a pour objectif de montrer que la morphologie d’un taqsīm est descriptible en tant que produit de matrices lignes mélodiques réduites par des matrices colonnes rythmiques, lesquelles donnent prise à des transformations et à des élaborations syntaxiques vectorielles (épousant les modalités sémantiques intonatives) que régule une grammaire que cet article propose de mettre en exergue. L’hypothèse est validée par le biais de l’analyse d’un fragment de taqsīm en mode Bayyātī, enregistré sur disque 78 tours par le violoniste syro-égyptien Sami Chawa (1885-1965).
Mots-clés : Sémiotique modale. taqsīm. Tradition musicale lettrée du Mašriq. Sami Chawa. Violon.

Abstract
The Mašriq’s art music tradition presents a form of solo instrumental improvisation, called taqsīm, whose analysis is confronted to the double problem of its high grammatical complexity and of its instantaneous creation. This issue meets the modal semiotic hypothesis, established by the author as a generative grammatical rewriting of traditional monodies. This line of research identifies the taqsīm to an instrumental cantillation of a virtual and implicit Arabic text, which the prosodic metric combines with modal formulas to create the rhythmic and melodic morphophonology of the musical utterance. The analysis finds in this stream minimal metric units, which are based on focal notes that can be reduced to nuclear indicators, the modal nuclei being identified to two competitive and hierarchical third channels. This article aims to show that the morphology of a taqsīm is describable as a product of reduced melodic lines matrices by rhythmic columns matrices, which are taken to transformations and to vector syntactic elaborations (through intonation semantic modalities) which are regulates by a grammar that this article proposes to highlight. The hypothesis is validated through the analysis of a fragment of taqsīm in mode Bayyātī, recorded on a 78 rpm disc by the Syrian Egyptian violinist Sami Chawa (1885-1965).
Keywords: Modal semiotics. taqsīm. Mašriq’s Art music tradition. Sami Chawa. Violin.

 

4. ABDALLAH, Tarek, 2015, « L’art égyptien du taqsīm mursal au ‘ūd de Sayyid a-s-Suwaysī à Muḥammad al-Qaṣabgī » [The Egyptian art of taqsīm mursal on the 'ūd from Sayyid a-s-Suwaysī to Muḥammad al-Qaṣabgī], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 9 « Improvisation taqsīm », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 71-98.

Résumé
Cet article propose d’étudier l’évolution de l’art du taqsīm mursal tel que pratiqué par les ‘ūdistes égyptiens sur la période 1904-1928, par le biais de l’analyse d’un corpus sélectif d’enregistrements sur disques 78 tours, en se basant sur des critères externes organologique et acoustique (modèles du ‘ūd, nombre de cordes, accordage) et internes inhérents à la configuration du discours musical. L’examen des enregistrements sonores effectués par les ‘ūdistes Sayyid as-Suwaysī, Manṣūr ‘Awaḏ et Dāwūd Ḥusnī permet d’observer un seul modèle en usage doté de cinq chœurs accordés selon l’accord usuel très en vogue à cette période. Il permet aussi de mettre en exergue les différentes stratégies de publication (nombre de séquences et leurs durées, ambitus etc.), et d’interprétation (les iqāma-s/arrêts, les tarjī‘āt/ bourdons et les parcours mélodique). Enfin, cet examen autorise de conclure que les enregistrements réalisés par Muḥammad al-Qaṣabgī sur la période 1921-1928 illustrent une évolution magistrale des points de vue systémique, organologique, technique, esthétique, stylistique et sémiotique.
Mots-clés : ‘ūd égyptien. Improvisation modale. 78 tours. Sémiotique modale. Technique instrumentale.

Abstract
This article aims to study the evolution of the art of taqsīm mursal as practiced by the Egyptian ūdists over the period 1904-1928 through the analysis of a selective corpus of 78-rpm recordings based on external organological and acoustic criteria (models, number of strings, tuning) and internal criteria inherent to the configuration of the musical discourse. The examination of the sound recordings made by the ūdists Sayyid as-Suwaysī, Manṣūr 'Awaḏ and Dāwūd Ḥusnī shows a single model in use with five choruses according to the usual tuning during this period. It allows also to highlight the different strategies of publication (number of sequences and their durations, ambitus obtained, etc.), and interpretation (iqāma-s/stops, tarjī'āt/bourdons and melodic scheme). Finally, this examination allows us to conclude that the recordings made by Muḥammad al-Qaṣabgī over the period 1921-1928 illustrate a masterful evolution from the systemic, organological, technical, aesthetic, stylistic and semiotic points of view.
Keywords: Egyptian ‘ūd. Modal improvisation. 78 rpm. Modal Semiotics. Instrumental technique.

 

5. ROYER-ARTUSO, Nicolas, 2015, « Improvisation et variation dialectale dans le monde du maqām : Une étude comparative des styles « arabes » et « turcs » » [Improvisation and Dialectical Variation in the World of the Maqām: a Comparative Study of “Arabic” and “Turkish” Styles], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 9 « Improvisation taqsīm », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 99-122.

Résumé
Le but de cet article est d’explorer certaines questions qui me semblent liées quand il s’agit de traiter de l’improvisation dans les traditions qui partagent le système du maqām. Certaines de ces questions se situent à un niveau ontologique, voire métaphysique, d’autres à un niveau descriptif et méthodologique : de quelle communauté parle-t-on quand on parle de musique de maqām ? Comment analyser l’improvisation dans une tradition donnée ? Quelle est la relation entre une tradition et la nouveauté ? Dans quelle mesure l’improvisation est-elle un sous-ensemble de la composition musicale ? Quand peut-on réellement parler d’improvisation et non d’imitation ? Quel est le rôle de l’autorité dans une tradition, celui de la déviance (qui définit la tradition, et à quel moment le comportement déviant est-il accepté et devient-il partie prenante de la tradition) ? Quel type de connaissance (pratique et/ou théorique) est-il requis pour improviser ? Quel point de départ prendre pour expliquer le système (individualisme ou holisme méthodologique, c’est-à-dire quelle part donner à l’individu et au langage musical en tant que tel) ? etc.. Ces problèmes théoriques sont le sujet de la première partie. Une fois les problèmes clairement circonscrits, la partie centrale de cet article constitue une tentative de réponse au défi posé par le problème de l’improvisation, et je tente d’y apporter quelques pistes de lecture qui permettraient un début d’analyse. Je prends ici la position que seule une grammaire de type génératif est en mesure de rendre compte de la connaissance nécessaire à l’improvisation, pour les raisons données dans la première partie. Il faut pour cela, bien entendu, être en mesure de produire une réponse à la question de savoir comment l’individu est en mesure d’acquérir cette grammaire, ce que je tenterai de faire en montrant les liens holistiques qui unissent les différents genres canoniques composant ces traditions, et les heuristiques impliquées dans le processus de l’individu mis en face de ces formes pour arriver à intérioriser la connaissance nécessaire. Je propose ici une manière simple et unifiée de répondre à ces questions.
Mots-clés : Maqām. Improvisation. Grammaire générative. Tradition musicale. Sémiotique musicale.

Abstract
The purpose of this article is to explore some issues that seem to me related when it comes to dealing with improvisation in the traditions that share the maqām system. Some of these questions are at an ontological level, even a metaphysical one; others at a descriptive and methodological level: What community are we talking about when talking about maqām music? How to analyze improvisation in a given tradition? What is the relationship between tradition and novelty? To what extent is improvisation a subset of musical composition? When can we really talk about improvisation and not imitation? What is the role of authority in a tradition, that of deviance (who defines tradition, and when is deviant behaviour accepted and becomes part of tradition)? What kind of knowledge (practical and/or theoretical) is required to improvise? What starting point to take to explain the system (individualism or methodological holism, that is to say, what part to give to the individual and what part to the musical language as such)? etc. These theoretical problems are the subject of the first part. Once the problems are clearly circumscribed, the central part of this article is an attempt to answer the challenge posed by the problem of improvisation, and I try to offer some lines of reading that would allow an initial analysis. I take the position that only a grammar of the generative type is able to account for the knowledge necessary for improvisation, for the reasons given in the first part. For this, of course, one must be able to produce an answer to the question of how the individual is able to acquire this grammar, which I shall try to do by showing the holistic links that unite the different canonical genres composing these traditions, and the heuristics involved in the process of the individual put in front of these forms to arrive at internalizing the necessary knowledge. I here propose a simple and unified way of answering these questions.
Keywords: Maqām. Improvisation. Generative grammar. Musical tradition. Musical semiotics.

 

6. FARIJI, Anis, 2015, « L’improvisation et la labilité mélodique comme formes d’expression du sacré : exemple de la récitation du Coran dans le style muǧawwad » [Improvisation and Melodic Lability as Forms of Expression of the Sacred: Example of the Recitation of the Qur’an in the Muǧawwad Style], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 9 « Improvisation taqsīm », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 123-138.

Résumé
La récitation du Coran a ceci d’ambivalent qu’elle suscite d’elle-même une apparence esthétique, en même temps qu’elle exerce une certaine pression sur le profil mélodique résultant. Une telle tension immanente s’avère d’autant plus exacerbée dans le style muǧawwad que celui-ci pousse la musicalité de la récitation à un haut niveau. Il en découle alors certaines valeurs formelles, induites par cette même dimension sacrée du Texte proféré, dont l’improvisation et la labilité mélodique.
Mots-clés : Coran. Cantillation. Esthétique. Improvisation. Labilité.

Abstract
The recital of the Coran is inherently ambivalent in the sense that it generates an aesthetic appearance but at the same it exerts a certain pressure on the resulting melodic profile. This immanent tension is even more accentuated in the muǧawwad style, which pushes the musicality of the recital to a higher level. Specific formal values thus arise, induced by the sacred dimension of the Text uttered, and particularly in relation to improvisation and melodic lability.
Keywords: Qur’an. Cantillation. Aesthetic. Improvisation. Lability.

Revue des Traditions Musicales – Numéro 10

Revue des traditions musicales, no 10 (2016) « Mélanges offerts à Jean During » [A Tribute to Jean During], Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, ISSN : 2072-3431.

 

1. ABOU MRAD, Nidaa, 2016, « Éditorial », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 10 « Mélanges offerts à Jean During », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 9.

 

2. DURING, Jean, 2016, « Bibliographie », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 10 « Mélanges offerts à Jean During », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 11-22.

 

3. CLER, Jérôme, 2016, « Homo musicans », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 10 « Mélanges offerts à Jean During », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 23-30.

Résumé
Au long de 25 ans de collaboration, l’auteur et Jean During ont partagé plusieurs questionnements, et options communes ayant trait au travail de terrain, à l’ethnomusicologie, à l’étude des rythmes. Mais rien de tout cela n’aurait été possible sans la pratique des musiques de l’autre : au rebours d’une ethnomusicologie objectivante qui prétend révéler les modèles et structures de la musique « hors-temps », au-delà de la dualité etic/emic, qui n’est qu’un outil provisoire, la recherche couplée avec la pratique de la musique étudiée s’inscrit dans une durée, et révèle la vie même des répertoires étudiés : l’exemple des « rythmes ovoïdes » est à ce titre révélatrice. Enfin, l’expérience ethnomusicologique nous montre que ce qu’on appelle « terrain » bien loin de reposer sur la dualité observateur/observé, est en fait un devenir commun où « eux » et « nous » sommes également engagés.
Mots-clés : Bi-musicalité. Expérimentation. Rythme/Schème. Rythme ovoïde. Modèle.

Abstract
Throughout 25 years of collaboration, the author and Jean During have shared a lot of questions and common options related to fieldwork, ethnomusicology, and rhythm studies. But this would not have been possible if both of us had not practiced the music of “the other”. In contrast with an “objective” ethnomusicology pretending to reveal patterns and structures of a music “out of time”, and far beyond the etic/emic duality, which is but a temporary tool, the research, combined with the practice of the music under study, becomes linked with time and duration, and reveals the inner life of the studied repertories. The example of the “ovoid rhythms” is a case in point. Finally, ethnomusicologic experience suggests that what we call “fieldwork” is far from being founded upon the observer/observed duality, but rather a joint process of becoming in which both “them” and “us” are equally engaged.
Keywords: Bi-musicality. Experimentation. Rythme/Scheme. Ovoid rhythm. Pattern.

 

4. FATEMI, Sasan, 2016, « Quelques réflexions sur les notions « classique » et « populaire » » [Some Thoughts on the Notions of “Classical” and “Popular”], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 10 « Mélanges offerts à Jean During », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 31-60.

Résumé
L’existence de deux catégories musicales différentes, et même opposées, dans l’histoire de la musique de certaines sociétés de l’Asie, de l’Europe et de l’Afrique du Nord est acceptée par presque tous les ethnomusicologues d’aujourd’hui. Ces sociétés, jusqu’à il y a plus d’un siècle, ont vécu une vie culturelle bipolaire qui cultivait deux catégories musicales distinctes en son sein ; l’une qualifiée normalement de savante ou classique et l’autre de populaire. Bien que cette distinction ait, pratiquement dans toutes ces sociétés, des motivations socio-culturelles, on peut à peine mettre en doute son objectivité sur le plan de la structure musicale : l’intention de se séparer comme une couche culturelle privilégiée des autres couches estimées « inférieures » de la société aboutit à créer et à s’approprier les structures musicales distinguées. C’est pourquoi une musique classique qui partage le même système musical avec une musique populaire, que cette dernière représente l’état embryonnaire de la musique classique en question ou représente sont état simplifié, possède l’état le plus développé du système commun et, de ce fait, elle est plus compliquée que son homologue populaire. Par ailleurs, l’existence d’une théorie explicite distingue les musiques classiques des musiques populaires ne partageant pas un seul et même système musical. Tous les autres traits distinctifs, qu’ils concernent les modes d’apprentissages ou le statut social des musiciens et des auditeurs, sont liés réciproquement à cette différence structurelle.
Mots-clés : Classique. Populaire. Classicisation. Musique de cour. Musique savante. Musique d’art.

Abstract
The existence of two different, and even opposed, musical categories, in the history of music of some societies of Asia, Europe and North Africa is accepted by almost all ethnomusicologists today. These societies, until more than a century ago, lived a bipolar cultural life which cultivated two distinct musical categories; one normally referred to as classical and other popular. Although this distinction, practically in all these societies, has had socio-cultural motivations, we can barely put into doubt its objectivity in terms of musical structure: the intention of a class to be separated as a privileged cultural class from other classes estimated “lower” in the society leads it to create and to appropriate the distinguished musical structures. That’s why a classical music which share the same musical system with a popular music, whether the latter represents the embryonic estate of the classical music in question or represents its simplified state, has the most developed state of the common system and, as a result, it is more complicated than its popular counterpart. Moreover, the existence of an explicit theory distinguishes the classical music from the popular music not sharing the same musical system with it. All the other features, whether they relate to the modes of learning or social status of musicians and listeners, relate mutually to this structural difference.
Keywords: Classic. Folk. Classicization. Court music. Art music. Serious music.

 

5. ABOU MRAD, Nidaa, 2016, « Acception herméneutique anaphatique de la tradition en Orient musical » [Hermeneutical Anaphatic Meaning of Tradition in the Musical East], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 10 « Mélanges offerts à Jean During », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 61-80.

Résumé
Cet article explore l’acception herméneutique du sens de la tradition musicale en Orient musical, à partir de l’œuvre de Jean During. Le recours à la logique ternaire des Cosinschi permet de qualifier d’anaphatique et de sophianique cette herméneutique non-verbale, et ce, en contrepoint du cataphatisme de l’herméneutique musicale de Kretzschmar, issue de l’expressionnisme, et de l’apophatisme musical, inhérent au structuralisme. Cette herméneutique musicale traditionnelle est surtout mise en relation avec les traités arabes de l’arborescence grammaticale modale et avec les exégèses mystiques développées dans le cadre du christianisme, du judaïsme et de l’islam.
Mots-clés : Herméneutique musicale anaphatique. Arborescence modale. Logique ternaire. Tradition musicale. Grammaire musicale.

Abstract
This article explores the hermeneutical approach to the meaning of musical tradition in the Musical East, based on the work of Jean During. The recourse to the ternary logic of Cosinschi makes it possible to describe as anaphatic and sophianic these non-verbal hermeneutics, and thus as a counterpoint to the cataphatism of the musical hermeneutics of Kretzschmar, resulting from the expressionism and from the musical apophatism inherent to structuralism. This traditional musical hermeneutics is especially related to the Arab treaties of the modal grammatical tree structure and to the mystical interpretations developed within the framework of Christianity, Judaism and Islam.
Keywords: Anaphatic musical hermeneutics. Modal tree. Ternary logic. Musical tradition. Musical grammar.

 

6. MOHAFEZ, Arash, 2016, « Le « refrain interne » comme outil formel de création des pishrow-s ‘ajami » [The « Internal Refrain » as a Formal Tool of Creation of the ‘Ajami Pishrow-s], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 10 « Mélanges offerts à Jean During », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 81-98.

Résumé
L’article présent est consacré à l’étude d’un aspect formel-compositionnel des compositions instrumentales attribuées aux musiciens persans dans deux collections de notations ottomanes, celles d’Ali Ufki (XVIIe siècle) et Démétrius Cantemir (XVIIIe siècle). L’article commence par un rappel de quatre variantes de la forme de « pishrow ‘ajami », puis il essaie de mettre en lumière les liens fondamentaux ainsi que l’évolution formelle la plus importante des pishrow-s ‘ajami par rapport aux pishrow-s plus anciens de l’époque timouride. Dans ce milieu, l’article se focalise sur le concept du « refrain interne » ou « tarji’band » qui est en commun entre les pishrow-s ‘ajami et timourides mais avec des fonctions quelque peu différentes. Finalement, l’article propose une typologie de l’utilisation du concept de refrain interne dans les pishrow-s ‘ajami afin de montrer comment les compositeurs persans des XVIe et XVIIe siècles employaient ce concept plutôt en tant qu’un outil de créativité.
Mots-clés : Pishrow ‘ajami. Compositeurs persans. Forme. Refrain interne. Tarji’band. Cantemir. Ufki.

Abstract
The present article is devoted to the study of a formal-compositional aspect of instrumental compositions attributed to Persian musicians in two Ottoman notation collections, those of ‘Ali Ufki (17th century) and Demetrius Cantemir (18th century). The article begins with a recall of the four formal variants of “‘ajami pishrow-s”, then it tries to highlight the fundamental links and the most important formal evolution of ‘ajami pishrow-s compared to older pishrow-s of the Timurid period. In this discussion, the article focuses on the concept of “internal refrain” or “tarji’band” which is in common between ‘ajami and Timurid pishrow-s but with slightly different functions. Finally, the article proposes a typology of the use of internal refrain’s concept in ‘ajami pishrow-s to show how the Persian composers of sixteenth and seventeenth centuries were using this concept rather as a creative tool.
Keywords: ‘Ajami pishrow-s. Persian composers. Formal. Internal refrain. Tarji’band. Cantemir. Ufki.

 

7. DIDI, Amer, 2016, « Identification d’un musicographe de Samarkand, auteur de l’Urjūza Fī-Al-Anġām (Fin XVIe - début XVIIe siècle) » [Identification of a musicographer from Samarkand, Author of the Urjūza Fī-Al-Anġām (Late XVIe - Early 17th century)], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 10 « Mélanges offerts à Jean During », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 99-108.

Résumé
Cet article présente une identification de l’auteur du manuscrit intitulé ‘Urjūza Fī-Al-Anġām (Fin du XVIe, début du XVIIe siècle) et dont la copie unique est préservée au München, Bayerische Staatsbibliothek, sous la cote Ms.cod.arab. 591, fos 104(b)-110(a). En fait, l’auteur de ce manuscrit n’est autre que Mullah Muṭribī As-Samarqandī Al-’Aṣamm (le sourd), (1559-1630) qui a fait ses études à Boukhara et est l’auteur d’un masnavi intitulé Mahabbat-Nāmah et un divan intitulé Najm-i Saqib ainsi qu’une anthologie présentée à l’empereur Jahangir. Loin d’être un simple bouffon, As-Samarqandī était un excellent informateur pour l’empereur. Samarqandī a rédigé au cours de ses mémoires faisant suite à ses conversations avec l’empereur Jahangir, un chapitre bref à propos de la musique. L’article présente essentiellement des éditions française et arabe du manuscrit ‘Urjūza Fī-Al-Anġām.
Mots-clés : Maqām. Classification modale. Musique médiévale arabe. Arborescence modale. Cour moghole.

Abstract
This article presents an identification of the author of the manuscript entitled ‘Urjūza Fī-Al-Anġām (late sixteenth, early seventeenth century). The only copy of this manuscript is preserved at the München, Bayerische Staatsbibliothek under Ms. cod.arab . 591, fos 104(b) -110(a). In fact, the author of this manuscript is none other than Mullah Muṭribī As-Samarqandi Al-’Aṣamm (the deaf), (1559-1630) who was educated in Bukhara and is the author of a masnavi entitled Mahabbat-Namah and a divan entitled Najm-i Saqib and an anthology presented to Emperor Jahangir. Far from being a mere buffoon, As-Samarqandi was an excellent informant for the emperor. Samarqandi wrote in his memoirs following his conversations with the emperor Jahangir, a short chapter about music. This article presents mainly French and Arabic editions of the manuscript ‘Urjūza Fī-Al-Anġām.
Keywords: Maqām. Modal classification. Arab medieval music. Modal arborescence. Moghul court.

 

8. LEVIN, Theodore, 2016, “The Silk Road as Jam Session, Then and Now” [La Route de la Soie comme rencontre spontanée, jadis et maintenant], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 10 « Mélanges offerts à Jean During », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 109-126.

Résumé
De nos jours, la musique dite de « la Route de la Soie » semble servir de terme générique à diverses formes d’improvisation et de fusion musicale interculturelle issues des nombreuses rencontres entre musiciens d’origine diverses qui ont pris place historiquement le long des routes commerciales d’Eurasie. Cependant, une analyse plus approfondie des sources historiques suggère que ce processus d’assimilation musicale s’est produit, non pas à travers des rencontres spontanées ou « jam sessions », mais progressivement au fil des siècles. De plus, il semblerait que ce processus d’assimilation ait été beaucoup plus prononcé à l’extrémité orientale de la Route de la Soie que dans les régions centrales et occidentales. En effet, le processus cyclique à travers lequel des instruments, des styles musicaux, ainsi que des techniques de jeu venus d’Asie centrale, d’Iran et d’Inde ont été assimilés à travers de longues périodes dans les centres provinciaux avant d’être absorbés sous une autre forme par les musiques de court des grands centres urbains – notamment, à la cour de l’empereur mélomane Tang Xuanzhong – aide à expliquer comment la musique chinoise en est venu à incorporer des instruments manifestement « étrangers » tels que le pipa, erhu, suona et yangqin. En revanche, la culture musicale Persane du Grand Khorasan semble avoir largement résistée, non seulement aux influences musicales chinoises, mais aussi aux influences musicales de ses voisins immédiat : les nomades turcophones qui peuplaient certaines régions de la Mā wara ’al-nahr (Transoxiane) ainsi que les vastes steppes et prairies qui se trouvaient au-delà (vers le nord et nord-est). En effet, le fossé culturel qui sépare la sensibilité musicale des nomades de celles des sédentaires reste encore aujourd’hui l’une des caractéristiques principales de la vie musicale en Eurasie Centrale. Pourtant, l’absence de preuves historiques concernant ces jam sessions « Est-Ouest » de l’ère Silk Road n’a pas diminué l’enthousiasme de certains musiciens contemporains cherchant à s’appuyer sur des précédents historiques afin de justifier des projets musicaux interculturels, souvent créé sur la base d’une version contemporaine réinventée de la Route de la Soie.
Mots-clés : Route de la Soie. Musique de la Route de la Soie. Improvisation interculturelle. Fusion musicale. Eurasie Centrale. Nomades et sédentaires.

Abstract
In our own time, “Silk Road music” has emerged as a popular metonym for myriad forms of cross-cultural musical fusion and improvisation that are presumed to have resulted from the meetings of musicians from different cultures along the trans-Eurasian trade routes. A closer look at historical sources, however, suggests that processes through which music, musicians, and musical instruments were assimilated from one cultural realm into another occurred not through spontaneous encounters or “jam sessions,” but over a time scale measured in centuries. Moreover, such assimilative processes were far more active at the eastern end of the Silk Road than in central and western regions. The cyclic process through which foreign musical instruments, musical styles and performance techniques from Central Asia, Iran, and India were assimilated over long periods in provincial centers along the trade routes before their adoption in enculturated forms in centralized court music culture—most notably, in the court of the music-loving Tang emperor Xuanzhong—helps to explain the stylistically seamless way in which Chinese music has incorporated such highly visible foreign imports as the pipa, erhu, suona, and yangqin. By contrast, the Persianate musical culture of Greater Khorasan appears to have largely eschewed not only Chinese musical influences, but also musical influences from their much nearer neighbors, the Turkic-speaking nomads who inhabited parts of Mā warā’ al-nahr (Transoxania) and the vast steppe and grasslands that lay beyond it to the north and northeast. The cultural chasm that divides the musical instruments, repertoires, genres, styles, and sensibilities of nomads from those of sedentary-dwellers remains even today the most enduring and prominent feature of musical life in Central Eurasia. The absence of compelling historical evidence for Silk Road-era jam sessions and East-West musical exchange (in the bi-directional sense of “exchange”) has not dampened the enthusiasm of contemporary musicians seeking prestigious historical precedents for cross-cultural music projects, and a broad range of such projects has been created in a 21st-century version of the Silk Road.
Keywords: Silk Road. Music of the Silk Road (or) Silk Road music. Cross-cultural improvisation. Musical fusion. Central Eurasia. Nomads and sedentary-dwellers.

 

9. SUMITS, Will, 2016, “Tawārīkh-i: Mūsīqīyūn: the ‘Histories of Musicians’ from Herat and Khotan according to a 19th century Chaghatai treatise from Eastern Turkestan” [Tawārīkh-i Mūsīqīyūn : les ‘Histoires de musiciens’ de Hérat et Khotan selon un traité djaghataï du XIXe siècle du Turkestan Est], Translation, analysis, and introduction by Will Sumits, Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 10 « Mélanges offerts à Jean During », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 127-200.

Résumé
Cette étude examine les musiciens et la vie musicale des XVe et XVIe siècles en Asie Centrale, et comprend une traduction complète, un fac-similé, et l’analyse d’un traité musical du XIXe siècle intitulé Tawarikh-i Mūsīqīyūn, ou les « Histoires de musiciens ». Le traité a été écrit en djaghataï par Mullā Ismatullah Mojizī dans la ville d’Asie centrale de Khotan en 1854, et constitue une généalogie biographique des musiciens d’Asie centrale qui ont vécu et travaillé à Hérat, Khotan et Yarkand au cours des XVe et XVIe siècles. L’analyse de ce traité se fonde sur de nombreuses sources historiques afin de présenter un contexte et un aperçu détaillés de l’ambiance musicale créative qui entourait les cours du dernier souverain timouride de Hérat, Husayn Bayqara, ainsi que celles du souverain du XVIe siècle du Khanat de Yarkand, Abdurashid Khan.
Mots-clés : Xinjiang. Afghanistan. Mojizi. Tawarikh-i Musiqiyun. Khotan. Hérat. Musique timouride.

Abstract
This study examines the musicians and musical life of 15th-16th century Central Asia, and includes a full translation, facsimile, and analysis of a 19th century musical treatise entitled Tawārīkh-i Mūsīqīyūn, or the ‘Histories of Musicians’. The treatise was written in Chaghatai by Mullā Ismatullah Mojizī in the Central Asian city of Khotan in 1854, and is a biographical genealogy of Central Asian musicians that lived and worked in Herat, Khotan, and Yarkand during the 15th and 16th centuries. The analysis of this treatise draws on many historical sources in order to present a detailed background and overview of the creative musical atmosphere that surrounded the courts of the last Timurid ruler of Herat, Husayn Bāyqarā, and the 16th century ruler of the Yarkand Khanate, Abdurashid Khan.
Keywords: Xinjiang. Afghanistan. Mojizi. Tawarikh-i Musiqiyun. Khotan. Herat. Timurid music.

 

10. MIJIT, Mukaddas et PICARD, Francois, 2016, « Vers à soie du printemps. Flûte et luths ouïghours, du Turkestan à la Chine » [Spring Silkworms. Uyghur Flutes and Lutes, from Turkestan to China], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 10 « Mélanges offerts à Jean During », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 201-210.

Résumé
L’étude des processus en cours dans les musiques du Xinjiang éclaire les musiques d’Asie Centrale, les musiques du monde soviétique, et les musiques de Chine, en particulier les conditions de transmission et la place du local et du national. Peu avant la Révolution culturelle, vers 1962-1964, plusieurs pièces instrumentales ouïghoures sont publiées en disques et en transcription. Quatre d’entre elles sont adaptées par un maître chinois de pipa comme œuvre soliste. Nous examinons leur devenir.
Mots-clés : Ouïghours. Chine. Tradition. Adaptation. Enregistrements. Musique.

Abstract
The study of music situation and transmission in Xinjiang gives some light on processes which happened in Central Asia in the last fifty years, whether in the Soviet world or in China. A little before the explosion of Cultural Revolution, around 1962-64, several Uighur instrumental pieces were recorded, transcribed and published. A set of four pieces was adapted by a Chinese pipa master as a solo piece, “Spring Silkworms”. We examine their becoming.
Keywords: Uyghur. China. Tradition. Adaptation. Recordings. Music.

 

11. PICARD, Francois, 2016, « Une étude modale. Pour Jean During » [A Modal Study. For Jean During], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 10 « Mélanges offerts à Jean During », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 211-210.

Résumé
En tant que musique turcique de Chine, les relations que la musique ouïghoure entretient entre pentatonisme et modalité est à la fois délicate, difficile et importante. L’examen de cette question peut être renouvelé par quelques outils montrant la hiérarchie des notes à l’intérieur d’une pièce ou d’un répertoire.
Mots-clés : Modalité. Pentatonisme. Analyse musicale. Diagramme d’analyse mélodique. Monika.

Abstract
As a turkic music from China, the relation between pentatonic and modal systems in Uyghur mugam is both difficult and important. We examine a piece with some new analytical tools, which show the hierarchy of notes in the scale.
Keywords: Modal system. Pentatonic system. Musical analysis. Diagram of melodic analysis. Monika.

 

12. AUBERT, Laurent, 2016, « L’art et la manière. Le Tirayāṭṭam, un rituel spectaculaire du Kerala » [The Art and Manner. The Tirayāṭṭam, a Spectacular Ritual from Kerala], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 10 « Mélanges offerts à Jean During », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 217-234.

Résumé
Le Tirayāṭṭam fait partie des rituels spectaculaires qui animent périodiquement les temples villageois de l’État du Kerala, en Inde du Sud. À cette occasion, les dieux et les ancêtres se manifestent sur terre afin d’apporter leur bénédiction aux villageois. Ils sont incarnés par des danseurs au costume et au maquillage somptueux, dont les évolutions sont rythmées au son des percussions. Le sacré n’excluant pas la présence du profane, ces séquences sont entrecoupées d’interludes récréatifs, destinés à « rafraîchir l’atmosphère » et à divertir l’assistance, y compris les dieux, qui passent pour en être friands. Animé par la présence de bouffons, de bateleurs et d’acrobates, le Tirayāṭṭam revêt ainsi l’apparence d’une grande kermesse populaire ouverte à tous, quelle que soit leur caste ou leur religion. À partir de l’exemple de ce rituel, cet article aborde aussi les différents processus de mondialisation des esthétiques et de patrimonialisation des répertoires qui, au Kerala comme ailleurs, affectent aujourd’hui un grand nombre de traditions artistiques et culturelles.
Mots-clés : Musique rituelle. Danse rituelle. Possession. Hindouisme. Kerala. Inde du Sud.

Abstract
Tirayâttam is one of the spectacular rituals that periodically bring life to the village temples in the state of Kerala, in South India. On this occasion, gods and ancestors appear on earth so as to give their blessings to the villagers. They are embodied by dancers in sumptuous costumes and make-up, whose evolution follows the rhythm of the percussion. The sacred does not exclude the presence of the profane, as the sequences are interspersed with recreational interludes that are meant to “liven up the atmosphere” and entertain the audience, as well as the gods, who are there to enjoy them. Enlivened by the presences of buffoons, street entertainers and acrobats, the Tirayâttam also takes on the appearance of a big country fair, open to all, no matter what one’s religion or caste may be. Starting from the example of this ritual, this article also broaches the different processes involved in the globalization of aesthetics and the safeguard of repertoires, which, in Kerala and other places, affect a large number of artistic and cultural traditions.
Keywords: Ritual music. Ritual dance. Possession. Hinduism. Kerala. Southern India.

 

13. DURING, Jean, 2016, « L’autre dans le miroir. Le regard croisé de l’ethnomusicologue » [The Other in the Mirror. A Two-Way Perspective of the Ethnomusicologist], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 10 « Mélanges offerts à Jean During », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 235-254.

Résumé
La bi-musicalité recommandée par Mantle Hood pour une ethnomusicologie plus objective et rapprochée présente bien des avantages lorsqu’elle s’applique à une recherche qui, sur les bases d’une théorie et pratique d’une musique donnée A, aborde une culture musicale B. Il s’agit donc d’en apprendre les rudiments afin de mieux la comprendre, d’en goûter la saveur. Par les vertus du comparatisme, le bi-musicologue gagne aussi une meilleure compréhension de sa propre culture musicale, et son expérience d’une musique autre que la sienne sera profitable à son appréhension de toute autre musique C, D, E, etc. Soit, mais qu’en est-il de la démarche bi-musicale de celui qui, depuis sa musique originelle, rejoint une culture musicale éloignée ? Son immersion est-elle un gage de lucidité par rapport à son objet ? Comment concilier sa position d’observateur simultanément ab intra et ab extra ? Et s’il s’engage comme praticien, comment sa démarche sera-t-elle perçue ? Peut-il servir deux maîtres ou maîtriser deux idiomes ? Ne nombreuses questions affleurent dans cet article sur la base d’expériences personnelles et d’enquêtes réalisées auprès de musiciens / musicologues ayant été confrontés à la culture de l’Autre. Il s’agit notamment de se regarder dans le miroir qu’on nous tend, et d’y voir aussi le regard de l’Autre.
Mots-clés : Ethnomusicologie participative. Bi-musicalité. Immersion. Musique orientale.

Abstract
The principle of bi-musicality recommended by Mantle Hood for a more objective and closer ethnomusicology has many advantages in a research which on the basis of a theory and practice of a given music A, addresses a musical culture B. It is about learning the basics of a given music for a better understanding and appreciation. By the virtues of comparatism, a bi-musicologist also gains a better understanding of his own musical culture, and his experience of a foreign music will improve his apprehension of any other music C, D, E, etc. But, what about the bi-musical approach of the one who, turning his back to his native music, integrates a distant musical culture? Do immersion is a token for more lucidity in the understanding of a culture? To which extent can one manage simultaneously a position of insider and of outsider observer? In the case one is engaged as a practitioner, how will this approach be perceived? Can one serve two masters or master two languages? Many issues exposed in this article based on personal experiences and surveys of musicians / musicologists who have been faced the culture of the Other. This means watching oneself in the mirror that the Other offers to us, and to see in it the Other’s eyes.
Keywords: Participatory ethnomusicology. Bi-musicality. Immersion. Oriental music.

Revue des Traditions Musicales – Numéro 11

Revue des traditions musicales, no 11 (2017) « Perception et apprentissage des traditions musicales » [Musical Traditions Perception and Learning], Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, ISSN : 2072-3431 ; ISBN (EUA) : 978-9953-552-85-9 ; ISBN (Geuthner) : 978-2-7053-4025-4.

 

1. ABOU MRAD, Nidaa, 2017, « Éditorial », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 11 « Perception et apprentissage des traditions musicales », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 9.

 

2. BECHEALANY, Bouchra, 2017, « La perception catégorielle des différences intéressant les échelles modales par des enfants libanais de 6 à 12 ans » [Categorial perception of differences in the zalzalian modal scale by Lebanese children aged between 6 and 12 yeays], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 11 « Perception et apprentissage des traditions musicales », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 11-38.

Résumé
La théorie sémiotique modale introduit dans l’appréhension analytique des monodies traditionnelles de l’Orient une catégorisation phonologique sous-jacente des hauteurs qui est fortement hiérarchisée qui permet de relativiser les variations de celles-ci en introduisant les notions de phonème (degré de l’échelle modale) et d’allophone (variante contextuelle d’un degré de l’échelle) modaux. Ceci est doublé d’une caté¬gorisation qui intéresse l’échelle modale dans sa globalité. Il s’agit de la distinction qu’opèrent plusieurs traditions de l’Orient musical entre, d’une part, des modes fon¬damentaux, en nombre limité, et, d’autre part, la multitude des modes dérivés de chacun de ceux-ci, cette dérivation conduisant à une assimilation sémiotique des dérivés avec leurs fondements. Ces considérations amènent par conséquent l’analyste musical à relativiser les différences phonologiques mélodiques qui existent entre les échelles modales. Aussi cet article cherche-t-il à démontrer que la catégorisation sémiotique de ces différences phonologiques modales se reflète dans la perception cognitive que peuvent avoir de celles-ci des enfants libanais âgés de 6 à 12 ans. La validation de cette hypothèse s’appuie sur une étude expérimentale de terrain.
Mots-clés : Catégorisation sémiotique modale. Phonologie modale. Perception cognitive des monodies par des enfants.

Abstract
The modal semiotic theory introduces into the analytic apprehension of the traditional monodies of the Orient an underlying phonological categorization of pitches which is strongly hierarchical. It allows the analysis to relativize the variations of these pitches by introducing the notions of modal phoneme (degree of the modal scale) and allo¬phone (contextual variant of a degree of scale). This approach is coupled with a categorization that concerns the modal scale as a whole. It is about the distinction made by several traditions of the musical East between, on the one hand, fundamental modes, in limited number, and, on the other hand, the multitude of modes that derive from the fundamental modes. This derivation leads to a semiotic assimilation of derivatives with their fundaments. These considerations, therefore, lead the musical analyst to relativize the melodic phonological differences that exist between the modal scales. Thus, this article seeks to demonstrate that the semiotic categorization of these modal phonological differences is reflected in the cognitive perception that Lebanese children, aged between 6 and 12 years, may have by listening to modal monodies. The validation of this hypothesis is based on an experimental field study.
Keywords: Modal semiotic categorization. Modal phonology. Cognitive perception of monodies by children.

 

3. BOUHADIBA, Fériel, 2017, « La transmission de maître à disciple dans les traditions monodiques modales : une dualité de partage, une responsabilité sociale, une institution patrimoniale en danger » [The Transmission of Master to Disciple in Modal Monodic Traditions: A Duality of Sharing, a Social Responsibility, a Heritage Institution in Danger], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 11 « Perception et apprentissage des traditions musicales », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 39-56.

Résumé
Les qualificatifs de maître et de disciple, bien qu’employés parfois sans conformité à leur contenu profond, sont loin d’être de simples dénominations que d’aucuns pourraient attribuer ça et là pour faire honneur à tel transmetteur ou à tel apprenant. Lourds de sens sur le plan des aptitudes, des valeurs humaines, des finalités, ces deux termes pèsent par la densité du legs et par le poids de la responsabilité de transmission qu’ils suggèrent, par les qualités exceptionnelles qu’ils impliquent et par le contexte socio-affectif qu’ils génèrent. Ainsi tout détenteur de savoir n’atteint-il pas néces-sairement le statut de maître, de même que tout aspirant au savoir n’accède-t-il pas nécessairement au statut de disciple. Tant sur le plan des individualités respectives que sur le plan de la constitution d’un espace-temps de la rencontre et d’un espace-temps social, il en va d’une certaine éligibilité. Nous la placerons, dans cet article, sur les deux plans d’une éligibilité congéniale et éthique et d’une éligibilité temporelle et sociale.
Mots-clés : Maître. Disciple. Transmission musicale. Traditions monodiques modales. Tradition orale. Compétence. Éthique. Pédagogie. Temporalité.

Abstract
The qualifiers of master and disciple are sometimes used without conformity with their deep contents. They are more than simple denominations that some could assign here and there to bring honour to transmitter or to learner. Fraught with meaning in terms of abilities, human values, aims, these two words weigh by the density of the legacy and by the weight of the responsibility of transmission which they suggest, by the exceptional qualities which they involve and by the socio-emotional context which they generate. Therefore, any holder of knowledge does not necessarily reach the position of master, nor any aspiring to the knowledge does necessarily access to the position of disciple. Both in terms of the respective individualities and in terms of the constitution of a space-time of the meeting and of a social space-time, it is a matter of a certain eligibility. We will place it in this article, on the both plans of a personal and ethical eligibility and of a temporal and social eligibility.
Keywords: Master. Disciple. Musical transmission. Modal monodic traditions. Oral tradition. Competence. Ethics. Education. Temporality.

 

4. GUILLOT, Gérald, 2017, « Écouter les musiques de l’Autre… et ne pas vraiment les entendre » [Listening to the Music of the Other ... and Not Really Hear it], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 11 « Perception et apprentissage des traditions musicales », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 57-82.

Résumé
À l’heure des autoroutes de l’information, on pourrait croire que la technique assure par elle-même une totale accessibilité, en termes d’écoute, aux musiques de l’Autre. En réalité, il est possible que certains phénomènes sonores exotiques fassent toujours obstacle à leur propre diffusion. C’est le cas d’organisations musicales micro-temporelles telles que le suíngue brasileiro, une déclinaison afro-brésilienne du célèbre swing du jazz, qui disparaît souvent dans les processus de transculturation. Au travers d’une expérimentation psycho-acoustique, on montre que des musiciens français largement imprégnés de culture savante occidentale peuvent révéler une écoute « inadéquate » face à ce type d’organisation microrythmique. Ces résultats s’analysent notamment au travers de la notion de quantification, pour laquelle l’anthropologie cognitive fournit un cadre explicatif pertinent au travers du concept d’inférence.
Mots-clés : Ethnomusicologie. Anthropologie cognitive. Suíngue brasileiro.
Transculturation. Perception inadéquate.

Abstract
At the era of information highways, one might imagine that technology guarantees itself a full accessibility to the music of the Other. In reality, it is possible that some exotic acoustic phenomena could impede their own diffusion. It is the case about microtemporal musical organizations such as the suíngue brasileiro, an Afro-Brazilian declination of the famous swing of jazz, and that is today widespread. Grace to a psycho-acoustic experience, we show that some French musicians largely impre¬gnated by the Western classical music can use an “inadequate” listening for this kind of microrhythmic organization. These results are analyzed through the notion of quantization, for which the cognitive anthropology gives a relevant and explicative framework grace to the concept of inference.
Keywords: Ethnomusicology. Cognitive anthropology. Suíngue brasileiro. Transculturation. Inadequate perception.

 

5. ABOU MRAD, Nidaa et MAATOUK, Toufic, 2017, « L’enfant aux deux langues musicales » [The Child with Two Musical Languages], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 11 « Perception et apprentissage des traditions musicales », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 83-116.

Résumé
Dès l’école maternelle, les enfants libanais apprennent au moins une langue étrangère, aux côtés de leur langue maternelle. Cependant, cette biculturalité additive cesse lorsque l’on passe du domaine verbal au domaine musical, étant donné que le système éducationnel libanais cultive un bilinguisme soustractif, où la musique (survalorisée) de l’autre éjecte (en la dévalorisant) la musique indigène, dans un contexte fortement globalisé. Cet article analyse cette situation épineuse. Partant, il esquisse des assises théoriques, alimentées par la notion de grammaire universelle, qui visent à soutenir l’émergence d’un bilinguisme musical additif qui, à la fois, respecte les différences qui existent entre le système monodique modal et son homologue harmonique tonal et combine des données grammaticales génératives communes à ces deux langues musicales. Il analyse le projet de bilinguisme récursif et dynamique que la Méthode d’éducation musicale levantine de Bouchra Béchéalany et Hayaf Yassine propose pour rééquilibrer l’éveil musical dans les écoles libanaises. Il ambitionne surtout de poser les jalons stratégiques du bilinguisme additif musical au Levant. C’est à cette fin qu’il formule quatre conditions systémiques générales et esquisse le plan d’une activité d’apprentissage bilingue verbale et musicale, axée sur des comptines en rythmique enfantine, en guise d’exemple d’éveil musical biculturel convergent, sans recours aux créolisations modernistes usuelles.
Mots-clés : Bilinguisme additif musical. Grammaire universelle musicale. Sémio¬tique modale. Éveil musical biculturel. Langue monodique modale.

Abstract
In nursery school, Lebanese children learn at least one foreign language, alongside their mother tongue. However, this additive biculturality ceases when one passes from the verbal domain to the musical domain, since the Lebanese educational system cultivates a subtractive bilingualism, where the (overvalued) music of the other ejects the native music (by devaluing it), in a highly globalized context. This article analyzes this thorny situation. Hence, it sketches theoretical foundations, fueled by the notion of universal grammar, which aim to support the emergence of an additive musical bilingualism that, at the same time, respects the differences that exist between modal monodic and tonal harmonic systems, and combines generative grammatical data which are common to both of these musical tongues. It analyzes the project of recursive and dynamic bilingualism that the Levantine Music Education Method of Bouchra Bechealany and Hayaf Yassine proposes to rebalance the musical awakening in Lebanese schools. It aims above all to lay the strategic groundwork for additive musical bilingualism in the Levant. It is for this purpose that it formulates four general systemic conditions and outlines the plan for a verbal and musical bilingual learning activity, focused on nursery rhymes on children’s rhythm, as an example of convergent bicultural musical awakening, without resorting to the usual modernist creolization.
Keywords: Additive musical bilingualism. Musical universal grammar. Modal semiotics. Bicultural musical awakening. Modal monodic language.

 

6. JMAL, Rim, 2017, « La formation musicale des éducateurs de l’enfance en Tunisie : enjeux et perspectives » [Music Education of Childhood Educators in Tunisia: Issues and Perspectives], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 11 « Perception et apprentissage des traditions musicales », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 117-130.

Résumé
Cet article propose une réflexion sur la formation musicale des éducateurs de l’enfance en Tunisie. Cette réflexion a été développée à partir d’un ensemble de constatations que nous avons relevées au cours de notre enseignement de la musique à l’Institut supérieur des cadres de l’enfance de Tunis. Dans cet article, nous avons tenté de synthétiser les principaux problèmes et difficultés liés à la formation musicale des éducateurs selon trois axes : un premier axe dans lequel nous avons évoqué la place des matières inhérentes à la musique dans l’institution et dans les différents cursus de formation ; un deuxième axe qui aborde le problème de la prédisposition des éduca¬teurs et qui met l’accent sur le type de difficultés que peut rencontrer l’enseignant universitaire quand il fait face à des groupes hétérogènes ; un troisième axe qui se rapporte au rôle des facteurs socioculturels dans la formation des représentations sociales en rapport avec les pratiques musicales des enfants.
Mots-clés : Formation musicale. Éducateurs de l’enfance. Matière musicale. Musique modale. Contexte socio-culturel tunisien. Représentations collectives, Prédispositions des éducateurs.

Abstract
In nursery school, Lebanese children learn at least one foreign language, alongside their mother tongue. However, this additive biculturality ceases when one passes from the verbal domain to the musical domain, since the Lebanese educational system cultivates a subtractive bilingualism, where the (overvalued) music of the other ejects the native music (by devaluing it), in a highly globalized context. This article analyzes this thorny situation. Hence, it sketches theoretical foundations, fueled by the notion of universal grammar, which aim to support the emergence of an additive musical bilingualism that, at the same time, respects the differences that exist between modal monodic and tonal harmonic systems, and combines generative grammatical data which are common to both of these musical tongues. It analyzes the project of recursive and dynamic bilingualism that the Levantine Music Education Method of Bouchra Bechealany and Hayaf Yassine proposes to rebalance the musical awakening in Lebanese schools. It aims above all to lay the strategic groundwork for additive musical bilingualism in the Levant. It is for this purpose that it formulates four general systemic conditions and outlines the plan for a verbal and musical bilingual learning activity, focused on nursery rhymes on children’s rhythm, as an example of convergent bicultural musical awakening, without resorting to the usual modernist creolization.
Keywords: Additive musical bilingualism. Musical universal grammar. Modal semiotics. Bicultural musical awakening. Modal monodic language.

 

7. SAADE, Carmen, 2017, « Étude de la perception cognitive de cordophones du Mašriq par des enfants libanais de 10 à 12 ans » [Study of the Cognitive Perception regarding String Instruments of the Mašriq Among Lebanese Children of 10 to 12 Years], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 11 « Perception et apprentissage des traditions musicales », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 131-146.

Résumé
Cet article s’intéresse à la capacité qu’ont les enfants libanais de discriminer auditivement les quatre principaux cordophones (à plectres ou à maillets) employés dans les traditions musicales artistiques du Mašriq, que sont le ‘ūd, le buzuq, le qanūn et le sanṭūr, et à déceler le degré de complexité atteint dans cette discrimination. Or, la reconnaissance perceptive des instruments de musique repose généralement sur les deux facteurs complémentaires que sont le timbre, paramètre strictement acoustique, et le mode de jeu, paramètre proprement musical. Aussi le propos principal de cet article est-il d’évaluer la part qu’occupe chacun de ces facteurs dans le processus de reconnaissance desdits instruments par des enfants libanais, âgés de 10 à 12 ans, et le degré de complexité discriminative que déploient ces mêmes enfants dans ce proces¬sus. L’hypothèse centrale de cet article consiste à faire reposer le processus d’iden¬tification desdits cordophones sur le type d’apprentissage musical reçu antécé-demment. La validation de cette hypothèse se base sur une enquête de terrain et sur une lecture affinée de ses résultats.
Mots-clés : Discrimination cognitive auditive des instruments de musique. Timbre. Mode de jeu. Cordophones. Mašriq.

Abstract
This article studies the cognitive recognition by Lebanese children of the four main chordophones used in Mašriq’s artistic musical traditions, namely ‘ūd, buzuq, qanūn and sanṭūr, and to detect the degree of complexity achieved in this discrimination. However, the perceptive recognition of musical instruments is generally based on the two complementary factors that are the timbre, as a strictly acoustic parameter, and the mode of playing, which is a musical parameter. The main purpose of this article is therefore to evaluate the part occupied by each of these factors in the process of recognition of these instruments by Lebanese children, aged 10 to 12, and the degree of discriminatory complexity in this process. The central hypothesis of this article consists in basing the process of identification of these chordophones on the type of musical learning received antecedently. The validation of this hypothesis is based on an experimental field study.
Keywords: Cognitive recognition of musical instruments. Timbre. Playing Mode. Cordophones. Mašriq.

 

8. YASSINE, Hayaf, 2017, « La diversité organologique du sanṭūr en tant qu’expression de la différenciation des grammaires musicales traditionnelles iraqienne et iranienne » [Organological diversity of the sanṭūr as an expression of differentiation between iraqi and iranian traditional musical grammars], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 11 « Perception et apprentissage des traditions musicales », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 147-166.

Résumé
Cet article propose une analyse comparative de la facture du sanṭūr (cithare à cordes frappées), de la disposition de ses cordes et de son accordage, entre la tradition du maqām ‘irāqī et celle du radif iranien. Chemin faisant, sont mises en corrélation les différences observées à ce titre avec un certain nombre de disparités inhérentes à la grammaire et au style musicaux, que l’on observe entre ces deux traditions. Il s’agit surtout de l’usage différentiel des processus d’altération des hauteurs, d’octaviation et de cadence, qui a pour conséquence une tendance à une verticalisation du jeu instrumental dans le sanṭūr iraqien et à une horizontalisation de ce jeu dans le sanṭūr iranien. Ces considérations sont mises à profit dans l’élaboration de deux variantes inédites de cet instrument, la première étant destinée à l’interprétation de la tradition musicale arabe du Mašriq non iraqien, la seconde étant vouée à soutenir l’initiation des enfants à cette tradition, dans le cadre de l’enseignement scolaire de base.
Mots-clés : Sanṭūr iraqien. Sanṭūr iranien. Maqām ‘irāqī. Radif iranien. Organologie.

Abstract
This article proposes a comparative analysis of sanṭūr’s organology, the arrangement of its strings and its tuning, between the tradition of maqām ‘Irāqī and that of the Iranian radif. Along the way, the differences observed in this respect are correlated with some differences inherent in musical grammar and style, which are observed between these two traditions. It is mainly the differential use of the processes of alteration of pitches, octaviation and cadence, which results in a tendency towards a vertical style of playing the Iraqi sanṭūr and a vertical style of playing the Iraqi sanṭūr. These considerations lead to the development of two new variants of this instrument, the first being intended for the interpretation of the Arabic musical tradition of non-Iraqi Mašriq, the second being dedicated to the initiation of children into this tradition. as part of basic school education.
Keywords: Iraqi Sanṭūr. Iranian Sanṭūr. Maqām ‘Irāqī. Iranian Radif. Organology.

Revue des Traditions Musicales – Numéro 12

Revue des traditions musicales, no 12 (2018) « Musicologie francophone du Maghreb : Mélanges offerts à Mahmoud Guettat » [Francophone Musicology of the Maghreb: A Tribute to Mahmoud Guettat], Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, ISSN : 2072-3431 ; ISBN (EUA) : 978-9953-552-86-6 ; ISBN (Geuthner) : 978-2-7053-4026-1.

 

1. BOUHADIBA, Fériel et ABOU MRAD, Nidaa, 2018, « Éditorial », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 12 « Musicologie francophone du Maghreb : Mélanges offerts à Mahmoud Guettat », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 9-10.

 

2. GUETTAT, Mahmoud, 2018, « Biobibliographie », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 12 « Musicologie francophone du Maghreb : Mélanges offerts à Mahmoud Guettat », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 11-22.

 

3. GUETTAT, Mahmoud, 2018, « La musique arabe modèle d’un dialogue entre les cultures » [Arab Music: Model of a Dialogue Between Cultures], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 12 « Musicologie francophone du Maghreb : Mélanges offerts à Mahmoud Guettat », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 23-28.

Résumé
Chargée de symboles, la musique puise son existence dans l’aventure de l’humanité. L’art musical arabe en fournit à travers sa longue histoire, et encore de nos jours, une éclatante démonstration. Une “Grande Tradition Musicale” symbole d’une profonde symbiose, s’est imposée comme une véritable langue de dialogue entre les différentes composantes de la large Communauté arabo-musulmane, et au-delà… Ainsi, il s’est codifié au cours des siècles un tronc commun multinational, un langage de dialogue et d’échange, qu’on a souvent tendance à réduire à la simple confluence arabo-irano-turque, mais dont la constitution est en réalité, beaucoup plus vaste et plus complexe. Témoin d’un passé musical riche et fructueux, ce patrimoine conserve encore de nos jours – malgré ses multiples nuances – une réelle cohérence technique et artistique. Celle-ci, se dégage à la première écoute comparative, avec toutefois une originalité spécifique qui transparaît à travers une riche mosaïque de répertoires, de genres et de styles, dont les structures internes, aussi bien spatiales que temporelles, obéissent à une série de lois consacrées à la fois par la tradition, le goût et les inflexions dialectales et phonétiques propres au génie de chaque groupe social… Il est évident qu’aujourd’hui, nous vivons une ère d’éclectisme marquée par la découverte accrue des musiques du monde entier, mais aussi alourdi par l’impact de plus en plus contraignant des multinationales, des moyens de diffusion, d’industrialisation et de commercialisation… Et s’il est aisé de constater que dans le contexte actuel, les musiques arabes connaissent une réelle explosion (concerts publics, disques, publications, etc.), il y a lieu de s’interroger sur leur avenir et, par conséquent, sur la survie de la diversité musicale en général. Cependant, malgré cet imbroglio déconcertant, les efforts louables d’un réel renouveau du dialogue continuent à s’imposer sur la scène musicale, limitée certes, mais convaincue qu’il faut aller au-devant des événements et non attendre passivement les effets d’une mondialisation aliénante qui risque d’être fatale. Et il va sans dire que le meilleur et le plus efficace des dialogues est celui que peut offrir la musique à travers toute sa diversité !
Mots-clés : L’art musical arabe. Héritage musical arabe. L’aire musicale arabo-musulmane. Grande tradition musicale. Nūba. Tradition maqamique arabe. Universalité musicale. Renouveau musical. Diversité musicale. Modernisme. Mondialisation.

Abstract
Charged with symbols, music draws its existence from humanity’s adventure. The Arab musical art provides through its long history, and still today, a brilliant demonstration. A "Great Musical Tradition" symbol of a profound symbiosis has emerged as a true language of dialogue and exchange between the different components of the broad Arab-Muslim community. This one, often reduced to the simple Arab-Iranian-Turkish confluence, is actually much larger and more complex (the Andalusian experience represents in this case, an edifying model). Today, despite the constraints of the current context, a real renewal of dialogue continues to impose itself on the Arab music scene, limited certainly, but convinced that we must go ahead of events and not passively wait for the effects of an alienating globalization that risks being fatal. It goes without saying that the best and most effective dialogue, is what music can offer in all its diversity!
Keywords: Arab musical art. Arab musical heritage. Arab Muslims musical area. Great musical tradition. Nūba. Arab maqamic tradition. Musical universality. Musical renewal. Musical diversity. Modernism. Globalization.

 

4. GOUJA, Mohamed, 2018, « Musicologie francophone, arabe et maghrébine : l’œuvre de Mahmoud Guettat, approches émiques des traditions musicales » [Francophone Arabic and Maghrebi Musicology: the Work of Mahmoud Guettat, Emic Approaches to Musical Traditions], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 12 « Musicologie francophone du Maghreb : Mélanges offerts à Mahmoud Guettat », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 29-50.

Résumé
Mahmoud Guettat représente indéniablement une des figures les plus illustres de la Tunisie et du monde arabe, en matière de musicologie arabe, arabo-musulmane, maghrébine et universelle. Son œuvre musicologique générale qui rassemble dix livres et deux cents articles scientifiques publiés, dont 90 rédigés essentiellement en langue française, mais également et en moindre proportion, en espagnol, en italien et en anglais, constitue par sa diversité et sa richesse, une référence scientifique incontournable pour tous les chercheurs en musicologie, en histoire de la musique et de la civilisation du monde arabo-musulman, en anthropologie, en sociologie de la musique et en bien d’autres domaines de la pensée et de l’investigation musicologiques.
Mots-clés : L’œuvre musicologique de Mahmoud Guettat. Musicologie francophone arabe et maghrébine. Musicologie tunisienne. Anthropologie et sociologie de la musique. Histoire de la musique arabo-musulmane. Maghrébinité musicale.

Abstract
Professor Mahmoud Guettat represents undeniably one of the most illustrious figures of Tunisia and the Arab world, in Arab, Arab-Muslim, North African and universal Musicology. His general musicological work, which gathers ten books and two hundred published scientific articles, whose 90 are mainly written in French, but also in a smaller proportion, in Spanish, Italian and English constitutes by its diversity and richness an essential scientific reference for all researchers in musicology, history of music and civilization of the Arab-Muslim world, anthropology, sociology of music, as well as in many other areas of musicological thought and investigation.
Keywords: The musicological work of Mahmoud Guettat. Francophone Arabic and Maghrebi musicology. Tunisian Musicology. Anthropology and sociology of music. History of Arab-Muslim music. Maghreb Musical identities.

 

5. BECHA, Samir, 2018, « La fondation institutionnelle de la musicologie en Tunisie : contextes, prétextes et nécessités » [The Institutional Foundation of Musicology in Tunisia: Contexts, Pretexts and Necessities], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 12 « Musicologie francophone du Maghreb : Mélanges offerts à Mahmoud Guettat », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 51-58.

Résumé
C’est à partir des idées et des approches de la musicologie systématique française que la fondation institutionnelle de la musicologie en Tunisie a vu le jour en 1982. Pendant cette période, jugée comme déterminante au niveau de l’enseignement des arts et des cultures, Mahmoud Guettat a été désigné par le Ministère des Affaires Culturelles pour élaborer une conception et une stratégie propres à la Tunisie en vue de fonder l’Institut supérieur de musique de Tunis. Cet article parle des premières tentatives institutionnelles de la musicologie en Tunisie, également des contextes, des prétextes et des nécessités de la création de l’ISMT.
Mots-clés : Musique. Musicologie. Institut. Tunisie. Mahmoud Guettat.

Abstract
The institutional foundation of Musicology in Tunisia has seen the light in 1982 on the basis of the ideas and systematic musicological approaches of the French school. During this period of time, estimated as remarkable at the level of arts and cultures teaching, Mahmoud Guettat had been designated by the Ministry of Cultural Affairs to elaborate a pure Tunisian conception and strategy in order to create the Higher Institute of Music of Tunis. This article deals with the first institutional attempts of Musicology in Tunisia, similarly with contexts, pretexts and the utmost need of the foundation of The Higher Institute of Music of Tunis that Mahmoud Guettat had been priorly the project master.
Keywords: Music. Musicology. Institute, Tunisia.

 

6. BOUHADIBA, Fériel, 2018, « Tunisianité, maghrébinité, méditerranéité : musiquer les cercles d’appartenance » [Tunisianity, Maghrebinity, Mediterraneanity: to Music the Circles of Be-longing], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 12 « Musicologie francophone du Maghreb : Mélanges offerts à Mahmoud Guettat », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 59-64.

Résumé
Se définissant dans les sources de son passé, dans son présent et dans son devenir, l’identité se détermine dans une essence ontologique triadique. Traiter des contours de l’identitaire dans les liens qui unissent tunisianité, maghrébinité et méditerranéité implique ainsi d’emblée une prise en considération de cette triade et à travers elle des données relatives au préalable, à l’inclusif et au mouvant. Nous nous intéresserons à ce titre au musical en tant que sphère d’appropriation du culturel à travers ce que nous nommons : les cercles d’appartenance, les cercles contenants ou inclusifs et les cercles dialoguants, l’ensemble interagissant avec une teneur nomade et une teneur sédentaire du musical.
Mots-clés : Identité. Tunisianité. Maghrébinité. Méditerranéité. Appartenance.

Abstract
Defining itself in the sources of its past, in its present and in its futur, the identity is determined in an ontological triadic essence. Analysing the outlines of identity in the links that unite tunisianity, maghrebinity and mediterraneanity implies from the outset taking into consideration this triad and through it the data relative to the prior, the inclusive and the moving. We will be interested in this title to the musical as sphere of appropriation of cultural through what we name: circles of belonging, containing or inclusive circles and dialoguing circles, the whole interacting whith a nomadic content and a sedentary content of the musical.
Keywords: Identity. Tunisianity. Maghrebinity. Mediterraneanity. Belonging.

 

7. BOUHADIBA, Fériel, 2018, « Rives euro-méditerranéennes et entrelacs musicologiques : la francophonie et l’apport de l’Autre » [Euro-Mediterranean Shores and Musicological Intertwining: the Francophonie and the Contribution of the Other], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 12 « Musicologie francophone du Maghreb : Mélanges offerts à Mahmoud Guettat », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 65-74.

Résumé
Poussée par le désir de connaître, hissée par l’endurance du quêteur, l’histoire des sciences s’est construite en une part importante par le fait de grands voyageurs. Jonchée de difficultés, elle est également jalonnée de rencontres. L’histoire des sciences humaines, qui placent la centralité de l’humain au cœur de leurs préoccupations – et plus particulièrement l’histoire de la musique et de la musicologie – ne saurait se séparer des notions de partage et d’échange. Si la circulation des savoirs va de pair avec la circulation des êtres – à la fois effective et virtuelle à travers leurs œuvres – et s’il nous est permis de penser qu’une part du développement des sciences et de l’intellect est reliée au développement des rapports humains, nous pouvons donc observer la construction des réseaux internationaux en un domaine donné à travers la bilatéralité d’une relation humaine. Dans la sphère francophone et en matière musicologique, la langue a été un atout majeur pour la rencontre, la connaissance de l’autre, l’échange et la construction en commun d’une pensée musicologique. Il s’agit dans cet article de circonscrire notre réflexion à un certain nombre d’échanges musicologiques fondateurs. Nous nous intéressons notamment au parcours universitaire de Mahmoud Guettat en France et à son impact sur la construction de la musicologie tunisienne au plan académique particulièrement à travers la fondation de l’Institut Supérieur de Musique de Tunis. Nous nous référons également à Mohamed Zinelabidine et aux rapports humains qui ont permis la construction de réseaux et de partenariats franco-tunisiens en matière musicologique. En remontant plus loin dans le temps, la rencontre qui s’est instaurée au Palais Ennejma Ezzahra à Sidi Bou Saïd durant la première moitié du XXe siècle a permis d’unir sur le sol tunisien, dans une expression française et à travers la musique, les deux rives de la Méditerranée par la collaboration d’acteurs tunisiens, français, syriens, libanais… Les rapports humains étant fondamentalement une réciprocité, l’apport de l’autre ne saurait être observé dans une vision à sens unique. L’échange qu’a impliqué la rencontre, tout en construisant la musicologie du quêteur de savoir a également permis le développement du passeur de savoir. Aux deux rives de la Méditerranée, les acteurs partant du sud vers le nord se sont enrichis, ont enrichi leur terre natale et leur terre d’accueil ; et vice-versa.
Mots-clés : Musicologie tunisienne, francophonie, partage, institution.

Abstract
Pushed by the desire to know, raised by the endurance of the seeker, the history of science was built in large part through the action of great travelers. Strewn with difficulties it is also littered with encounters. The history of the human sciences, wich places the centrality of the human at the heart of their concerns – and especially the history of music and musicology – cannot be separated from the notions of sharing and exchange. If the circulation of knowledge goes hand in hand with the circulation of beings – both effective and virtual through their works – and if we are allowed to think that part of the development of science and intellect is related to the development of human relations, we can therefore observe the construction of the international networks in a given domain through the bilaterality of a human relationship. In the Francophone sphere and in musicology, language has been a major asset for encounter, knowledge of the other, exchange and joint construction of musicological thought. In this article, we will circumscribe our reflection to a certain number of founding musicological exchanges. We are particularly interested in the university road of Mahmoud Guettat in France and in its impact on the construction of tunisian musicology especially in the academic plan through the foundation of the Higher Institute of Music of Tunis. We also refer to Mohamed Zinelabidine and to the human relations that allowed the construction of Franco-tunisian networks and partnerships in musicology. Going back in time, the meeting that took place at Ennejma Ezzahra Palace in Sidi Bou Saïd during the first half oh the 20th century allowed to unite on Tunisian soil, in a French expression and through music, the two shores of the Mediterranean by the collaboration of Tunisian, French, Syrian and Lebanese actors. Since human relationships are fundamentally reciprocal, the contribution of the other cannot be observed in a one-way vision. The exchange that the encounter involved, while building the musicology of the knowledge seeker also allowed the development of the knowledge smuggler. On both sides of the Mediterranean, actors from the south to the north got richer, enriched their native land and their host land; and vice versa.
Keywords: Tunisian musicology, francophony, sharing, institution.

 

8. GUETTAT, Yassine, 2018, « Le mālūf tunisien : origines et mutations » [Tunisian Mālūf: Origins and Mutations], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 12 « Musicologie francophone du Maghreb : Mélanges offerts à Mahmoud Guettat », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 75-96.

Résumé
Le mālūf, répertoire classique de la musique tunisienne, représente encore aujourd’hui une production artistique imposante fondue en un ensemble homogène et typique. Son corpus composé principalement des treize nūbas traditionnelles, s’élargit selon les sources, à des formes hors nūba, notamment instrumentales. Toutefois, il s’est installé autour de ce répertoire, depuis le début du siècle dernier, de curieuses théories mettant en doute ses origines. Cet article met la lumière sur les problèmes d’appellation de ce répertoire et traite le sujet des origines et des mutations que le mālūf tunisien a connu à travers l’étude de quatre ouvrages de référence.
Mots-clés : Mālūf. Nūba. Musique. Répertoire. Tunisie.

Abstract
The mālūf, classical repertory of Tunisian music, still represents today, an imposing artistic production fused into a homogeneous and typical ensemble. His corpus composed mainly by thirteen traditional nūbas widens, according to different sources, to forms outside nūba, including instrumental ones. However, since the beginning of the last century, this repertory has been filled with curious theories about his origins. This article sheds light on the problems of naming this repertory and deals with the subject of the origins and mutations that the Tunisian mālūf has experienced through the study of four reference works.
Keywords: Mālūf. Nūba. Music. Repertory. Tunisia.

 

9. BOUHADIBA, Lamia, 2018, « Artistes, lois, institutions : les jeux d’influences dans le domaine musical » [Artists, Laws, Institutions: the Influence Games in the Musical Field], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 12 « Musicologie francophone du Maghreb : Mélanges offerts à Mahmoud Guettat », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 97-108.

Résumé
S’il est communément admis que le droit exerce une influence sur le domaine musical – notamment à travers les lois relatives à la propriété littéraire et artistique et le rôle des institutions culturelles – il convient de ne pas oublier l’influence des artistes sur l’évolution du droit. Le rapport entre artistes, lois et institutions est en effet construit autour de jeux d’influences réciproques. Nous aborderons ces jeux d’influences en mettant en exergue la contribution des lois et des institutions à l’essor artistique à travers l’encouragement de la création musicale et la préservation du patrimoine musical avant de nous pencher sur la question de l’influence des artistes sur le développement des lois et des institutions en soulignant l’action des musiciens et des musicologues en Tunisie avant et après l’indépendance.
Mots-clés : Lois. Institutions. Artistes. Création musicale. Patrimoine musical.

Abstract
If it is commonly accepted that the law influences the musical field – especially through laws relating to literary and artistic property and the role of cultural institutions – it is important not to forget the influence of artists on the evolution of the law. The relationship between artists, laws and institutions is indeed built around reciprocal influences. We shall approach these influence games by highlighting the contributions of laws and institutions to the artistic development through the encouragement of musical creation and the conservation of the musical heritage before addressing the issue of influence of the artists on the development of laws and institutions by highlighting the action of musicians and musicologists in Tunisia before and after the independence.
Keywords: Laws. Institutions. Artists. Musical creation. Musical heritage.


10. KHELLAL, Nacim, 2018, « L’image de la musique kabyle dans les écrits musico-orientalistes de Francisco Salvador-Daniel et Jules Rouanet » [The Image of Kabyle Music in the Writings Musico-orientalists of Francisco Salvador-Daniel and Jules Rouanet], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 12 « Musicologie francophone du Maghreb : Mélanges offerts à Mahmoud Guettat », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 109-122.

Résumé
Musicographes et orientalistes, Francisco Salvador Daniel et Jules Rouanet peuvent être considérés comme les pionniers de l’étude de la musique kabyle en Algérie. En 1867, Francisco Salvador-Daniel publie : « Notice sur la musique kabyle », un travail présenté comme complément d’étude dans un ouvrage de Hanoteau sur les Poésies populaires de la Kabylie du Jurjura. Salvador-Daniel analysa les modes utilisés dans la musique kabyle et les compara aux modes grecs. Il présenta une quinzaine de transcriptions musicales. Quant à Jules Rouanet, il aborda la musique kabyle dans un chapitre sur La musique arabe dans le Maghreb, publié en 1922 dans l’Encyclopédie de la musique et dictionnaire du conservatoire. Il décrivit la société des kabyles et distingua complètement leur musique de la musique arabe et surtout de la musique hispano-mauresque. Il mit l’accent sur l’influence de la musique dite moderne dans son époque, exercée sur les mélodies populaires kabyles. Nous avons scindé ce travail en deux parties distinctes : une première partie où nous avons relaté les écrits autour de cette musique, avec un défilement chronologique des plus anciens aux plus récents ; une seconde, où nous avons essayé à partir des deux études précitées, de déterminer la part de l’intérêt accordé pour la musique kabyle par rapport à l’intérêt général pour les musiques du Maghreb, tout en cernant ses traits caractéristiques, tels que représentés précédemment dans lesdites études en les examinant à la lumière des études et analyses actuelles de celle-ci.
Mots-clés : Musique kabyle. Musique algérienne. Modernisation. Acculturation.

Abstract
Musicographers and orientalists, Francisco Salvador-Daniel and Jules Rouanet can be considered as the pioneers of the study of Kabyle music in Algeria. In 1867 Francisco Salvador Daniel published: “Notice sur la musique kabyle”, a work presented as a complement to Hanoteau’s work on the Poésies populaires de la Kabylie du Jurjura. Salvador-Daniel analyzed the modes used in Kabyle music, and compared them to the Greek modes. He presented about fifteen musical transcriptions. As for Jules Rouanet, he tackled Kabyle music in a chapter on Arab Music in the Maghreb, published in 1922, in the Encyclopedia of Music and Dictionary of the Conservatoire. He described the Kabyle society, and completely distinguished their music from Arabic music and especially Hispano-Moorish music. He emphasized the influence of so-called modern music in his era, exerted on the Kabyle folk melodies. We split this work into two distinct parts. A first part where we have related the writings around this music, with a chronological scrolling from the oldest to the most recent. A second, where we have tried from two studies above, to determine the share of interest in Kabyle music compared to the general interest for music of the Maghreb, while identifying its characteristic features, as represented previously in these studies by examining them in light of its current studies and analyses.
Keywords: Kabyle music. Algerian music. Modernization. Acculturation.

 

11. BEN ABDERRAZAK, Mohamed Saifallah, 2018, « La contribution d’Antonin Laffage à la musicologie francophone du monde arabe » [Antonin Laffage’s Contribution to Francophone Musicology in the Arab World], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 12 « Musicologie francophone du Maghreb : Mélanges offerts à Mahmoud Guettat », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 123-108.

Résumé
Il s’agit de mettre l’accent sur l’apport d’Antonin Laffage à la musicologie francophone du monde arabe, à travers ses propres travaux et sa contribution à l’œuvre du Baron d’Erlanger. Antonin Laffage (1858-1926), artiste aux multiples facettes, peu connu des musiciens et des musicologues, compte parmi les personnages incontournables de la vie musicale occidentale de Tunis (de 1882 à 1926). Il était à la fois musicien et musicologue, enseignant, co-fondateur de l’école de musique de Tunis, chef d’orchestre, compositeur, collectionneur d’instruments de musique et éditeur. À partir de 1911, Erlanger lui confia de nombreuses tâches : l’étude de documents, articles et ouvrages anciens et la réalisation de synthèses sur les musiques : égyptienne, hébraïque, grecque, chinoise, persane et arabe ; la collecte de répertoires, de données et d’informations, en rapport avec la pratique de certaines traditions musicales ; la transcription des répertoires musicaux collectés et la sélection des pièces qui serviront d’illustrations musicales. L’étude des archives papiers du baron d’Erlanger, montre combien ce personnage, ô combien occulté, s’est investi dans cette entreprise. Certains documents montrent explicitement comment Laffage fut à l’origine de l’intérêt que porta Erlanger à la musique arabe et qu’il fut à la fois l’instigateur, le conseiller et le maître d’œuvre de tout le projet initial du Baron d’Erlanger.
Mots-clés : Antonin Laffage. Le baron Rodolphe d’Erlanger. Le baron Carra de Vaux. Aḥmad al-Wāfī. Musique arabe. Musique persane. Musique chinoise. Musique grecque. Musique hébraïque.

Abstract
The aim is to focus on Antonin Laffage’s contribution to Francophone musicology in the Arab world, through his own work and his contribution to the work of Baron d’Erlanger. Antonin Laffage (1858-1926), a multi-faceted artist, little known to musicians and musicologists, is one of the key figures in the western musical life of Tunis (1882-1926). He was a musician and musicologist, teacher, co-founder of the Tunis School of Music, conductor, composer, collector of musical instruments and publisher. From 1911, Erlanger entrusted him with many tasks: the study of documents, articles and ancient works and the realization of syntheses on music: Egyptian, Hebrew, Greek, Chinese, Persian and Arabic. The collection of directories, data and information related to the practice of certain musical traditions. The transcription of the music directories collected and the selection of the pieces that will serve as musical illustrations. The study of Baron d’Erlanger’s paper archives shows how much this character, oh how much obscured, invested himself in this enterprise. Some documents explicitly show how Laffage was at the origin of Erlanger’s interest in Arabic music and that he was at the same time the instigator, the counselor and the master of all the initial project of the Baron d Erlanger.
Keywords: Antonin Laffage. Baron Rodolphe d’Erlanger. Baron Carra de Vaux. Aḥmad al-Wāfī. Arabic music. Persian music. Chinese music. Greek music. Hebrew music.

 

12. GHRAB, Anas, 2018, « Le baron Rodolphe-François d’Erlanger et la musicologie francophone en Tunisie » [The Baron Rodolphe d’Erlanger and the Beginnings of Francophone Musicology in Tunisia], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 12 « Musicologie francophone du Maghreb : Mélanges offerts à Mahmoud Guettat », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 151-162.

Résumé
À travers cette présentation, nous donnerons un aperçu des premiers travaux, qu’on pourrait qualifier de musicologiques, ayant eu lieu en Tunisie. Ces travaux ont pris naissance autour de la figure emblématique du baron Rodolphe-François d’Erlanger et se sont réalisés, en grande partie, en langue française. Nous analyserons particulièrement le contexte de leur élaboration, où, à l’époque coloniale, la personnalité indépendante de Rodolphe d’Erlanger a donné lieu à une synergie entre intervenants ayant des profils différents, ce qui a permis à cette équipe d’aborder des thématiques aussi différentes que l’histoire générale de la musique, la collecte et la traduction de manuscrits arabes, l’étude des systèmes musicaux en pratique dans le monde arabe, l’enregistrement sonore et l’analyse des musiques traditionnelles. Une partie seulement de ces travaux d’envergure a été présentée au Congrès du Caire de 1932 et à travers la publication des six volumes La musique arabe. Notre intervention permettra de souligner cette partie oubliée de l’histoire de la discipline musicologique, qui sera déterminante pour l’évolution de la musique et musicologie, non seulement sur le plan national, mais également à un niveau international.
Mots-clés : Rodolphe d’Erlanger. Tunisie. Histoire de la musicologie. Ḥasan Ḥusnī ʿAbd al-Wahhāb. Robert Lachmann. Manuscrits sur la musique. Enregistrements sonores. Congrès du Caire 1932.

Abstract
This paper gives an overview of the first works, which could be described as musicological, that took place in Tunisia. These works were established around the emblematic figure of Baron François Rodolphe d’Erlanger and have been written mainly in French. The independent personality of Rodolphe d’Erlanger gave rise to a synergy between speakers with different profiles, in a colonial context, which allowed this team to address themes as different as the general history of music, the collect and the translation of Arabic manuscripts, the study of musical systems in practice in the Arab world, recording of musical practices and analysis of traditional music. Only part of this large-scale work was presented at the Cairo Congress of 1932 and through the publication of the six volumes Arab Music. Our aim is to highlight this unknown part of the history of the musicological discipline, which will be decisive for the evolution of music and musicology, nationally and internationally.
Keywords: Rodolphe d’Erlanger. Tunisia. The history of the musicological discipline. Ḥasan Ḥusnī ʿAbd al-Wahhāb. Robert Lachmann. Manuscripts on music. Sound recordings. Cairo Congress of 1932.

Revue des Traditions Musicales – Numéro 13

Revue des traditions musicales, no 13 (2019) « Musicologie francophone de l’Orient » [Francophone Musicology of the East], Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, ISSN : 2072-3431.

 

1. ABOU MRAD, Nidaa, 2019, « Éditorial », Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 13 « Musicologie francophone de l’Orient », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 9-10.

 

 2. MEEUS, Nicolas, 2019, « Deux mille cinq cents ans de musicologie systématique » [Two Thousand Five Hundred Years of Systematic Musicology], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 13 « Musicologie francophone de l’Orient », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 11-20.

Résumé
La science de la musique, Guido Adler le rappelle, est aussi ancienne que la musique elle-même. Elle a toujours englobé la théorie et la pratique, la recherche spéculative et la pédagogie. De l’Antiquité à la Renaissance, la motivation de cette science a été théologique, cherchant à mettre en lumière un ordre divin. Elle s’est faite ensuite naturaliste, avec le développement de l’acoustique aux XVIIe et XVIIIe siècles, puis anthropologique, s’intéressant à la physiologie et à la psychologie humaine, puis aux processus cognitifs. Ces trois phases correspondent aux trois épistémès de Michel Foucault dans Les Mots et les choses. La troisième de ces épistémès, qui procède aussi à une lecture historique et géographique, cherche aussi des légitimations culturelles ou nationales inacceptables aujourd’hui : l’épistémologie d’une musicologie francophone de l’Orient nous interroge aujourd’hui sur notre propre identité.
Mots-clés : Musicologie systématique – Épistémologie – Guido Adler – Musicologie francophone de l’Orient – Michel Foucaud.

Abstract
The science of music, as Guido Adler reminded, is as old as music itself. It always comprehended theory and practice, speculative research and pedagogy. From Antiquity to the Renaissance, the motivation of this science was theological, seeking to enlighten a divine order. It later became naturalist, with the development of acoustics in the 17th and 18th centuries, then anthropological, developing an interest for human physiology and psychology, and later for cognitive processes. These three phases correspond to the three épistémès of Michel Foucault in Les Mots et les choses. The third of these epistemes, because it proceeds from a historical and geographical reading, also seeks cultural and national legitimations that seem unacceptable today: the epistemology of a francophone musicology of the East questions us today on our own identity.
Keywords: Systematic musicology – Epistemology – Guido Adler – French speaking musicology of the Orient – Michel Foucaud.

 

3. BILLIET, Frédéric, 2019, « La musicologie médiévale francophone et l’Orient : une historiographie ethnocentrée » [Medieval Francophone Musicology and the Orient: An Ethnocentric Historiography], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 13 « Musicologie francophone de l’Orient », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 21-38.

Résumé
Une relecture partielle des ouvrages d’histoire de la musique publiés en français de 1870 à 2005 confirme une tendance à affirmer une certaine supériorité de la musique occidentale dès lors qu’elle est notée à partir du IXe siècle. A partir de ce siècle, plus rien n’est dit sur la musique des Grecs qui n’est plus qu’un héritage et toutes les musiques des pays méditerranéens sont passées sous silence avec leurs traditions orales malgré des témoignages d’échange de pratiques, de mélodies, d’instruments de musique et de texte théoriques. Cette communication commente les positionnements des historiographes face à cet ethnocentrisme.
Mots-clés : Histoire de la musique – Historiographie - Musique occidentale et orientale - Musicologie francophone.

Abstract
A partial rereading of the history books of music published in French from 1870 to 2005 confirms a tendency to assert a certain superiority of Western music as soon as it was noted from the 9th century. From this century, nothing is said about the music of the Greeks which is nothing more than a heritage and all the music of the Mediterranean countries are passed over in silence with their oral traditions despite testimonies of exchange of practices, melodies, musical instruments and theoretical texts. This communication comments on the positions of historiographers faced with this ethnocentrism.
Keywords: History of Music – Historiography - Western and Eastern Music - Musicology in French

 

4. PICARD, François, 2019, « Les apports de la musicologie francophone à la musicologie généralisée » [The contributions of francophone musicology to generalized musicology], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 13 « Musicologie francophone de l’Orient », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 39-62.

Résumé
Le plus souvent, les ethnomusicologies de France comme de Grande-Bretagne ou des États-Unis d’Amérique se réclament d’une rupture avec une autre discipline, définie comme « l’École de Berlin » de musicologie comparée. Il est aisé de démonter le fait qu’il y aurait eu une telle école : quoi de commun entre les approches, les méthodes, les engagements, les résultats et les destins de Robert Lachmann et de Marius Schneider ? Il est aisé aussi de montrer tout ce que les unes et les autres doivent à Curt Sachs et donc Hornbostel. L’apport de la tradition francophone à l’ethnomusicologie se tient pour partie dans le développement, marqué en particulier par Tran Van Khê puis Jean-Jacques Nattiez, d’une musicologie généralisée, et pour partie dans un attachement tout particulier à la qualité artistique des musiques et des interprétations et non pas seulement à la dimension sociale ou anthropologique des phénomènes, répertoires et situations étudiées. L’attrait de compositeurs comme Iannis Xenakis et François-Bernard Mâche envers les musiques de l’ailleurs-que-l’Europe est une des étapes dans ce développement.
Mots-clés : Musicologie comparée – Ethnomusicologies – Épistémologie - Diagramme d’analyse mélodique - Anthropologie musicale.

Abstract
Most often, ethnomusicologists from France, Great Britain, and the United States of America claim a break with another discipline, defined as the "Berlin School" of comparative musicology. It is easy to disassemble the fact that there would have been such a school: what is in common between the approaches, the methods, the commitments, the results and the destinies of Robert Lachmann and Marius Schneider? It is also easy to show all that each of them owe to Curt Sachs and Hornbostel. The contribution of the French-speaking tradition of ethnomusicology is partly in the development, marked in particular by Tran Van Khê and Jean-Jacques Nattiez, of a generalized musicology, and partly in a particular attachment to artistic quality of musics and of their interpretations and not only to the social or anthropological dimension of the phenomena, repertoires and situations studied. The attraction of composers like Iannis Xenakis and François-Bernard Mâche towards the musics of elsewhere-than-Europe is one of the stages in this development.
Keywords: Comparative Musicology – Ethnomusicology – Epistemology - Diagram of melodic analysis - Anthropology of Music.

 

5. BOUHADIBA, Fériel, 2019, « Étique vs émique dans la conceptualisation et la mise en exergue des spécificités des musiques modales : contextualisme désignatif et descriptif dans les textes de la musicologie francophone, propositions conceptuelles et impact musical » [Etic vs emic in the conceptualization and the highlighting of the specificities of modal music: designative and descriptive contextualism in the texts of Francophone musicology, conceptual proposals and musical impact], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 13 « Musicologie francophone de l’Orient », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 62-76.

Résumé
L’évolution de la pensée exprimée par le langage verbal constitue l’un des miroirs de l’évolution des civilisations. Lorsque cette pensée s’intéresse à l’art et en l’occurrence à la musique, elle met en exergue à la fois le cheminement des modes de pensée et des arts et le rôle majeur de la contextualité dans l’émergence et dans le développement des courants d’étude et d’analyse. Le regard que l’on peut porter aujourd’hui sur l’évolution de la pensée analytique dans les textes francophones relatifs aux musiques monodiques modales peut s’avérer à ce titre fort édifiant. Nous proposons donc de présenter dans le cadre de cet article une étude et une réflexion portant sur le développement de la pensée musicologique francophone dans la conceptualisation et la mise en exergue des spécificités des musiques monodiques modales en prenant en considération la nature des approches étiques et émiques adoptées. Nous adopterons une méthodologie diachronique basée sur une prise en considération du rôle de la contextualité dans l’évolution des éléments désignatifs et descriptifs présents dans les textes de la musicologie francophone consacrés aux musiques d’Orient notamment les travaux ayant précédé la tenue du premier Congrès de musique arabe et les recherches contemporaines particulièrement les travaux de Mahmoud Guettat et de Nidaa Abou Mrad.
Mots-clés : Musicologie francophone – Approches musicologiques étiques - Approches musicologiques émiques – Orientalisme – Musiques monodiques modales.

Abstract
One of the mirrors of the evolution of civilizations is the evolution of thought expressed through verbal language. When this thought is interested in art and in this case in music, it highlights both the development of ways of thinking and the arts and the major role of contextuality in emergence and in development. currents of study and analysis. The way we can look today at the evolution of analytical thinking in francophone texts relating to monodic modal music can be very edifying in this regard. We therefore propose to present in the context of this article a study and a reflection on the development of francophone musicological thought in the conceptualization and highlighting of the specificities of monodic modal music, taking into consideration the nature of etic and emic approaches.. We will adopt a diachronic methodology based on taking into consideration the role of contextuality in the evolution of the designative and descriptive elements present in the texts of francophone musicology devoted to oriental music, in particular the work preceding the holding of the first Congress of Arabic music and contemporary research, in particular the work of Mahmoud Guettat and Nidaa Abou Mrad.
Keywords: Francophone musicology - Etc musicological approaches - Emic musicological approaches - Orientalism - Modal monodic music.



6. LAGRANGE, Frédéric, 2019, « La réception de la musique égyptienne en France » [Reception of Egyptian music in France], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 13 « Musicologie francophone de l’Orient », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 77-96.

Résumé
Cet article examine en premier lieu la réception des musiques égyptiennes en France au niveau des discours musicologiques tenus depuis la campagne de Bonaparte jusqu’à l’époque contemporaine, les plus récents ayant contribué à une « redécouverte » de l’école de la Nahḍa saisie comme une acmé de musique savante. Il analyse d’autre part les performances publiques de musiques d’Égypte en France, des expositions universelles du XIXe siècle aux concerts d’Arab-pop contemporains. L’évolution des discours et des représentations suit les transformations de l’objet « musiques d’Égypte » comme celles de la population française, plus métissée culturellement et ethniquement au début du XXIe siècle qu’elle ne l’était un siècle plus tôt, en notant la présence parallèle d’une scène de prestige “World music” s’adressant aux mélomanes curieux et qui présente essentiellement des musiques populaires et des musiques savantes dont la diffusion demeure confidentielle en Égypte, et d’une scène visant plus spécifiquement les communautés arabophones installées en France qui répercute les succès du mainstream commercial égyptien.
Mots-clés : Musique égyptienne - World music - Musique arabe en France - Orientalisme.

Abstract
This article first examines the reception of Egyptian musics in France on the level of the musicological discourses produced since Bonaparte’s campaign until contemporary research, noting that the latter contributed to a “rediscovery” of the Nahḍa school repertoire, presented as an acme of art music in the Middle-East. It subsequently analyzes public performances of Egyptian musics in France, from universal expositions in the 19th century until present day Arab pop concerts. The evolution of academic discourses and performances follows the transformations undergone on the one hand by “Egyptian musics”, and on the other hand by the French population, notably more diverse culturally and ethnically in this early 21st century than it was a hundred years before. The article notes the parallel presence of two distinct scenes: a “World music” realm targeting curious music lovers presenting essentially folk musics and learned repertoire, both of which remain confidentially represented in Egypt, and a commercial scene aiming Arab communities in France, which reflects the latest successes of Egyptian pop mainstream.
Keywords: Egyptian music - World music - Arab music in France – Orientalism.

 

7. DIDI, Amer, 2019, « Plus qu’un musicographe ? Moins qu’un musicologue ? Orientalisme et orientalisme scientifique dans l’œuvre de Guillaume-André Villoteau » [More Than a Musicographer? Less Than a Musicologist? Orientalism and Scientific Orientalism in the Work of Guillaume-André Villoteau], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 13 « Musicologie francophone de l’Orient », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 97-114.

Résumé
Cet article s’intéresse à l’approche que fait Guillaume-André Villoteau (1759-1839) du système musical traditionnel arabe tel qu’il est pratiqué en Égypte au début du XIXe siècle, et ce, à partir de ses écrits sur la musique qui figurent dans les 13e et 14e volumes de La Description de l’Égypte. Loin de prétendre à l’exhaustivité cette étude analyse les principaux concepts en vertu desquels sont décrits ce système et l’organologie qui lui est associée. Nonobstant quelques jugements émis d’une manière méprisante à l’égard de quelques pratiques musicales étudiées et l’existence d’erreurs dans l’appréhension de certaines données, cet article met en exergue, au fil des textes analysés, une attitude scientifique qui ne se contente pas de documenter les faits musicaux observés sur le vif, mais de mettre ceux-ci en relation avec les traités théoriques des siècles antérieurs, afin de proposer de nouveaux modèles permettant de mieux les comprendre.
Mots-clés : Orientalisme Musical – Organologie – Microtonalité – Maqām - Guillaume-André Villoteau.

Abstract
This article focuses on Guillaume-André Villoteau’s (1759-1839) approach to the traditional Arab musical system as practiced in Egypt at the beginning of the 19th century, based on his writings on music where it occurs in the 13th and the 14th volume of La Description de l’Égypte. Far from claiming to be exhaustive, this study analyzes the main concepts by which this system and the organology associated with it are described. Notwithstanding a few judgments made in a contemptuous manner with regard to some musical practices studied and the existence of errors in the apprehension of certain data, this article highlights, over the texts analyzed, a scientific attitude that is not satisfied with documenting the musical facts observed on the spot, but to put them in relation with the theoretical treatises of previous centuries, in order to propose new models allowing to better understand them.
Keywords: Musical Orientalism, Organology, Microtonality, Maqām, Guillaume-André Villoteau.

 

8. ABBANI, Diana, 2019, « Wadī’ Ṣabrā et le modernisme musical au Liban durant la période du mandat français » [Wadī‘ Ṣabrā and the Musical Modernism in Lebanon during the French mandate period], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 13 « Musicologie francophone de l’Orient », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 115-126.

Résumé

Abstract

Bernard Moussali et le « chant du cygne » de la musique arabe 127

 

9. ABBANI, Diana, 2019, « Wadī’ Ṣabrā et le modernisme musical au Liban durant la période du mandat français » [Wadī‘ Ṣabrā and the Musical Modernism in Lebanon during the French mandate period], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 13 « Musicologie francophone de l’Orient », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 115-126.

Résumé
Cet article vise à suivre l’impact de l’activité et des idées modernistes du musicien et compositeur francophone Wadī‘ Ṣabrā (1876-1952) sur la vie musicale beyrouthine durant la période du mandat français (1919-1943). Considéré comme le fondateur du modernisme musical libanais, Ṣabrā joua un rôle majeur dans l’occidentalisation de la scène musicale beyrouthine, tout en contribuant à la construction identitaire du nouvel État du Grand-Liban. Son institut musical local de style occidental fut un lieu public de production musicale à partir duquel l’institutionnalisation et la professionnalisation de la scène musicale moderne s’établissent à Beyrouth. Il fut également un lieu de controverses politique et sociale reflétant les contradictions de son temps.
Mots-clés : Nahḍa – Adīb - Modernisme musical – Nationalisme - Construction identitaire.

Abstract
This article focuses on Guillaume-André Villoteau’s (1759-1839) approach to the traditional Arab musical system as practiced in Egypt at the beginning of the 19th century, based on his writings on music where it occurs in the 13th and the 14th volume of La Description de l’Égypte. Far from claiming to be exhaustive, this study analyzes the main concepts by which this system and the organology associated with it are described. Notwithstanding a few judgments made in a contemptuous manner with regard to some musical practices studied and the existence of errors in the apprehension of certain data, this article highlights, over the texts analyzed, a scientific attitude that is not satisfied with documenting the musical facts observed on the spot, but to put them in relation with the theoretical treatises of previous centuries, in order to propose new models allowing to better understand them.
Keywords: Musical Orientalism, Organology, Microtonality, Maqām, Guillaume-André Villoteau.

 

10. ABOU MRAD, Nidaa et TAWK, Fadi, 2019, « Religieux musicologues francophones, exégètes des traditions monodiques modales du Mašriq » [Francophone Religious Musicologists, Exegetes of Monodic Modal Traditions of Mašriq], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 13 « Musicologie francophone de l’Orient », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 143-158.

Résumé
Cet article s’intéresse au rôle important joué par plusieurs religieux francophones dans l’élaboration de la musicologie des traditions monodiques modales du Mašriq, depuis la fin du XIXe siècle. Cette approche se fonde sur l’hypothèse de l’inscription implicite de ces chercheurs dans une tradition exégétique religieuse qui leur permet de mieux saisir le sens de ces traditions et plus particulièrement celui du phénomène mélodique modal, dans sa grammaticalité, qui constitue chez les experts praticiens de ces musiques l’objet d’une herméneutique musicale non-verbale. Ce texte commence par un rappel du clivage qui a existé historiquement entre ce versant exégétique grammatical formulaire de la musicologie/musicographie de la modalité, d’une part, et, d’autre part, son versant structural scalaire quantitatif. Il se poursuit par l’examen de la convergence réalisée à la fin du XIXe siècle entre deux musicologues orientalistes jésuites français, les pères Louis Ronzevalle et Xavier Maurice Collangettes, et les tenants autochtones de la modalité formulaire, représentés par le théoricien libanais Mīḫā’īl Maššāqa et plusieurs informateurs directs, cette jonction se prolongeant par la traduction critique du traité de Šams a-d-Dīn a-ṣ-Ṣaydāwī réalisée par sœur Berthe Antar, moniale antonine maronite. Il s’arrête enfin sur les études des répertoires ecclésiastiques syrianophones qu’ont réalisés Dom Jean Parisot et Dom Jules Jeanin, moines bénédictins, puis le Père Louis Hage, moine libanais maronite, qui s’inscrivent dans une voie exégétique modale.
Mots-clés : Religieux musicologues – Musicologues francophones – Orientalisme – Grammaire musicale modale – Exégèse musicale.

Abstract
This article examines the important role played by several francophone religious in the development of the musicology of the monodic modal traditions of the Mašriq, since the end of the 19th century. This approach is based on the hypothesis of the implicit inscription of these researchers in a religious exegetical tradition which allows them to better understand the meaning of these traditions and more particularly that of the modal melodic phenomenon, in its grammaticality, which constitutes among the experts. practitioners of this music the object of a non-verbal musical hermeneutics. This text begins with a reminder of the cleavage that has historically existed between this exegetical grammatical side that forms the musicology/musicography of modality, on the one hand, and, on the other hand, its quantitative scalar structural side. It continues with an examination of the convergence achieved at the end of the 19th century between two French Jesuit orientalist musicologists, Fathers Louis Ronzevalle and Xavier Maurice Collangettes, and the indigenous supporters of the modal grammar, represented by the Lebanese theorist Mīḫā'īl. Maššāqa and several direct informants, this junction being extended by the critical translation of the treaty of Šams ad-Dīn a-ṣ-Ṣaydāwī carried out by Sister Berthe Antar, Antonine Maronite nun. Finally, he dwells on the studies of Syrian-speaking ecclesiastical repertoires carried out by Dom Jean Parisot and Dom Jules Jeanin, Benedictine monks, then Father Louis Hage, a Lebanese Maronite monk, who follow a modal exegetical path.
Keywords: Religious musicologists - Francophone musicologists - Orientalism - Modal musical grammar - Musical exegesis.

 

11. BOUHADIBA, Lamia, 2019, « Le musicologue et la trace : regard juridique sur la contribution de la musicologie francophone du début du XXe siècle à la transmission du patrimoine musical d’Orient » [The Musicologist and The Trace: A Legal Perspective on the Contribution of Francophone Musicology at the Start of the 20th Century to the Transmission of the Musical Heritage of the East], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 13 « Musicologie francophone de l’Orient », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 159-170.

Résumé
L’œuvre des musicologues francophones du début du xxe siècle a bénéficié d’un contexte juridique particulier marqué par l’émergence des droits d’auteur, par le développement d’un cadre institutionnel favorisant le travail de collecte et d’archivage et par la reconnaissance des droits voisins. Aujourd’hui, les écrits de ces musicologues et leurs enregistrements se trouvent confrontés à de multiples menaces, les règles juridiques relatives aux archives et au patrimoine culturel n’apportant en la matière qu’une réponse partielle. Adoptant une perspective historique et chronologique abordant dans un premier temps le contexte juridique de l’époque et étudiant dans un second temps les législations aujourd’hui applicables, le regard juridique que nous portons sur les travaux des musicologues francophones du début du xxe siècle vise à mesurer l’impact de la règle juridique sur la transmission et sur la préservation du patrimoine musical. Nous nous baserons dans nos développements sur des exemples concrets tels les travaux du Baron Rodolphe d’Erlanger et de ses collaborateurs et le Congrès du Caire de 1932.
Mots-clés : Lois. Institutions. Artistes. Création musicale. Patrimoine musical.

Abstract
The work of francophone musicologists at the start of the 20th century benefited from a particular legal context marked by the emergence of copyright, by the development of an institutional framework favoring the work of collection and archiving and by the recognition of neighboring rights. Today, the writings of these musicologists and their recordings face multiple threats, with legal rules relating to archives and cultural heritage providing only a partial response. Adopting a historical and chronological perspective first approaching the legal context of the time and secondly studying the laws applicable today, the legal perspective that we bring to the work of francophone musicologists at the beginning of the 20th century aims to measure the impact of the legal rule on the transmission and preservation of musical heritage. In our developments, we will base ourselves on concrete examples such as the work of Baron Rodolphe d´Erlanger and his collaborators and the Cairo Congress of 1932.
Keywords: Laws – Institutions – Artists - Musical creation - Musical heritage.

 

12. LEBLOND MARTIN, Sylvaine, 2019, « Les encodages numériques et les musiques monodiques modales de tradition orale » [The Digital Encodings and Modal Monodic Music from Oral Tradition], Revue des traditions musicales des mondes arabe et méditerranéen, n° 13 « Musicologie francophone de l’Orient », Baabda (Liban) et Paris, Éditions de l’Université Antonine et Éditions Geuthner, p. 171-192.

Résumé
Les encodages numériques sont un procédé informatique développé en humanités numériques, ou digital humanities. Celles-ci représentent un champ de recherche, d’enseignement et d’ingénierie qui vise à mettre l’outil informatique au service de la recherche dans les domaines des arts, des lettres, des sciences humaines et sociales et des sciences pures. Ainsi, en sciences humaines et sociales, le chercheur qui traite du texte dans son ensemble, c’est-à-dire de l’information portée par les livres anciens, modernes et les fonds d’archives, est rapidement confronté au fait que ces documents, tels quels, ne sont pas lisibles à l’ordinateur et qu’il faut leur faire subir un traitement d’encodage numérique afin que les informations conservées puissent être approfondies à l’aide des diverses techniques et applications informatiques. L’entreprise concerne également les textes musicaux, c’est-à-dire les partitions comme les analyses et les apparats critiques musicaux. Cet article étudie les différents aspects et les problématiques variées soulevées par les procédés d’encodages numériques des transcriptions de musiques monodiques modales de tradition orale. Chemin faisant, cet encodage est appelé à couvrir également des données grammaticales musicales susceptibles d’être pertinentes au regard d’approches musicologiques générales francophones employées actuellement pour étudier les traditions de l’Orient musical.
Mots-clés : Partitions musicales - Encodages numériques – TEI – MEI - Musiques orale.

Abstract
Digital encodings are a computer process developed in digital humanities which represent a field of research, in teaching and engineering, aimed at putting the computer technology at the service of research in the fields of Arts, Literature, Humanities and Social Sciences and Pure Science. Thus, in Humanities and Social Sciences, the researcher who deals with the text as a whole, which is information borne by ancient, modern books and archives, is quickly confronted with the fact that these documents are not readable on a computer and must be subjected to digital encoding processing so that the stored information can be further deepened by the various computer techniques and softwares. This also concerns musical texts, that is to say, notations, scores, analyzes and musical’s literatures. In this article we will study the different aspects and the various problematics raised by the processes of digital encodings of the transcriptions of traditional oral music.
Keywords: Musical scores - Digital encodings - TEI, MEI - Oral music.

Guide des auteurs

Introduction

Les auteurs qui envisagent de soumettre un article à la Revue des Traditions Musicales (RTM) sont appelés d'abord à vérifier si l'article relève des « Domaines et champs d’étude » de la revue, et si le contenu n’a pas fait l’objet d’une publication antérieure sous la forme d’un article. Le processus de publication est gratuit pour les auteurs (pas de frais de soumission) et soumis au processus usuel de revue par des pairs.

 

Traitement des manuscrits (Manuscript Processing)

1. L'auteur correspondant (qui est l'auteur solitaire ou l’auteur chargé par ses coauteurs du processus de soumission du manuscrit) met son manuscrit au format requis par la RTM, en utilisant la feuille de style téléchargeable (url) et en appliquant les normes éditoriales de ce périodique mentionnées dans le texte Guide des auteurs pour la préparation du manuscrit (url).

2. Tous les manuscrits doivent contenir un résumé en français et un résumé en anglais, indiquant le titre de l'article en français et en anglais. Le résumé doit être aussi bref que possible, y compris le contenu significatif et les principales conclusions de l’article (pas plus de 200 mots) et fournir cinq mots-clés en français et en anglais.

3. L'auteur correspondant soumet ce manuscrit en l'envoyant au rédacteur en chef à l’adresse revue.des.traditions.musicales@ua.edu.lb, accompagné des deux résumés (français et anglais), de la déclaration d’intérêts et de l'engagement anti-plagiat.

4. Le manuscrit soumis est lu en premier par le rédacteur en chef, qui détermine s'il relève des « Domaines et champs d’étude » de la revue et s'il présente un intérêt suffisant pour poursuivre le processus éditorial.

5. À défaut, rédacteur en chef informe l'auteur correspondant du refus de publication.

6. Si le manuscrit s'inscrit dans les « Domaines et champs d’étude » de la revue et présente un intérêt suffisant, le rédacteur en chef l'introduit dans le processus de revue par des pairs.

7. Le processus de revue par des pairs se veut un examen par des pairs « en double aveugle ».

8. L'auteur correspondant peut communiquer des noms d'évaluateurs appropriés et/ou inappropriés.

9. Le rédacteur en chef envoie le manuscrit anonymisé à deux évaluateurs externes.

10. Les évaluateurs envoient au rédacteur en chef des évaluations et des recommandations écrites qui prennent la forme :

  • de l'acceptation du manuscrit tel qu'il est ;
  • de l’acceptation avec des suggestions de changements à apporter au document soumis ;
  • du rejet.

11. Le rédacteur en chef transmet à l’auteur correspondant les évaluations et les recommandations anonymisées des évaluateurs (en insistant sur celles qui doivent être prises en compte).

12. S'il y a nécessité de changements, l'auteur correspondant introduit des modifications dans son manuscrit et le renvoie à l'éditeur.

13. Les changements majeurs doivent être soumis de nouveau dans les deux mois suivant la demande de changement.

14. Les changements mineurs ne devraient pas prendre plus de deux semaines.

15. Cependant, dans certains cas, une seule évaluation est réalisée et il appartient au rédacteur en chef de prendre une décision finale à cet effet.

16. Une fois l'article accepté, il est soumis à une révision orthographique et stylistique qui est soumise à la décision finale de l'auteur correspondant.

17. Le processus d'évaluation est généralement achevé dans un délai de huit mois. Les auteurs sont informés en cas de retard.

18. L'auteur correspond reçoit gratuitement un fichier PDF de l'article et trois exemplaires du numéro de la revue où cet article est publié. 

Liste de contrôle concernant la soumission d’un manuscrit

L'auteur est invité à vérifier que les éléments suivants apparaissent au moment de la soumission du manuscrit :

1. Un auteur a été désigné comme auteur correspondant avec ses coordonnées :

  • Adresse e-mail :
  • Adresse postale.

2. Tous les fichiers requis ont été envoyés :

  • le manuscrit, y compris les résumés et les mots-clés;
  • les figures et les tableaux (en veillant à ce que toutes les citations des figures et des tableaux dans le texte correspondent aux fichiers fournis) ;

3. Les références mentionnées dans la liste bibliographique sont citées dans le texte, et vice versa ;
4. Le manuscrit a été corrigé et sa grammaire a été vérifiée.
5. Les autorisations ont été obtenues pour l'utilisation de matériels protégés par le droit d'auteur provenant d'autres sources.
6. Une déclaration d’intérêts est fournie, même si les auteurs n’ont aucun intérêt concurrent à déclarer.
7. L'engagement anti-plagiat est fourni. 
8. La suggestion d'évaluateurs (avec leurs coordonnées) est fournie.

 

Guide des auteurs pour la soumission des articles

Soumission d’un article
Les articles soumis à la publication dans la Revue des Traditions Musicales doivent être envoyés sous forme électronique au rédacteur en chef, à l’adresse électronique suivante : revue.des.traditions.musicales@ua.edu.lb, en adoptant le format « .docx » (Word pour Windows), et le modèle (feuille de style) téléchargeable (url).
Langues acceptées pour la publication : français et anglais.
Les articles, sauf accord préalable avec la direction de la revue, doivent impérativement répondre aux normes définies ci-après. 

Normes relatives au texte 
Les articles (sauf en cas d’accord de la rédaction) ne doivent pas dépasser un total de 10000 mots, illustrations et exemples compris.
Le texte sera subdivisé en parties précédées de brefs intertitres, sans dépasser trois niveaux d’intertitres et sans numérotation automatique.
Il sera accompagné d’un résumé en français et en anglais (avec traduction anglaise du titre de l’article), de deux cents mots (au maximum) chacun, avec cinq mots-clés dans chaque langue. 
Le nom de l’auteur sera accompagné d’une note infrapaginale indiquant très brièvement ses titres et son affiliation institutionnelle, de même que son adresse électronique.

Exemples musicaux, graphiques, encadrés, tableaux 
Les exemples musicaux, graphiques, encadrés et tableaux seront numérotés et présentés de préférence sous format informatique TIF ou JPG en nuances de gris (8 bits), avec une résolution d’au moins 300 ppp (prière de ne pas utiliser les « dessins » dans Word).
Le texte de l’article comportera des renvois à ces exemples et illustrations, numérotés avec une légende après ou avant le paragraphe dans lequel ils sont mentionnés (Exemple 1, Légende), sans numérotation automatique. 
Les citations d’oeuvres protégées doivent être accompagnées d’une autorisation de reproduction que l’auteur se chargera d’obtenir au préalable.

Références 
Chaque article fournira les références bibliographiques précises des ouvrages cités sous forme d’une liste bibliographique suivant le texte. Les références à l’intérieur du texte sont fournies sous forme abrégée entre parenthèses, en mentionnant le patronyme de l’auteur, suivi de la date de parution et de la (des) page(s) ; exemple (Auteur, 2001, p. xx-yz). 
Les références complètes, rangées par classement alphabétique ascendant, et dates successives pour chaque auteur, répondront aux normes suivantes :

  • Références bibliographiques 
    Livres : NOM, Prénom(s), date et classement (a, b, c, …), Titre, précisions complémentaires éventuelles figurant sur la page de titre (par exemple concernant la préface, la traduction, etc.), lieu, éditeur, collection [renseignements complémentaires éventuels]. 
    Articles : NOM, Prénom(s), date et classement (a, b, c, …), « Titre de l’article », Nom de la revue et numéro, tomaison si nécessaire (date), lieu, éditeur, pages (exemple : « p. xx-yz ») [renseignements complémentaires éventuels]. 
    Chapitres dans un ouvrage collectif : NOM, Prénom(s), date et classement (a, b, c, …), « Titre de l’article », Nom de l’ouvragecollectif, nom de l’éditeur ou directeur de la publication (suivi entre parenthèses de « éd. » ou « dir. »), lieu, éditeur, pages [renseignements complémentaires éventuels]. 
    Anonymes, ouvrages collectifs intégraux ou actes de colloques : Titre, date, lieu, nom de l’éditeur ou directeur de la publication (suivi entre parenthèses de « éd. » ou « dir. ») [renseignements complémentaires éventuels]. 
    Exemple de réédition : 
    Kitāb Mu’tamar al-Mūsīqā al-‘Arabiyya. 1350 H – 1932 M [Livre du congrès de musique arabe. 1350 de l’Hégire – 1932, ère chrétienne], 1933 (R. 2007), Le Caire, Imprimerie Boulac, réédité au Caire par le Haut-conseil de la Culture.

  • Discographie
    NOM, Prénom(s) (auteur, compositeur ou « improvisateur-interprète »), date et classement (a, b, c, ...), « Œuvre », titre du morceau si disponible, plage n° in « Titre de l’ouvrage », lieu, éditeur, « Nom de la collection », n° d’éditeur (référence commerciale), interprète (si autre que compositeur, l’interprète-improvisateur par exemple, étant assimilé au compositeur), instrument, interprète, année d’enregistrement, support, éditeur (publications), année de publication, durée [renseignements complémentaires éventuels] 

  • Documentation électronique
    Page web : NOM, Prénom(s), « Titre page », nom_page_web, consulté le [date de consultation : jour/mois/année]. 
    Titres téléchargés : NOM, Prénom(s), « Titre page », nom_page_web, téléchargé le [date de téléchargement : jour/mois/année]. 
    S’il y a lieu, les partitions, les manuscrits et autres archives seront regroupés dans une partie séparée de la bibliographie.

 

Autres conventions

Notation solfégique littérale : en italiques, avec des altérations éventuelles en indice supérieur et numéro d’octave en indice inférieur ; exemple « sol#2 » pour « note sol dièse de l’octave numéro 2 ». 

Apostrophes : « l’apostrophe » et non « l'apostrophe ». 
Ne pas mettre les noms propres en majuscules (sauf la première). 
Éviter les caractères gras, les soulignés, etc. : utiliser seulement les caractères romains (normaux) et italiques.

Italiques : 
- obligatoires : pour les mots non français ou anglais (selon la langue de l’article) ainsi que pour les abréviations latines référentielles (cf., id., ibid., etc.), à moins qu’ils ne soient totalement intégrés dans le texte ou dans la langue, 
- pour tous les mots que l’on veut faire ressortir, 
- les citations ne doivent pas être en italiques, les guillemets suffisent. 

Guillemets : 
- pour les articles rédigés en français, se conformer aux normes de l’Imprimerie nationale française qui recommande de n’utiliser que des guillemets doubles chevrons (« et »), éventuellement imbriqués les uns dans les autres (« « guillemets » dans les « guillemets » »), et d’éviter toujours les guillemets typographiques (" ou ') dont les anglo-saxons sont friands ;
- pour les articles rédigés en anglais. utiliser les guillemets dits anglo-saxons ; 
- mettre la ponctuation après les guillemets. 
Pour les articles rédigés en français, mettre des espaces insécables avant : le point d’exclamation, le point d’interrogation, le point-virgule, les deux points, les appels de notes de bas de page (espace insécable fine, ou en indice supérieur – voir ci-dessous), après l’ouverture et avant la fermeture des guillemets typographiques. 
Les majuscules doivent être accentuées. Exemple : « À propos de la musique du … ». 

Appels de note : 
- les automatiser en numérotation continue sur tout le texte et en bas de chaque page, 
- les mettre avant la ponctuation et après la fermeture d’un guillemet. 

Translittération phonétique des termes arabes et persans

• Voyelles

a

َ

u

ُ

i

ِ

ā

ا

ū

و

ī

ي

• Consonnes

ء

 

z

ز

 

q

ق

 

b

ب

 

s

س

k

ك

 

t

ت

 

š

ش

 

g

گ

 

t

ث

ص

 

l

ل

 

j

ج

 

ض

 

m

م

ح

 

ط

 

n

ن

 

خ

 

ظ

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ه

 

d

د

 

ع

 

w

و

 

d

ذ

ġ

غ

 

y

ي

 

r

ر

 

f

ف

 

 

 

Éthique de la publication

La publication des travaux de recherche dans une revue à comité de lecture contribue à la communication des connaissances produites dans la communauté scientifique concernée. Ce processus, et en particulier le recours à l'évaluation par les pairs, reflète la qualité du travail scientifique des auteurs, celui de leur institution affiliée et celui de la revue. Cela suppose le respect des normes éthiques par toutes les parties prenantes dans l’acte de publication : les auteurs, l’éditeur, les relecteurs et l’institution de la revue. En effet, la Revue des traditions musicales (RTM) adhère à la mission de l'Université Antonine (url) et aux valeurs qu'elle met en avant (hperlink), à la Charte des principes éthiques de la recherche scientifique au Liban (http://www.cnrs.edu.lb/charter-of-ethics-of-scientific-research-in-lebanon), promulguée par le Conseil national de la recherche scientifique au Liban (CNRS-L) et signée par les universités du Liban le 15 juillet 2016, et à la Politique anti-plagiat et anti-falsification (url) et Politique inhérente à la recherche impliquant des participants humains (url) de l’UA. Par conséquent, la publication de chaque travail de recherche est soumise à des règles éthiques spécifiques qui évitent le plagiat, la falsification de la recherche et les conflits d'intérêts, et qui confirment le respect de l'âge, du sexe, des croyances religieuses, de l'origine ethnique, de l’appartenance à un pays ou de la philosophie politique. Les normes suivantes sont basées sur les recommandations d'Elsevier et les Best Practice Guidelines for Journal Editors du COPE et sur les instructions fournies par le Conseil national de la recherche scientifique au Liban (CNRS-L) sur le site Web du Lebanese Scientific Journal (http://lsj.cnrs.edu.lb/publication-ethics/).

Obligations des auteurs

Normes de rapport 
Les auteurs doivent présenter un compte rendu précis du travail effectué ainsi qu'une discussion objective de son importance. Les données sous-jacentes doivent être représentées avec précision dans le manuscrit soumis. Un article doit contenir suffisamment de détails et de références pour permettre à d'autres de reproduire l'œuvre. Les déclarations frauduleuses ou sciemment inexactes constituent un comportement contraire à l'éthique et sont inacceptables.

Accès et conservation des données 
Les auteurs peuvent être invités à fournir les données brutes dans le cadre d'un article pour révision éditoriale, et doivent en tout état de cause être prêts à conserver ces données pendant un délai raisonnable après la publication (http://lsj.cnrs.edu.lb/publication-ethics/).

Originalité et plagiat 
Plagiat : tout acte consistant à « voler les idées, les résultats et les phrases d'autrui sans reconnaître leur contribution » (Charte des principes éthiques de la recherche scientifique au Liban, http://www.cnrs.edu.lb/charter-of-ethics-of-scientific-research-in-lebanon). « Les auteurs doivent s'assurer qu'ils ont écrit des œuvres entièrement originales et, si les auteurs ont utilisé l'œuvre et / ou les mots d'autres personnes, que cela a été correctement cité » (http://lsj.cnrs.edu.lb/publication-ethics/).
Cet engagement est signé par les auteurs désirant publier des ouvrages aux Editions de l’UA.

Engagement anti-plagiat
Je soussigné(e) ………………………………………………………………………………… atteste que je suis l’auteur(e) d’un article intitulé ……………………………………………………………… qui est soumis à la Revue des traditions musicales et que tout ce qui a été emprunté y est attribué à sa source et proprement référencé. 
S’il s’agit d’un texte collectif, je me reconnais responsable de toutes ses parties, y compris celles faites par mes collaborateurs et collègues. 
Le non-respect de ces dispositions me rend passible de poursuite devant le Conseil Disciplinaire de l’UA et/ou d’une amende équivalant au double des frais d’édition de l’ouvrage en question. 
Signature :

Publication multiple, redondante ou simultanée 
« Un auteur ne devrait pas publier de manuscrits décrivant essentiellement la même recherche dans plus d'une revue ou publication primaire. Soumettre le même manuscrit à plusieurs revues simultanément constitue un comportement de publication contraire à l'éthique et est inacceptable. En général, un auteur ne doit pas soumettre un article déjà publié pour examen dans une autre revue » (http://lsj.cnrs.edu.lb/publication-ethics/).

Reconnaissance des sources 
« Une juste reconnaissance du travail des autres doit toujours être donnée. Les auteurs doivent citer les publications qui ont joué un rôle déterminant dans la détermination de la nature des travaux rapportés. Les informations obtenues en privé, par exemple lors d'une conversation, d'une correspondance ou d'une discussion avec des tiers, ne doivent pas être utilisées ou rapportées sans l'autorisation écrite explicite de la source. Les informations obtenues dans le cadre de services confidentiels, tels que les manuscrits d’évaluation ou les demandes de subvention, ne doivent pas être utilisées sans l'autorisation écrite explicite de l'auteur du travail impliqué dans ces services » (http://lsj.cnrs.edu.lb/publication-ethics/).

Auteur de l'article 
« Les auteurs devraient être limités à ceux qui ont apporté une contribution significative à la conception, à la conception, à l'exécution ou à l'interprétation de l'étude rapportée. Tous ceux qui ont apporté des contributions significatives doivent être répertoriés comme co-auteurs. Lorsqu'il y en a d'autres qui ont participé à certains aspects de fond du projet de recherche, ils doivent être reconnus ou répertoriés comme contributeurs. L'auteur correspondant doit s'assurer que tous les co-auteurs ont vu et approuvé la version finale de l'article et ont accepté sa soumission pour publication » (http://lsj.cnrs.edu.lb/publication-ethics/).

Dangers et sujets humains ou animaux 
« Si le travail implique des participants humains ou animaux, l'auteur doit s'assurer que le manuscrit contient une déclaration indiquant que toutes les procédures ont été exécutées conformément aux lois et aux directives institutionnelles pertinentes et qu'elles ont été approuvées par le(s) comité(s) institutionnel(s) approprié(s). Les auteurs doivent inclure une déclaration dans le manuscrit selon laquelle un consentement éclairé a été obtenu pour l'expérimentation sur des participants humains » (http://lsj.cnrs.edu.lb/publication-ethics/).

Déclaration d'intérêts 
« Tous les auteurs doivent divulguer dans leur manuscrit tout conflit d’intérêts financier ou important qui pourrait être interprété comme influençant les résultats ou l’interprétation de leur manuscrit. Toutes les sources de soutien financier pour le projet doivent être divulguées. Les exemples de conflits d'intérêts potentiels qui devraient être divulgués comprennent l'emploi, les consultants, l'actionnariat, les honoraires, les témoignages d'experts rémunérés, les demandes/enregistrements de brevets et les subventions ou autres financements. Les conflits d'intérêts potentiels doivent être divulgués le plus tôt possible » (http://lsj.cnrs.edu.lb/publication-ethics/). Les auteurs doivent inclure dans un document accompagnant le manuscrit une déclaration sommaire d'intérêt, qui fait partie des archives officielles de la revue. S'il n'y a aucun intérêt à déclarer les auteurs, indiquez ceci : « Déclaration d'intérêts : aucun ».

Erreurs fondamentales dans les œuvres publiées 
« Lorsqu'un auteur découvre une erreur ou une inexactitude significative dans son propre travail publié, il est de l’obligation de l’auteur d’informer rapidement le rédacteur en chef et de coopérer avec l’éditeur pour retirer ou corriger le document. Si rédacteur en chef ou l'éditeur apprend d'un tiers qu'une œuvre publiée contient une erreur significative, il incombe à l'auteur de retirer ou de corriger rapidement l'article ou de fournir la preuve à l'éditeur de l'exactitude de l'article original » (http://lsj.cnrs.edu.lb/publication-ethics/).

Respect de la diversité 
Le manuscrit soumis doit

1. ne contenir rien qui puisse impliquer qu'un individu est supérieur à un autre pour des raisons de race, d'âge, de sexe, d'orientation sexuelle, de croyance religieuse, d'origine ethnique, d’appartenance à un pays ou de philosophie politique ;
2. utiliser un langage inclusif partout, ou insérer cette déclaration à la première page de l'article: 
Dans ce document, la forme masculine désigne, lorsqu’il y a lieu, aussi bien les femmes que les hommes. L’emploi du masculin a pour seul but de faciliter la lecture du texte et n'a aucune intention discriminatoire.

Obligations des éditeurs

Décision de publication 
Le rédacteur en chef (ReC) de la Revue des traditions musicales est chargé de décider lesquels des articles soumis à la revue doit être publié. La validation du travail en question et son importance pour les chercheurs et les lecteurs doivent toujours guider de telles décisions. Le ReC est guidé dans ses choix par la politique éditoriale de la RTM et les avis émis par les pairs en charge de l’évaluation des manuscrits, de même qu’il est contraint par les exigences légales qui seront alors en vigueur concernant la diffamation, la violation du droit d’auteur et le plagiat. Le ReC peut s'entretenir à cet effet avec d'autres rédacteurs et divers évaluateurs pour prendre cette décision » (http://lsj.cnrs.edu.lb/publication-ethics/).

Fair-play 
Le ReC évalue les manuscrits pour leur contenu intellectuel sans tenir compte de la race, du sexe, de l'orientation sexuelle, des croyances religieuses, de l'origine ethnique, de l’appartenance à un pays ou de la philosophie politique de l'auteur (http://lsj.cnrs.edu.lb/publication-ethics/).

Confidentialité 
Le ReC et toute équipe éditoriale ne divulguent aucune information sur un manuscrit soumis à quiconque autre que l'auteur correspondant ou les évaluateurs et les membres du comité rédactionnel (http://lsj.cnrs.edu.lb/publication-ethics/).

Divulgation et conflits d'intérêts 
« Les documents non publiés divulgués dans un manuscrit soumis ne doivent pas être utilisés dans les propres recherches d’un éditeur sans le consentement écrit exprès de l’auteur. Les informations ou idées privilégiées obtenues grâce à une évaluation par des pairs doivent rester confidentielles et ne pas être utilisées à des fins personnelles. Les rédacteurs en chef doivent se récuser » (http://lsj.cnrs.edu.lb/publication-ethics/).

Tâches des évaluateurs

Contribution aux décisions éditoriales 
« L'évaluation par les pairs aide le rédacteur en chef à prendre des décisions éditoriales et, à travers les communications éditoriales avec l'auteur, peut également aider l'auteur à améliorer l'article. L'évaluation par les pairs est un élément essentiel de la communication savante formelle et se trouve au cœur de la méthode scientifique » (http://lsj.cnrs.edu.lb/publication-ethics/).

Rapidité 
Tout évaluateur pressenti qui ne se sentirait pas qualifié pour examiner la recherche rapportée dans un manuscrit ou qui n’aurait pas le temps de réaliser la tâche évaluative dans les délais requis devrait en informer le ReC et se désister du processus évaluatif (http://lsj.cnrs.edu.lb/publication-ethics/).

Confidentialité 
Tous les manuscrits reçus pour examen doivent être traités comme des documents confidentiels. Ils ne peuvent pas être montrés ou discutés avec des tiers, sauf autorisation du ReC. (http://lsj.cnrs.edu.lb/publication-ethics/).

Normes d'objectivité
Les examens doivent être menés objectivement, avec une argumentation appropriée à l’appui, sans aucune critique personnelle touchant l'auteur. (http://lsj.cnrs.edu.lb/publication-ethics/).

Reconnaissance des sources 
« Les évaluateurs doivent identifier les travaux publiés pertinents qui n'ont pas été cités par les auteurs. Toute déclaration selon laquelle une observation ou un argument aurait été rapportée antécédemment devrait être accompagnée de la citation pertinente. Un évaluateur doit également attirer l’attention de l’éditeur sur toute similitude ou chevauchement substantiel entre le manuscrit considéré et tout autre article publié dont il a une connaissance personnelle » (http://lsj.cnrs.edu.lb/publication-ethics/).

Divulgation et conflit d'intérêts 
Les documents non publiés divulgués dans un manuscrit soumis ne doivent pas être utilisés dans les propres recherches d’un évaluateur sans le consentement écrit exprès de l’auteur. Les informations ou idées privilégiées obtenues grâce à un examen par les pairs doivent rester confidentielles et ne pas être utilisées à des fins personnelles. Les évaluateurs ne doivent pas considérer les manuscrits dans lesquels ils ont des conflits d'intérêts résultant de relations ou de connexions concurrentielles, collaboratives ou autres avec l'un des auteurs, entreprises ou institutions liés aux articles » (http://lsj.cnrs.edu.lb/publication-ethics/).